A l'instar de la Nouvelle-Calédonie dans les années à venir, l'Ecosse va se prononcer par référendum ce jeudi18 septembre sur son avenir. Il y a quelques jours, un sondage donnant le Oui à l'indépendance en tête, a provoqué un véritable électrochoc.
Est-ce la fin du Royaume-Uni tel qu'on le connaît? Ca y ressemble, à en croire le sondage de l'institut YouGov pour le Sunday Times. Ce 18 septembre, les électeurs devront répondre à la question suivante: "Souhaitez-vous que l'Ecosse devienne un pays indépendant?" Il y a 11 jours, un sondage avait annoncé une remontée du "oui" dans l'opinion le donnant même majoritaire à 51%.
Les dernières études d'opinion laissent présager un résultat trés serré.
Une montée progressive du "oui"
Ce score constitue une véritable première. Jusqu'à présent, peu nombreux étaient ceux qui imaginaient l'Ecosse se dissocier de la Grande-Bretagne. Et ce même si depuis plusieurs mois une montée progressive du "oui" se faisait sentir.
Un parallèle avec la Nouvelle-Calédonie ?
En France, la question de l'indépendance concerne avant tout la Nouvelle-Calédonie, qui va devoir voter pour son avenir d'ici 2018. Peut-on comparer les situations de l'Ecosse et du Caillou, des territoires séparés de quelques 16 000 kilomètres ?
Un point commun évident: leur nom. Le terme Calédonie correspond à l'appellation latine de l'Ecosse. Mais à part ça…
En ce qui concerne le référendum du 18 septembre en Ecosse (5 millions d'habitants), les conditions sont beaucoup moins strictes. Qu'ils soient britanniques, du Commonwealth, ou du l'Union européenne, les citoyens résidant en Ecosse bénéficient tous du droit de vote. A ceux-ci s'ajoutent les jeunes de 16 et 17 ans inscrites sur les listes électorales.
Quel statut politique et quelles ressources économiques?
En cas d'indépendance, l'Ecosse peut opter pour un statut de république. Mais la Reine d'Angleterre peut garder son statut de chef d'Etat officiel comme c'est le cas pour le Canada par exemple.
Sur le plan économique, la richesse de la Nouvelle-Calédonie se trouve dans ses ressources naturelles, et notamment le nickel. Celle de l'Ecosse se répartit entre le pétrole, le tourisme et le whisky. La quasi-totalité (97%) des réserves pétrolières du Royaume Uni et 58% de ses ressources gazières se trouvent en mer du Nord, dans les eaux territoriales de l'Ecosse. De quoi assurer l'autosuffisance, selon les indépendantistes.
Les pronostics
Un seul sondage donne le "oui" à l'indépendance en tête pour le scrutin écossais. L'institut YouGov qui en est à l'origine n'est pas réputé favorable à l'indépendance. Des résultats à nuancer néanmoins, puisqu'un autre institut, Panelbase obtient des résultats opposés, avec 48% pour le "non" contre 44% pour le "oui" (et 8% d'indécis).
Le scrutin s'annonce donc extrêmement serré et doit donner des sueurs froides au Premier ministre britannique David Cameron. Son Parti conservateur, comme les deux autres grands partis britanniques, a pris position en faveur du maintien de l'Ecosse dans le giron britannique. Le Premier ministre a déjà prévenu: il ne démissionnera pas en cas de victoire du "oui".