La dengue débarque au Japon, chasse aux moustiques à Tokyo

Pulvérisation d'insecticide dans le parc Yoyogi à Tokyo, le 28 août 2014.
Vingt-deux cas autochtones de dengue ont été confirmés au Japon ce lundi, selon le ministère japonais de la Santé. Un total qui marque un bond significatif après que trois cas, les premiers en 70 ans, eurent été diagnostiqués la semaine dernière. 
« Toutes les personnes ayant été infectées ont en commun de s’être rendues en août dans ou à proximité du parc Yoyogi, au coeur de Tokyo, et de ne pas avoir séjourné à l’étranger au cours du mois passé », a indiqué la même source.
 

Dispositions renforcées

Le ministère a décidé en conséquence de prendre des dispositions renforcées et demande à « toutes les personnes victimes d’une forte fièvre, trois à sept jours après avoir été piquées par un moustique, de se rendre au plus vite chez le médecin ».
 
Aucun des individus actuellement malades n’est dans un état sanitaire inquiétant, a précisé le ministère, qui appelle néanmoins à éviter les lieux où se trouvent de nombreux insectes (points d’eau notamment), une vraie calamité en été au Japon. Les personnes infectées, des enfants et adultes, résident dans différentes préfectures, dont celles de Tokyo et des régions limitrophes de Saitama, Chiba et Kanagawa.
 
Jeudi dernier, le ministère de la Santé et plusieurs autorités locales avaient fait état de trois premiers cas découverts. Des recherches effectuées sur des moustiques attrapés dans le parc Yoyogi n’ont cependant pour le moment rien donné.
 

Rares cas autochtones

C’est dans ce vaste espace vert très fréquenté du centre de la capitale que les victimes ont vraisemblablement été piquées par un ou des moustiques, selon les éléments fournis par les autorités locales et nationales. Les services sanitaires ont commencé à pulvériser des insecticides dans le parc pour essayer d’éliminer le ou les spécimens porteurs du virus incriminé.
 
La dengue, parfois appelée « grippe tropicale », est une infection virale transmise par les moustiques mais qui ne se diffuse pas directement de personne à personne. Les autorités nippones pensent que les individus nouvellement infectés l’ont été par l’intermédiaire d’un moustique qui a lui-même été contaminé en piquant auparavant une personne en provenance de l’étranger porteuse du virus.
 
Car si les cas autochtones sont extrêmement rares au Japon (c’est la première fois en près de trois quarts de siècle), ceux importés, eux, se chiffrent à environ 200 par an, selon le ministère de la Santé.
 

Kits de confirmation

Disant prendre pour hypothèse un accroissement possible du nombre des victimes, les autorités recommandent de se protéger des moustiques qui sont assez redoutables l’été dans tout le Japon, y compris dans les mégapoles.
 
Le ministère a promis « d’intensifier la diffusion d’informations via les médias et son site internet », ainsi que de mettre en alerte le corps médical et les collectivités locales pour une prise en charge immédiate via notamment la diffusion de manuels de diagnostic et de mesures à prendre.
 
Il va aussi distribuer des kits de confirmation de la présence du virus aux centres d’analyse et demander le signalement immédiat de tout cas douteux. Les autorités vont de même renforcer les moyens pour tenter de tracer l’origine du mal, même si pour le moment il semble être localisé dans le parc Yoyogi.
 
La mise au point d’un vaccin contre la maladie est rendue complexe par le fait qu’il existe non pas un, mais quatre types (ou sérotypes) de virus de la dengue. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « les symptômes vont d’un syndrome fébrile bénin à une forte fièvre incapacitante avec éruption, céphalées intenses et douleurs rétro-orbitaires, musculaires et articulaires ».