Quarante-huit heures après le départ de Rames Guyane 2014, la majorité des skippers est à l’abri en attendant de meilleures conditions météo. D’autres ont choisi délibérément une échappée par le Sud au risque de s’éloigner un peu plus de la route prévue. Le point sur la situation.
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La question, lancinante, est sur toutes les lèvres. On l’admet même au niveau de l’organisation. Fallait-il avaliser le départ de la course à cette période de l’année, quand les conditions météorologiques (vents et courants) ne sont pas encore vraiment favorables ? N’aurait-on pas dû attendre encore quelques semaines avant de lancer la compétition ?
Eléments de réponse : la mise en place d’un tel événement, impliquant deux années de préparation environ, est un exercice complexe d’équilibriste. Il faut prévoir et boucler des budgets avec des sponsors et des partenaires, obtenir des autorisations administratives, négocier avec le pays d’accueil, effectuer des réservations d’avion et d’hôtel, acheminer le matériel par container, etc., avec des temporalités et des priorités variables en fonction des interlocuteurs. Cela requiert des compétences à la fois diplomatique, politique et financière, et beaucoup de patience. Bref, pour dire les choses crûment, tout ça peut être « une grosse prise de tête », et l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut !
Tous les autres ont fait un choix qui s’avère plus judicieux pour l’instant, quitte à revenir en arrière pour ceux qui étaient partis en mer vaille que vaille malgré les conditions défavorables. Ils se sont mis à l’abri dans des anses près du lieu de départ en attendant des jours meilleurs (voir la carte).
Ci-dessous, le relevé de situation des skippers lundi 20 octobre à 12h (heure de Paris). La ligne jaune représente la route idéale prévue pour aller vers la Guyane, dite route « orthodromique ». On voit sur la carte « l’échappée des quatre » vers le Sud des côtes sénégalaises et la position de leader du rameur Olivier Bernard, en plein sur la route. (Suivez en direct le parcours des rameurs sur la cartographie ici, actualisé plusieurs fois par jour).
Problème, combien de temps va-t-il falloir patienter avant d’avoir une fenêtre de départ ? Selon certains routeurs (qui aident à distance les concurrents dans leur stratégie), cela pourrait durer une semaine. Une semaine à ronger son frein et à entamer ses provisions en restant sur place. N’oublions pas que la course en elle-même peut durer 40 jours. Restera-t-il assez de vivres ? Et le moral dans tout ça ? « Le départ est un peu dur », nous a confié par mail la Guyanaise Salomé Castillo que nous avons réussi à contacter. « J'ai posé puis levé et reposé l'ancre car le vent nous amène vraiment trop au Sud. »
D’autres routeurs pensent qu’il sera possible de tenter de partir dès mardi. Oui mais les conditions dureront-elles suffisamment pour se placer sur la bonne route, et surtout sans dériver une deuxième fois ? En attendant, un seul skipper semble tirer son épingle du jeu : Olivier Bernard, idéalement placé sur la ligne vers la Guyane, mais au prix de quelle dépense d’énergie ? La suite dans les jours qui viennent.
A Dakar, pas un seul média de la presse sénégalaise au départ. Aucun journaliste de Guyane ou de l’hexagone, sauf l’auteur de ces lignes. L’organisation de la course avait pourtant envoyé des invitations, incluant des possibilités de prise en charge complète (billets d’avions, hôtel et séjour). Certains journalistes de la presse hexagonale auraient joué les stars, exigeant des conditions « abracadabrantesques » impossibles à satisfaire financièrement. Il y a eu aussi la psychose due à l’épidémie d’Ebola. Pourtant, seul un cas, guéri depuis, a été rapporté au Sénégal. Quant à la question de la sécurité, aucune menace, terroriste ou autre, ne pèse actuellement sur Dakar et ses environs.
A noter également que l’international de football Florent Malouda, d’origine guyanaise et parrain officiel de la course, n’a pas pu faire le déplacement à cause de ses obligations professionnelles. Un manque à gagner certain du point de vue médiatique. Au final donc, seule La1ere.fr était sur place. A son compte. Un voyage qui a permis de formidables rencontres, et le partage d’une aventure humaine exceptionnelle durant quelques jours.
