Corpus Christi : une prière pour les Bleus ?

Avant le France-Suisse d'aujourd'hui, Nicolas Ransom, qui nous raconte au quotidien "sa" Coupe du monde, s'est rendu dans une église de Salvador de Bahia où tout peut se bénir... Même les voitures et les maillots de foot. Une cour des miracles à la Brésilienne !
Hier, c'était encore jour férié au Brésil !
Cette fois-ci, pas à cause du football. Mais plutôt grâce à Dieu ! 
Hier, c'était "Corpus Christi", célébration connue en France sous le nom de "Fête du Saint-Sacrement". Un rendez-vous religieux très important au Brésil, nation la plus catholique du monde avec plus de 130 millions de fidèles. Résultat, tout le pays ou presque a pris le chemin des églises. Moi aussi !

Direction la basilique des miracles

Comme je suis à Salvador, direction la "Basilica do Senhor do Bonfim".  Une sorte de "Lourdes" locale, connue dans toute la région pour ses guérisons spectaculaires et autres miracles. Sa particularité : les milliers de bracelets de toutes les couleurs sur ses grilles. 

Ils sont accrochés là par les fidèles et les touristes qui défilent à longueur de journée. Avec un objectif : obtenir la protection du "Senhor do Bonfim", une figuration du Christ qui veille sur la ville de Salvador depuis sa colline sacrée.

Rencontre avec un marchand du temple

Des bracelets, Valmir n'a pas dû en accrocher assez... Car le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas été épargné !

Amputé des deux jambes à l'âge de 30 ans suite à  une infection mal soignée,  il passe sa vie, depuis, assis sur les marches de la basilique à vendre des bracelets porte-bonheur. Pas rancunier, Valmir...

"Je vends aussi des colliers de coquillages et des chapelets. Ça me permet d'acheter mon pain quotidien, et de garder la forme !" Pas regardant non plus...

Je l'ai observé : aux enfants, il donne systématiquement une dizaine de bracelets pour le prix d'un ! "Pour faire plaisir", m'explique Valmir, tout sourire. "L'argent, on le prend et tout de suite, ça disparaît... L'amitié, non."

Tout se bénit !

La célébration du Corpus Christi se termine. Les fidèles sortent de la Basilique accompagnés du Padre Jorge qui vient de présider la messe. Sur le trottoir, il bénit les passants qui le souhaitent... 

Mais pas seulement. Soudain, une voiture s'arrête. Rutilante. Padre Jorge a tout de suite compris. Sans demander d'explication, il ouvre les quatre portières de la berline et commence à en faire le tour, goupillon à la main !

Ici, on vient bénir tout, ou à peu près tout. Notamment les biens précieux ou onéreux. Comme les voitures neuves... Ou les maillots de foot.
Des supporters de l'équipe de France ne se sont pas fait prier hier. Ils sont repartis avec leur tee-shirt aspergé d'eau bénite. 

En espérant qu'aujourd'hui, ce soient les Bleus qui mouillent le maillot.