875 000 cas de chikungunya dans les Caraïbes et les Amériques

Les autorités sanitaires des Antilles Guyane font le point sur l'épidémie de chikungunya qui frappe la zone Caraïbes-Amérique : elles estiment à 875 000 le nombre de cas évocateurs du virus, répartis sur 40 territoires. L'épidémie était partie en décembre 2013 de Saint-Martin.
Généralement centrée sur les départements français, la Cire (Cellule interrégionale d'épidémiologie) offre dans son dernier bulletin (à lire en intégralité à la fin de cet article), avec des données jusqu'au 18 novembre, un bref tableau de la situation dans l'ensemble de la zone géographique. Le bilan global recense "près de 875 000 cas cliniquement évocateurs dont au moins 14 704 confirmés biologiquement".
 
 

Un premier cas au Mexique

L'épidémie est partie de Saint-Martin en décembre 2013. Elle a, en moins d'un an, gagné toutes les îles de la mer des Caraïbes et pris pied sur le continent: la Floride (Etats-Unis), tous les états de l'Amérique centrale et les pays d'Amérique du Sud ayant une façade maritime avec la Caraïbe ont recensé des cas autochtones c'est-à-dire transmis localement et on plus seulement "importé" par une personne revenant d'une zone d'épidémie.  "Le Mexique rapporte pour la première fois cette semaine un cas autochtone dans le sud du pays", signale l'InVS.
 

Le point dans les collectivités françaises

Pour les cinq territoires français, où la surveillance épidémiologique est étroite grâce aux système hospitalier et au réseau de "médecins sentinelles", la situation est contrastée. Au total, plus de 165 000 personnes ont été touchées par ce virus et 138 sont mortes de la conjonction du chikungunya et d'autres pathologies qui les avaient affaiblies.
 
- En Guadeloupe, "les indicateurs montrent une décroissance généralisée du nombre de cas de chikungunya" qui s'élèvent à 80 962 (et 59 décès) depuis le début de l'épidémie.
 
- La Martinique est aussi "en phase de décroissance de l'épidémie". 70 860 cas ont été enregistrés ainsi que 76 décès.

- A Saint-Martin, "la circulation virale reste active mais modérée" avec un total de 4 564 cas enregistrés et 3 décès.
"Depuis trois semaines, le nombre de cas vus par les généralistes est en augmentation", note la CIRE. "L'activité médicale ayant été perturbée par le cyclone Gonzalo, il est possible que la diminution observée pendant cette période soit liée à cet événement" qui a frappé l'île le 13 octobre, souligne l'Institut.
 
- A Saint-Barthélemy également, Gonzalo pourrait avoir créé une "diminution provisoire" du nombre de nouveaux cas. Ces derniers augmentent les deux dernières semaines et "dépassant les valeurs atteintes depuis le mois de mars", souligne la CIRE. L'île totalise à ce jour 1 156 cas et aucun décès.

- En Guyane, département touché le plus tardivement, l'épidémie se poursuit et les derniers chiffres communiqués il y a une semaine faisaient état de     7 500 cas soit 3% de la population. Comme annoncé par les autorités, les pulvérisations de malathion ont débuté mardi. Cet insecticide controversé car étant un neurotoxique doit permettre de tuer les moustiques adultes, vecteurs du virus. "Pour l'instant, les villes concernées ont été celles de Cayenne, Kourou, Matoury, Rémire-Montjoly et Saint-Laurent du Maroni", a indiqué à l'AFP Sandrine Chantilly, directrice de la démoustication et des actions sanitaires au Conseil général de Guyane. "Cette situation évoluera parallèlement à l'évolution des indicateurs épidémiologiques géolocalisés", précise la responsable. La population est informée du passage de la "baygonneuse", nom donné localement au véhicule d'épandage.
 

Le bulletin épidémiologique de la Cire