Le malathion de retour en Guyane dès mardi

Dans le cadre de la lutte contre le chikungunya, le malathion sera de nouveau pulvérisé en Guyane à partir de mardi. Cet insecticide neurotoxique est interdit par l'Union européenne depuis 2007 mais autorisé temporairement dans le département par un arrêté du 5 août 2014.
Son retour était surveillé, il ne risque pas de passer inaperçu: samedi, Eric Spitz, Alain Tien Long, et Christian Meurin, respectivement préfet de la Guyane, président du Conseil général  et directeur de l'Agence régionale de Santé ont annoncé conjointement de nouvelles pulvérisations au malathion dès le 18 novembre.


"L'Union européenne nous a dit : 'il ne comporte aucun risque' "

"Nous avons demandé aux plus hautes instances sanitaires de pouvoir utiliser un produit efficace contre le chikungunya. Et ce sont ces instances sanitaires et environnementales de France et de l'Union européenne qui nous ont dit : vous pouvez utilisez ce produit, il ne comporte aucun risque", a déclaré samedi le préfet de Guyane Eric Spitz.
 
En Guyane, plus de 7 500 cas de chikungunya ont été déclarés, et on estime que 3% de la population est touchée par le virus, transmis par le moustique tigre. De tous les insecticides testés par l'ARS, c'est le malathion qui s'est avéré le plus efficace, tuant entre "90 et 100% des moustiques adultes", a assuré Christian Meurion.  
 
 

Mouvement de protestation

Depuis plusieurs mois, malgré les prises de paroles des autorités pour rassurer la population, la perspective d'une nouvelle utilisation du malathion suscite de nombreuses protestations.  Une pétition a été mise en ligne sur Internet, recueillant plus de 1 500 signatures. L'insecticide avait pourtant été mis en service dans le département une première fois en 2009, dans le cadre de la lutte contre la dengue. Le 5 août, un arrêté autorisait son utilisation pour une période de 6 mois.
D'un côté, les détracteurs du neurotoxique rappellent que son utilisation est interdite en Europe, le produit étant nocif pour grand nombre d'insectes et d'espèces aquatiques. Ils s'inquiètent également de sa toxicité pour l'homme, à l'instar de Gabriel Serville, député de Guyane qui s'était fendu d'une tribune sur la question fin octobre.
 
 

Précautions d'usage

Les autorités arguent quant à elles que toutes les précautions d'usages sont respectées, comme l'interdiction de la pulvérisation dans un rayon de 50 mètres autour des piscines publiques ou des piscines à vocation commerciale comme celles des hôtels, des étals des marchés, des lieux d'apiculture ou de cultures vivrières, des zones de captage d'eau et des régions à potentiel écologique.