Mayotte : les instituteurs en grève contre les nouveaux rythmes scolaires

Au premier jour de la rentrée scolaire à Mayotte, les enseignants du 101ème département ont déclenché un mouvement de grève illimité à l'appel de deux syndicats. Ils dénoncent l'application des nouveaux rythmes scolaires. 
Premier jour d'école hier, mardi 26 août, à Mayotte et premier jour de grève des enseignants, à l'appel de plusieurs syndicats : le Snuipp (Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs des Ecoles) et la CGTMa. Une centaine d'instituteurs a manifesté devant le vice-rectorat de l'île pour dénoncer l'impossible application des nouveaux rythmes scolaires voulus par le gouvernement.

Comme l'explique Mayotte 1ère, les représentants syndicaux des enseignants estiment que ces rythmes scolaires sont "néfastes pour les enfants et pour le système éducatif à Mayotte, compte tenu des conditions de travail difficiles dans l'île".  Le préavis de grève est illimité et les grévistes assurent qu'ils seront chaque jour plus nombreux.


Spécificités mahoraises

Le système éducatif de Mayotte doit faire face à des difficultés très lourdes : face à la forte natalité, il manque "500 salles de classe pour un fonction normal", selon un rapport du vice-rectorat de Mayotte en date de février 2014. Un système de "rotation" est donc mis en place depuis des années dans l'île pour pallier ce manque de locaux et d'enseignants : les élèves du primaire vont à l'école soit le matin, soit l'après-midi pour que chacun puisse tout de même être scolarisé.

Dans ces conditions déjà très difficiles, les nouveaux rythmes scolaires décrété en 2012 par Vincent Peillon, le ministre de l'Education de l'époque, viennent encore compliquer la tâche du vice-rectorat et des mairies de Mayotte. Ainsi à Mamoudzou, seuls 10 des 37 groupes scolaires ont pu mettre en place les nouvelles mesures. L'adjointe au maire chargée des affaires scolaires explique : "On a senti une grande désorganisation. Nous avons voulu faire mais nous n'avons pas encore les moyens techniques et financiers pour recruter des gens.
Lors du dernier Congrès des maires, les élus mahorais avaient tenté d'alerter, en vain, sur leur situation particulière. 

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