En Guadeloupe, un drone, un minuscule avion piloté à distance a réussi à filmer de très près un requin-citron. Cette observation scientifique menée du 27 au 30 août dernier à la réserve naturelle de Petite Terre est une première en Outre-mer.
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Pour la première fois en Outre-mer, un drone a été utilisé pour l’observation et le marquage de requins-citron, une espèce inoffensive pour l’homme. Cet appareil piloté à distance qui ressemble à une maquette d’hélicoptère a ainsi survolé le lagon de Petite Terre en Guadeloupe. Le requin-citron filmé de haut se voit d’autant mieux si l’eau est claire et si l’animal est près de la surface. Doté d’une caméra GoPro avec retour vidéo instantané, le drone permet à son pilote resté à terre de voir en direct les images filmées. L’animal observé peut être ainsi suivi, et même de très loin. Regardez ces images de requins-citron dans la vidéo ci-dessous :
La1er.fr : quels sont les intérêts des drones dans ce type de manipulation scientifique ?
André Anglade : un drone permet de s’approcher des animaux discrètement, sans les déranger et sans le moindre impact sur le milieu. Comme on survole la zone, le terrain d’opération est vaste ce qui permet d’optimiser les chances de repérer les animaux par rapport à une observation faite depuis un bateau ou depuis le bord de mer.
Le drone utilisé pour cette manipulation pèse moins de 2 kg et coûte environ 1000 euros, c’est le plus petit modèle homologué par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) et déjà les images sont de qualité HD 1080.
Sur l’écran, on voit l’image filmée par la caméra embarquée dans le drone ainsi que les paramètres de vol. Un vol en immersion qui permet de laisser le drone aller assez loin de son pilote resté à terre. Deux moniteurs affichent l’image, ce qui permet au pilote et au scientifique de modifier le plan de vol en fonction des observations.
Qu’elle était l’objectif de cette expérience menée à Petite Terre ?
C’est un numéro 0. Avec la DEAL et l’association Kap Natirel, on souhaitait voir les capacités de détection et de mise en œuvre de ce type d’équipement pour tout ce qui est des suivis scientifiques.
Etant donné les résultats prometteurs, on espère obtenir un financement et mener une étude plus conséquente. On peut imaginer utiliser cette méthode pour effectuer des suivis dans les lagons de réserves naturelles : cartographie des herbiers, zones coralliennes, comptage d’individu, et même pourquoi pas encore observer les baleines et les cachalots.
Peut-être qu’on pourrait même aller plus loin : aux Etats-Unis, ils ont doté un drone d’une éponge pour capter le dépôt rejeté par les baleines au moment où elles soufflent.
Que pensez-vous de l’utilisation de drone pour prévenir les surfeurs d’éventuelles attaques de requin à La Réunion ?
C’est une très bonne idée. Il faudrait mener une étude pour déterminer les capacités de détection des requins, en fonction de la profondeur de l’animal, de l’état de la mer, et de l’ensoleillement. Cela permettrait également de diffuser l’image en temps réel sur internet pour montrer que la surveillance est active.
Vidéo prise par un drone
Une technique de pointe
Ce sont les associations Titè et Kap Natirel et la DEAL, la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Guadeloupe qui ont permis cette opération. Cette technique de pointe peu coûteuse est également exploitée en Australie, mais cette fois pour la surveillance des plages. Des captures d’images récemment diffusées dans la presse locale australienne permettent de voir un grand requin blanc près de surfeurs. Une technique qui sera peut-être un jour essayée à la Réunion où les attaques de requins sont devenues un problème majeur.Interview d'André Anglade
André Anglade, ingénieur au CNRS, directeur technique à l’observatoire volcanologique et sismologique de Guadeloupe a participé à cette expérience menée à la réserve naturelle nationale de Petite Terre comme membre de Kap Natirel. C’est lui qui a mis au point le drone utilisé lors de cette manipulation. Il répond aux questions de La1ere.fr :La1er.fr : quels sont les intérêts des drones dans ce type de manipulation scientifique ?
André Anglade : un drone permet de s’approcher des animaux discrètement, sans les déranger et sans le moindre impact sur le milieu. Comme on survole la zone, le terrain d’opération est vaste ce qui permet d’optimiser les chances de repérer les animaux par rapport à une observation faite depuis un bateau ou depuis le bord de mer.
Le drone utilisé pour cette manipulation pèse moins de 2 kg et coûte environ 1000 euros, c’est le plus petit modèle homologué par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) et déjà les images sont de qualité HD 1080.
Sur l’écran, on voit l’image filmée par la caméra embarquée dans le drone ainsi que les paramètres de vol. Un vol en immersion qui permet de laisser le drone aller assez loin de son pilote resté à terre. Deux moniteurs affichent l’image, ce qui permet au pilote et au scientifique de modifier le plan de vol en fonction des observations.
Qu’elle était l’objectif de cette expérience menée à Petite Terre ?
C’est un numéro 0. Avec la DEAL et l’association Kap Natirel, on souhaitait voir les capacités de détection et de mise en œuvre de ce type d’équipement pour tout ce qui est des suivis scientifiques.
Etant donné les résultats prometteurs, on espère obtenir un financement et mener une étude plus conséquente. On peut imaginer utiliser cette méthode pour effectuer des suivis dans les lagons de réserves naturelles : cartographie des herbiers, zones coralliennes, comptage d’individu, et même pourquoi pas encore observer les baleines et les cachalots.
Peut-être qu’on pourrait même aller plus loin : aux Etats-Unis, ils ont doté un drone d’une éponge pour capter le dépôt rejeté par les baleines au moment où elles soufflent.
Que pensez-vous de l’utilisation de drone pour prévenir les surfeurs d’éventuelles attaques de requin à La Réunion ?
C’est une très bonne idée. Il faudrait mener une étude pour déterminer les capacités de détection des requins, en fonction de la profondeur de l’animal, de l’état de la mer, et de l’ensoleillement. Cela permettrait également de diffuser l’image en temps réel sur internet pour montrer que la surveillance est active.