Alors que l'institut de formation qui accueille de nombreux ultramarins est menacé de fermeture, personnel et élèves se mobilisent. Un rendez-vous a été sollicité auprès de la ministre des Outre-mer George Pau Langevin.
L'Institut de formation aux carrières administratives et sociales, est menacé de fermeture. Depuis 2010, il a vu sa dotation se réduire progressivement. Chaque année, l'établissement situé à Dieppe en Haute-Normandie accueille 300 élèves, dont 200 ultramarins. Alice Jouin, formatrice et représentante du personnel a écrit une lettre au Président de la République. Elle place désormais ses espoirs dans la nouvelle ministre des Outre-mer.
Quelle est votre visibilité sur les semaines à venir?
Alice Jouin: Nos fonds propres nous permettent de continuer jusqu'au mois de juin, pas après. Nous n'avons pas les moyens de faire la rentrée de septembre. Et pourtant nous avons déjà reçu 500 dossiers d'inscription. Nous avons décidé de les traiter et de faire notre sélection, même si nous n'avons pour l'instant aucune certitude sur ce qui nous attend.
Etes-vous entrés en contact avec la ministre des Outre-mer George Pau Langevin?
Nous lui avons écrit. Elle connaît déjà le dossier, puisqu'elle était venue à l'Ifcass en 2011, alors qu'elle était députée de Paris, et elle avait pris position en faveur de notre établissement. Elle avait également déposé des amendements allant dans notre sens avec Victorin Lurel. A l'époque, la droite était au pouvoir et beaucoup de parlementaires ultramarins de gauche allaient dans notre sens. Nous n'avons jamais eu de nouvelles de Victorin Lurel pendant son mandat de ministre des Outre-mer. Ce n'est pas faute de lui avoir écrit pourtant…
Depuis quatre ans, vous n'avez jamais eu d'engagement ferme?
Nous avons tapé à de nombreuses portes. Sandrine Hurel, députée de la Seine-Martime a porté le dossier. Nous avons également eu des contacts avec la Délégation générale à l'Outre-mer: on nous avait assuré que les Conseils régionaux des Outre-mer seraient sollicités pour participer au financement de l'Ifcass. Nous savons aujourd'hui que personne ne leur a jamais demandé quoique ce soit. On attend le mois de juin, que les stagiaires soient partis, et que nous mourions à petit feu, en toute discrétion. Le personnel s'attend à recevoir des lettres de licenciement et à devoir frapper à la porte de Pôle emploi dès septembre.
Comment le vivent les élèves?
Ils sont révoltés. Beaucoup se sentent discriminés. La sélection à l'Ifcass se fait aussi sur des critères sociaux. Les élèves qui sont chez nous viennent souvent de familles défavorisées; La formation dont-ils disposent, ils ne l'auront pas ailleurs. Surtout ceux qui viennent des Outre-mer [les deux-tiers des élèves proviennent des Dom ndlr]. Leurs parents, qui n'ont pas les moyens de les accompagner sur place pour les aider à se loger, ne pourraient pas les envoyer ainsi à des milliers de kilomètres de chez eux. A l'Ifcass, ils sont bien entourés et encadrés, et le résultat est là: nous avons un taux de réussite aux examens de 80%!
Beaucoup se trouvent en ce moment en période d'examen, mais nous organisons quand même une manifestation demain, à Dieppe, avant notre rendez-vous avec la sous-préfète.
Nous avons déjà beaucoup réduit nos dépenses, nous sommes prêts à faire encore de nombreux efforts, à trouver un moyen de réduire les coûts de l'hébergement, et à augmenter les prix de la formation, mais il faut que l'Etat y mette du sien.
Quelle est votre visibilité sur les semaines à venir?
Alice Jouin: Nos fonds propres nous permettent de continuer jusqu'au mois de juin, pas après. Nous n'avons pas les moyens de faire la rentrée de septembre. Et pourtant nous avons déjà reçu 500 dossiers d'inscription. Nous avons décidé de les traiter et de faire notre sélection, même si nous n'avons pour l'instant aucune certitude sur ce qui nous attend.
Etes-vous entrés en contact avec la ministre des Outre-mer George Pau Langevin?
Nous lui avons écrit. Elle connaît déjà le dossier, puisqu'elle était venue à l'Ifcass en 2011, alors qu'elle était députée de Paris, et elle avait pris position en faveur de notre établissement. Elle avait également déposé des amendements allant dans notre sens avec Victorin Lurel. A l'époque, la droite était au pouvoir et beaucoup de parlementaires ultramarins de gauche allaient dans notre sens. Nous n'avons jamais eu de nouvelles de Victorin Lurel pendant son mandat de ministre des Outre-mer. Ce n'est pas faute de lui avoir écrit pourtant…
Depuis quatre ans, vous n'avez jamais eu d'engagement ferme?
Nous avons tapé à de nombreuses portes. Sandrine Hurel, députée de la Seine-Martime a porté le dossier. Nous avons également eu des contacts avec la Délégation générale à l'Outre-mer: on nous avait assuré que les Conseils régionaux des Outre-mer seraient sollicités pour participer au financement de l'Ifcass. Nous savons aujourd'hui que personne ne leur a jamais demandé quoique ce soit. On attend le mois de juin, que les stagiaires soient partis, et que nous mourions à petit feu, en toute discrétion. Le personnel s'attend à recevoir des lettres de licenciement et à devoir frapper à la porte de Pôle emploi dès septembre.
Comment le vivent les élèves?
Ils sont révoltés. Beaucoup se sentent discriminés. La sélection à l'Ifcass se fait aussi sur des critères sociaux. Les élèves qui sont chez nous viennent souvent de familles défavorisées; La formation dont-ils disposent, ils ne l'auront pas ailleurs. Surtout ceux qui viennent des Outre-mer [les deux-tiers des élèves proviennent des Dom ndlr]. Leurs parents, qui n'ont pas les moyens de les accompagner sur place pour les aider à se loger, ne pourraient pas les envoyer ainsi à des milliers de kilomètres de chez eux. A l'Ifcass, ils sont bien entourés et encadrés, et le résultat est là: nous avons un taux de réussite aux examens de 80%!
Beaucoup se trouvent en ce moment en période d'examen, mais nous organisons quand même une manifestation demain, à Dieppe, avant notre rendez-vous avec la sous-préfète.
Nous avons déjà beaucoup réduit nos dépenses, nous sommes prêts à faire encore de nombreux efforts, à trouver un moyen de réduire les coûts de l'hébergement, et à augmenter les prix de la formation, mais il faut que l'Etat y mette du sien.