Z comme… Zircon, l'atout d'Eramet contre Glencore

Si loin, si proche de Nouméa. Dans quelques jours, le projet minier de Grande Côte au Sénégal sera opérationnel. Il est conduit par TIZIR l'entreprise commune d'Eramet à 50 % avec la société australienne Mineral Deposits Limited.
Dans un monde où les projets des entreprises comptent presqu'autant que leurs résultats, le producteur franco-calédonien marque un grand coup.

L'investissement est de 650 millions d'euros. Son achèvement permet le démarrage des opérations de production de sables minéralisés. La montée en puissance de l'exploitation minière se traduira d'abord par la production des concentrés de minéraux lourds qui seront traités dans une usine de séparation. 

Exploité par Grande Côte Opération (GCO), le gisement, présenté comme le troisième plus important au monde, permettra de fournir 7 % du total de la production mondiale de Zircon, un minerai utilisé dans les écrans plasma, les matériaux de construction, l'industrie aérospatiale...
La mine produira aussi de l'ilménite qui sert dans l'industrie chimique, notamment pour produire du plastique et du papier. Les produits ainsi obtenus seront transportés par voie ferrée jusqu'au port de Dakar, d'où ils seront expédiés vers les clients dans le monde entier.

Un projet séduisant

Avec ce projet, Eramet devient un acteur majeur de l'industrie des sables minéralisés. Ce projet a séduit les investisseurs financiers. Société Générale est redevenue positive sur le titre qui a gagné plus de 20 % à la bourse de Paris. Le projet sénégalais contribue par son importance à améliorer la capitalisation boursière du spécialiste des alliages et donc celle de sa filiale calédonienne, la SLN. Car c'est bien le nickel, la production phare d'Eramet en Nouvelle-Calédonie, qui reste source d'inquiétude malgré la remontée des cours.


"On ne fait pas de spéculation dans le vide"

Au LME de Londres, les cours ont perdu près de 500 dollars depuis le début de la semaine. Rien d'inquiétant pour le moment, les investisseurs ont pris leur bénéfice en clôture du mois de mars, après une hausse de 15 % des cours du métal. La spéculation devrait pouvoir reprendre en avril, même si la hausse des stocks du LME est de 26 000 tonnes de nickel toujours depuis le 1er janvier. La contradiction entre la hausse des réserves et le prix du métal qui reste élevé n'est qu'apparente. Didier Julienne, le spécialiste des matières premières nous précise: " Pour développer la spéculation à la hausse des prix du nickel, il faut du volume, on ne fait pas de spéculation dans le vide." 
 

Une fusion au 16 avril

Le géant des matières premières Glencore et son voisin le groupe minier Xstrata ne pensent pas autrement. Avec un bénéfice net en baisse en 2012 de 17 % pour Glencore et de 37 % pour Xstrata, il est urgent pour eux de finaliser une fusion mainte fois retardée et qui est désormais agendée au 16 avril prochain. Une fusion d'autant plus nécessaire qu'Eramet a démontré sa capacité à rebondir en s'associant avec un partenaire australien dans son projet sénégalais de Grande Côte.