L'équipe de France messieurs de basket a réussi l'un des exploits les plus retentissants de l'histoire du sport hexagonal en éliminant la toute puissante Espagne (65-52) en quarts de finale de "sa" Coupe du monde, hier à Madrid.
La1ere avec AFP•
Le quotidien sportif Marca, qui avait appelé en Une la Roja "A écraser" la France, le grand ennemi de la dernière décennie, n'a pas été entendu. Marca titre aujourd'hui "la France a guillotiné le rêve espagnol". Et oui, la France, grâce à une défense ébouriffante a réduit au silence un « Palacio de los Deportes » surchauffé.
Les Bleus vont tout faire maintenant pour ne pas s'arrêter là. Un an après avoir décroché le premier titre de leur histoire, à l'Euro en Slovénie, ils peuvent réellement espérer obtenir une première médaille mondiale. Ils devront réaliser le même genre de performance défensive ce vendredi (22h00 heure de Paris) contre la Serbie, qui a fait forte impression face au Brésil (84-56) mais qu'ils avaient battue en phase de poules (74-73). L'apothéose serait une finale face aux Etats-Unis ce dimanche.
Une victoire sans Tony Parker et Joakim Noah
La France a confirmé la victoire (75-72 a.p.) obtenue l'an passé sur ces mêmes Espagnols en demi-finales de l'Euro. Mais le succès madrilène est encore plus extraordinaire, car elle était donnée comme battue d'avance par tous les pronostiqueurs. Par rapport au match de 2013, l'Espagne bénéficiait du retour de ses deux joueurs emblématiques, Pau Gasol lequel n'avait encore jamais perdu contre la France et Juan Carlos Navarro, ainsi que de Serge Ibaka. La France alignait de son côté un groupe très rajeuni, étant privée de son meneur vedette Tony Parker, mais aussi de Nando de Colo, Alexis Ajinça ou encore Joakim Noah.
Une performance sans précédent
Pour situer la performance française, il faut remarquer que l'Espagne avait gagné 54 de ses 56 derniers matches à domicile. Seuls les Etats-Unis l'avaient dominée depuis sept ans, par deux fois en amical. Bien lancés par deux tirs primés de Boris Diaw en quatre minutes, les Bleus ont pris un départ tonitruant (11-2, 4e). Les Espagnols, de toute évidence crispés par l'enjeu, se sont repris avec un 10-0 impulsé par Juan Carlos Navarro. Mais les Français ne sont pas sortis de leur plan de jeu. Extraordinairement solidaires en défense, ils n'ont pas laissé l'Espagne prendre plus de deux points d'avance.
L'agressivité d'Evan Fournier et un tir primé de Diaw ont continué à instiller le doute dans les esprits espagnols (51-45, 33e). L'Espagne s'en est remise à Pau Gasol, mais l'intérieur de Chicago (NBA) a forcé un peu le jeu devant l'admirable Gobert. Excellent à la baguette, Thomas Heurtel a alors fait étalage de toute sa classe avec un trois points magistral (60-52, 39e), qui a définitivement fait chanceler des Espagnols complètement abasourdis.