Chikungunya à Montpellier : quatre adultes d'une même famille touchés

On en sait plus sur les quatre cas autochtones de chikungunya détectés à Montpellier. Les personnes atteintes sont toutes de la même famille. Un voisin de cette famille revenait d'un pays touché par le chikungunya. 
Quatre adultes d'une même famille de Montpellier ont contracté le virus du chikungunya "alors qu'il ne rentraient pas de voyage", exopliquent la préfecture de l'Hérault et l'Agence régionale de santé (ARS) Languedoc-Roussillon.
 
Âgés de 40 à 60 ans, ces quatre "cas autochtones" habitant le quartier de Saint-Clément sont désormais guéris. Atteints de fièvre voici une semaine, ils ont consulté leur médecin de famille, et ont été traités au paracétamol, selon l'ARS.
 
L'Agence Régionale de Santé  a identifié un voisin de cette famille, revenant d'un pays touché par le chikungunya, sans souhaiter préciser lequel "pour ne pas mettre en péril le droit des personnes", selon Dominique Keller, directeur de la santé publique et de l'environnement à l'ARS. 

Regardez le reportage de France 3 Languedoc Rousillon :
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Une enquête épidémiologique

Une enquête épidémiologique sera menée à partir de mercredi dans quelque 300 habitations de ce quartier. Des opérations de démoustication auront également lieu, le plan anti-dissémination de la dengue et du chikungunya passant du niveau 1 au niveau 3.

Le chikungunya provoque de fortes fièvres avec des douleurs articulaires. Dans certains cas, ces douleurs et des raideurs persistent plusieurs  mois voire plusieurs années. La maladie peut être mortelle chez les patients fragilisés, notamment les personnes âgées. Elle est due, tout comme la dengue, à un virus qui se transmet uniquement par l'intermédiaire d'une piqûre du moustique aedes albopictus, également appelé moustique tigre.

 

Quel mode de contamination à Montpellier ?

L'apparition de cas autochtones de chikungunya ou de dengue nécessite d'abord que le moustique s'infecte en piquant une personne revenant malade
d'un pays ou d'une zone d'endémie. Le moustique devient alors infectant: à chaque piqûre, il transmettra le virus.
Un cas est dit "importé" si le patient a séjourné en zone de circulation connue du virus dans les 15 jours précédant le début des symptômes.
 
 

Le chikungunya dans l'hexagone et en Europe

Selon un bilan de l'institut de veille sanitaire (InVS) diffusé lundi, il s'agit des premiers cas autochtones de cette maladie en France métropolitaine cette saison. Le premier cas en France avait été détecté en 2010 dans le Var. Entre le 1er mai et le 17 octobre 2014, 403 cas avérés de chikungunya ont été recensés par l'institut en France métropolitaine, tous importés. En juillet, l'InVS estimait que les conditions étaient réunies pour une transmission
autochtone du virus du chikungunya en France, rappelant que 2 cas de chikungunya autochtones y avaient été identifiés en 2010. 
Regardez les statistiques de l'Institut de Veille Sanitaire (réalisées juste avant ces quatre cas autochtones à Montpellier :
En Italie, une épidémie de chikungunya d'origine autochtone avait touché 300 personnes en 2007, dont une était décédée.
 

Le chikungunya Outre-mer

Après avoir touché l'île de la Réunion en 2005-2006, le virus est apparu aux Antilles et en Guyane en 2013. Mi-septembre, la Cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) de l'InVS faisait état de plus de 147.000 personnes contaminées aux Antilles et en Guyane. L'épidémie était alors en ralentissement aux Antilles mais continuait à progresser en Guyane. Il y a quelques jours, le virus est apparu en Polynésie ou de nombreux cas sont déjà signalés.  Le point complet sur le chikungunya Outre-mer, c'est par ici.

Le moustique tigre, longtemps cantonné à l'Asie du sud-est, est désormais implanté sur le continent américain et dans une partie de l'Europe, dont le sud de la France. Dans une note, le président de l'Entente interdépartementale de démoustication Méditerranée (EID), Christian Jean, "a alerté des maires de l'Hérault sur la multiplication des foyers de moustiques liés aux intempéries récemment survenues" dans le sud, notamment sur le Gard et l'Hérault.
L'EID a traité 7.000 ha de zones humides entre Cerbère (Pyrénées-Orientales) et l'Etang de Berre (Bouches-du-Rhône), entre le 20 septembre et le 8 octobre.