"Explorateurs et chasseurs d’épices", le nouveau livre des frères Poivre d’Arvor

L’explorateur français Jean-François de La Pérouse, accueilli par les habitants de l’île de Maui en Polynésie (gravure de Delcausse, XVIIIe siècle)
Habitués aux ouvrages à quatre mains, les frères Olivier et Patrick Poivre d’Arvor viennent de publier "Explorateurs et chasseurs d’épices", un beau livre illustré de gravures d’époque, consacré aux voyages des grands explorateurs, de l'océan Indien à l'Atlantique et au Pacifique.
Bougainville, James Cook, La Pérouse, La Bourdonnais, Kerguelen, ces grands explorateurs, ainsi que d’autres, ont laissé une empreinte indélébile dans la culture et l’imaginaire de l’Europe des Lumières. Le nouvel ouvrage des frères Olivier et Patrick Poivre d’Arvor, "Explorateurs et chasseurs d’épices" (éditions Place des Victoires) retrace leurs itinéraires et leurs étonnements face au nouveau monde.
 
Ces aventuriers « ont fait rêver des générations entières par leurs circumnavigations, leur passion pour l’inconnu, leur exploration du Pacifique », écrivent les auteurs. « Par leur morale également, leur philosophie, celle des Lumières, leur croyance en la bonté des autochtones et au mythe du paradis terrestre, incarné par l’île de Tahiti ». 
 
Ainsi Louis-Antoine de Bougainville (1729 – 1811), relatant son voyage autour du monde sur la frégate du roi La Boudeuse, évoquant ce lieu paradisiaque : « La nature l’a placée dans le plus beau climat de l’univers », note-t-il, « embellie des plus riants aspects, enrichie de tous ses dons, couverte d’habitants beaux, grands, forts ; Elle-même leur a dicté des lois ; ils les suivent en paix et forment peut-être la plus heureuse société existant sur ce globe. Législateurs et philosophes, venez voir ici tout établi ce que votre imagination n’a même pas rêvé ».

 

Marion du Fresne, dévoré cru par des Maoris

Bertrand François de La Bourdonnais, lui, devient gouverneur des îles de France et de Bourbon (actuellement l’île Maurice et la Réunion). Une belle revanche sur la vie de cet ancien mousse embarqué sur les navires dès l’âge de 11 ans, en 1710, comme homme à tout faire. Autodidacte, La Bourdonnais gravira rapidement les échelons, avec un appétit de pouvoir et de richesses qui le fera détester de ses pairs.
 
Il dirige ses colonies à la baguette, mène grande vie et fait prospérer ses affaires personnelles. Au détriment de la Compagnie française des Indes orientales pour laquelle il travaille également. Et pour qui il aura ce bon mot, lorsqu’on lui reproche ses insuffisances : « Un des directeurs m’ayant demandé avec aigreur comment j’avais fait si bien mes affaires et si mal celles de ma compagnie ; j’ai fait mes affaires selon mes lumières, et celles de la Compagnie selon vos instructions, lui répondis-je ».
 
L’ouvrage des frères Poivre d’Arvor évoque aussi les figures de Marc-Joseph Marion du Fresne, tué et dévoré cru par des Maoris en 1772 avec une trentaine de ses compagnons d’infortune pour avoir coupé du bois sacré ; du Britannique James Cook, qui découvrit la Nouvelle-Zélande, la côte orientale de l’Australie et Hawaï ; et des Français Yves Joseph de Kerguelen, Jean-François de La Pérouse et Jean-Baptiste Charcot, entre autres. Avec, en guise de conclusion, un mot sur ces explorateurs contemporains que furent Paul-Emile Victor et Jean-Yves Cousteau.
 

Olivier et Patrick Poivre d’Arvor, « Explorateurs et chasseurs d’épice » - éditions Place des Victoires, octobre 2014, 240 pages, 29,95 euros.