Eléments de réponse : la mise en place d’un tel événement, impliquant deux années de préparation environ, est un exercice complexe d’équilibriste. Il faut prévoir et boucler des budgets avec des sponsors et des partenaires, obtenir des autorisations administratives, négocier avec le pays d’accueil, effectuer des réservations d’avion et d’hôtel, acheminer le matériel par container, etc., avec des temporalités et des priorités variables en fonction des interlocuteurs. Cela requiert des compétences à la fois diplomatique, politique et financière, et beaucoup de patience. Bref, pour dire les choses crûment, tout ça peut être « une grosse prise de tête », et l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut !
Plus de place au doute
Dans l’immédiat, plus de place au doute, la course est lancée. Et malheureusement la météo n’est pas au rendez-vous. Au lieu que les vents et les courants poussent les rameurs vers l’Ouest, direction la Guyane et les îles du Salut, ils les font dériver vers le Sud. Parmi les skippers piégés par les éléments, certains ont choisi délibérément de tenter une échappée, justement par le Sud, pour essayer de remonter plus au Nord-Ouest par la suite. Au forceps. C’est le cas de Didier Torre, Antonio de la Rosa, Patrice Charlet et Catherine Barroy.Tous les autres ont fait un choix qui s’avère plus judicieux pour l’instant, quitte à revenir en arrière pour ceux qui étaient partis en mer vaille que vaille malgré les conditions défavorables. Ils se sont mis à l’abri dans des anses près du lieu de départ en attendant des jours meilleurs (voir la carte).
Ci-dessous, le relevé de situation des skippers lundi 20 octobre à 12h (heure de Paris). La ligne jaune représente la route idéale prévue pour aller vers la Guyane, dite route « orthodromique ». On voit sur la carte « l’échappée des quatre » vers le Sud des côtes sénégalaises et la position de leader du rameur Olivier Bernard, en plein sur la route. (Suivez en direct le parcours des rameurs sur la cartographie ici, actualisé plusieurs fois par jour).
Problème, combien de temps va-t-il falloir patienter avant d’avoir une fenêtre de départ ? Selon certains routeurs (qui aident à distance les concurrents dans leur stratégie), cela pourrait durer une semaine. Une semaine à ronger son frein et à entamer ses provisions en restant sur place. N’oublions pas que la course en elle-même peut durer 40 jours. Restera-t-il assez de vivres ? Et le moral dans tout ça ? « Le départ est un peu dur », nous a confié par mail la Guyanaise Salomé Castillo que nous avons réussi à contacter. « J'ai posé puis levé et reposé l'ancre car le vent nous amène vraiment trop au Sud. »
D’autres routeurs pensent qu’il sera possible de tenter de partir dès mardi. Oui mais les conditions dureront-elles suffisamment pour se placer sur la bonne route, et surtout sans dériver une deuxième fois ? En attendant, un seul skipper semble tirer son épingle du jeu : Olivier Bernard, idéalement placé sur la ligne vers la Guyane, mais au prix de quelle dépense d’énergie ? La suite dans les jours qui viennent.
REGARDEZ, en musique, la vidéo du jour J (avec ramesguyane.com)
La presse aux abonnés absents
On aurait pu croire qu’une telle aventure, la traversée de l’Atlantique à la rame, en solitaire sans escale ni assistance, intéresserait la presse. Un tel périple de 40 jours environ sur 4700 km, dans un monotype de 8 mètres de long au milieu des éléments, nécessitant des qualités physiques et surtout mentales exceptionnelles, n’a quasiment pas été médiatisé. Des scientifiques et des chercheurs se passionnent pourtant pour cet événement.A Dakar, pas un seul média de la presse sénégalaise au départ. Aucun journaliste de Guyane ou de l’hexagone, sauf l’auteur de ces lignes. L’organisation de la course avait pourtant envoyé des invitations, incluant des possibilités de prise en charge complète (billets d’avions, hôtel et séjour). Certains journalistes de la presse hexagonale auraient joué les stars, exigeant des conditions « abracadabrantesques » impossibles à satisfaire financièrement. Il y a eu aussi la psychose due à l’épidémie d’Ebola. Pourtant, seul un cas, guéri depuis, a été rapporté au Sénégal. Quant à la question de la sécurité, aucune menace, terroriste ou autre, ne pèse actuellement sur Dakar et ses environs.
A noter également que l’international de football Florent Malouda, d’origine guyanaise et parrain officiel de la course, n’a pas pu faire le déplacement à cause de ses obligations professionnelles. Un manque à gagner certain du point de vue médiatique. Au final donc, seule La1ere.fr était sur place. A son compte. Un voyage qui a permis de formidables rencontres, et le partage d’une aventure humaine exceptionnelle durant quelques jours.