Les quelque 3700 militaires sélectionnés pour défiler le 14 juillet s'entraînent activement depuis le début de la semaine. Parmi eux, de nombreux Ultramarins. Qui sont-ils ? Reportage au camp de Satory en Ile-de-France pour les derniers préparatifs.
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"Attaquez le sol avec le talon, la tête haute, le bras tendu !" A trois jours du défilé du 14 juillet, les militaires écoutent avec attention les instructions de leurs supérieurs. Ils sont debout depuis 4h du matin. Malgré le froid et un ciel menaçant, ils répètent inlassablement leur chorégraphie au camp de Satory (Yvelines) sur une réplique des Champs-Elysées. Parmi eux, de nombreux Ultramarins, partagés entre fierté et appréhension. Qui sont-ils ? Revue des troupes.
Le caporal Mohammad Nooagat est originaire de Saint-Denis de La Réunion. A 24 ans, il s’apprête à défiler pour la première fois sur les Champs-Elysées, aux côtés de son fidèle berger allemand, Fegan. C’est la particularité des militaires du 132e bataillon cynophile de l’armée de terre : le dressage de chiens. "Je vis vraiment ma passion : les animaux et l’armée. J’ai toujours eu des chiens dans mon enfance à La Réunion."
L’Afghanistan, la Centrafrique… En 15 ans de service, le caporal Benoît a participé à de nombreuses opérations militaires. "Je viens des Iles Australes. S’engager dans l’armée, c’était une solution pour trouver du boulot… D’ailleurs, on est nombreux à venir de Polynésie dans ma compagnie [1ère compagnie du 8ème RPIMA] Souvent, on se retrouve, on chante, on joue du ukulélé…" Lundi, il défilera pour la première fois sur les Champs-Elysées. "Tout sera im-pec-cable", affirme-t-il.
Lundi, ce sera son deuxième "14 juillet" sur les Champs-Elysées. "Je suis dernière du peloton, c’est fatiguant de suivre les pas des grands !" lance-t-elle, amusée. Voilà 11 ans que la caporal chef Polynésienne Teinauri est mécanicienne au sein du 8ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine. Elle fait partie des très rares femmes que compte le 8ème RPIMA. Elle revient de Centrafrique, où se poursuit l’opération Sangaris. Cette originaire des Iles Australes raconte qu’elle s’est engagée dans l’armée parce qu’elle adorait le sport : "Quand j'étais plus jeune, je pratiquais beaucoup le va’a [une pirogue polynésienne, ndlr] !"
"C’est une grande fierté de représenter Saint-Pierre et Miquelon !" lance-t-il, enthousiaste. Mickaël Daireaux, 29 ans, travaille sur les radars du Dixmude : le porte-hélicoptères dernier cri de la marine nationale, basé à Toulon. L’œil malicieux, il ajoute : "J’ai dit à ma famille de regarder la télé le 14 juillet. Il ne me reste plus qu’à leur envoyer une photo pour leur expliquer précisément où je serai placé…"
"Défiler sur les Champs-Elysées, représenter la marine, représenter Mayotte… C’est un rêve qui se réalise !" Loutouffi, 20 ans, est né à Labattoir sur l’île hippocampe. Il est manœuvrier à bord de la frégate Guépratte depuis neuf mois. "Je suis un peu stressé, il faut vraiment que tout soit parfait. En plus, toute ma famille va pouvoir nous regarder à la télé !"
Bac S, école navale, Emilie Duval déroule son CV. Voilà presque quatre ans que cette Martiniquaise de 33 ans passe ses journées en mer. Pour son premier 14 juillet, elle répète d’arrache pied : "La position des mains, de la tête, du sabre, tout doit être parfaitement calé sur la musique", explique-t-elle. Quant au fait d’être une femme à bord d’une frégate, elle affirme que, pour elle, "ça ne change absolument rien".
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Le caporal réunionnais Mohammad Nooagat du 132ème bataillon cynophile de l’armée de Terre
Le Polynésien Benoît, caporal chef au 8ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMA)
La Polynésienne Teinauri, mécanicienne au 8ème RPIMA
Mickaël Daireaux, seul originaire de Saint-Pierre et Miquelon à défiler le 14 juillet
Le jeune Mahorais Loutouffi, manœuvrier sur la frégate Guépratte
La Martiniquaise Emilie Duval, officier mécanicien sur la frégate Guépratte
En images : les derniers réglages avant le jour J
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