L’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales de la faculté de la Timone à Marseille vient de rendre publique une découverte étonnante. Une enzyme que l’on trouve dans les sources chaudes du Vésuve permet de paralyser les infections. Les applications sont nombreuses.
Biologie moléculaire
"Une bactérie seule est inoffensive, explique le professeur Chabrière. En revanche, quand elles se regroupent, elles construisent un château imprenable et provoquent des infections ". Or le SSOPOX parvient à empêcher la communication entre bactéries. Une enzyme est une protéine accélérant les réactions chimiques de l'organisme. "Pour rendre efficace et performante cette enzyme, précise le professeur Chabrière, il faut la modifier en utilisant des techniques très sophistiquées de biologie moléculaire. Et puis bien sûr, il en faut des milliards et des milliards car les enzymes sont microscopiques".Pourquoi pas aux Antilles et à La Réunion ?
Jusqu’à présent, le professeur Chabrière et son équipe de l'URMITE (Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales) dirigé par le professeur Raoult ont travaillé sur des enzymes recueillies dans les sources chaudes du Vésuve près de Naples en Italie. "Mais on pourrait certainement trouver le même type d'enzyme dans d’autres sources d’eau chaude", précise le médecin. Pourquoi pas aux Antilles ou à La Réunion où se trouvent des volcans ?Lutte contre la mucoviscidose
Et les applications de cette protéine semblent innombrables. "L’enzyme permet de restaurer la sensibilité aux antibiotiques. Elle présente donc un grand intérêt dans le traitement de la mucoviscidose, dont les décès sont principalement imputables aux infections bactériennes dans le poumon", a expliqué le Professeur Chabrière au quotidien La Provence.Maladies nosocomiales et pisciculture
L’enzyme permet également de lutter contre les maladies nosocomiales (infections contractées à l’hôpital). Mais elle a d’autres applications plus surprenantes comme d’empêcher la formation de bactéries sur les coques de bateau et donc la formation d’algues. Il suffit de mettre des enzymes dans la peinture du bateau. "Elle peut aussi par exemple décontaminer en 5 mn des surfaces rendues toxiques par des insecticides utilisés de manière malveillante par des terroristes", ajoute le professeur Chabrière. Enfin dans la pisciculture, ces enzymes pourraient agir efficacement dans la lutte contre les bactéries.
Maladies nosocomiales expliquées par un chercheur de l'Institut Pasteur