Le zoo de Vincennes ouvre ses portes et met la Guyane à l'honneur

Le grand rocher, qui accueille un vivarium en son sein, surplombe l'enclos des girafes.
 A partir du 12 avril, le parc zoologique de Paris, accueillera à nouveau le public après trois ans de travaux et six ans de fermeture. Il totalise 5 biozones, dont une entièrement consacrée à la Guyane.
Les adeptes reconnaissent sans hésitation le grand rocher artificiel qui s'élève dans le ciel du 12e arrondissement aux Portes de Vincennes. C'est là que sont situés les quelque 14,5 hectares qui accueillent pas moins de 1.000 animaux, 180 espèces différentes, de la mygale à la girafe en passant par le boa ou… le lamantin.
 

La vedette

C'est lui, Tinus le lamantin, la star de la grande serre. Au cœur de la forêt tropicale humide, la "vache de mer" de 600 kilos se prélasse dans son grand bassin d'au douce. Tinus est un mâle de 24 ans, qui a toujours vécu en captivité et se trouvait à Amsterdam avant de rejoindre le parc zoologique en février.
 
Le lamantin Tinus, seul désormais, se cache au fond de son bassin.

"Ce lamantin guyanais, il nous est cher", précise Alexis Lécu, directeur scientifique et vétérinaire en chef du zoo. "Nous participons au programme de réintroduction du lamantin en Guadeloupe. Un programme de réintroduction d'un mammifère marin, c'est très rare. Et là, non seulement ça se passe en France mais ce programme est très concret : il devrait aboutir en cours d'année 2014. La présence d'un lamantin dans notre parc nous permet de communiquer sur cet événement".
 

Un arapaïma à ses côtés

L'animal est pacifique, "bonhomme" et bénéficie "d'un fort pouvoir d'attraction sur le public". Et surtout il a l'avantage de s'adapter facilement à la captivité. "A partir du moment il a de la nourriture de façon constante, il reste au même endroit, poursuit Alexis Lécu. Il n'y a pas de guerre de territoire ni de compétition entre les mâles pour les femelles". 
Pour tromper son ennui, le lamantin a son animal de compagnie : un  jeune arapaïma, qui, une fois adulte dépassera les 1,50 mètres de long.
 


Une soixantaine d'espèces guyanaises

La biozone Guyane s'étend au total sur 1,25 hectare. Trois milieux y ont été reproduits : le milieu fluvial, la crique et la forêt équatoriale, sous la serre mais également en extérieur. Aras, des serpents, des mygales, des tamanoirs… Au total, 60 espèces y sont représentées.
 
"Nous voulions des espèces guyanaises, car le museum travaille sur place au recensement de la faune et de la flore locale et à la conservation des espèces, poursuit Alexis Lecu. La biodiversité y est très importante et il y a un véritable enjeu car elle est menacée à la fois par l'homme et notamment l'orpaillage, et par le climat".
 
La luxuriante végétation de la grande serre

Dans la serre, il fait très chaud, et moite. Des plantes tropicales s'élèvent jusqu'à 6 mètres de haut, paresseux et oiseaux aux couleurs vives se promènent librement. Les bruits d'eau sont entrecoupés par les cris des lémuriens. Dont les lémurs vari à ceinture blanche de Madagascar, qui à la particularité de communiquer en... aboyant.
 

Toujours à l'intérieur de serre zone Guyane est prolongée par celle dédiée à Madagascar et ses lémuriens. Une trentaine d'espèces, souvent endémiques, sont présentes dans le parc.

Une quinzaine d'espèces d'oiseaux évoluent sans la serre, dont ces Agami trompettes, plutôt perplexes sur l'attitude à adopter face à... un bloc-note.


80 ans d'existence

Au total, 5 biozones ont été reconstituées : l'Europe, le Sahel-Soudan et la Patagonie sont également de la partie. L'idée de ce zoo a germé en 1931 lors de la tristement célèbre exposition coloniale. C'est à cette occasion qu'un zoo miniature de trois hectares a été créé dans le bois de Vincennes, en bordure de Paris. Le public se presse en masse pour admirer des animaux venus de loin : cinq millions de visiteurs en six mois. Dans la foulée, l'idée d'un zoo permanent germe et se met en place avec la collaboration du Muséum d'histoire naturelle. Dégradé par les années, le zoo a dû clore certaines de ses installations en 2002, avant de fermer totalement ses portes en 2008.
 

Petite visite guidée en diaporama (cliquez sur l'icône en bas à droite pour avoir les photos en plein écran)

 
Si le lamantin est un animal qui s'adapte facilement à la captivité, il n'en nécessite pas moins des infrastructures conséquentes.
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