Rames Guyane : après 58 jours de mer, certains galériens appellent à la mutinerie

Le skipper Patrice Charlet sur son bateau « La Rebelle »
Ils en ont ras le bol ! les 17 marins solitaires encore engagés dans la course à la rame "Rames Guyane" sont pris dans des contre-courants et ne parviennent pas à atteindre la Guyane. Certains d'entre eux estiment que la direction de la course doit "abréger (leurs) souffrances" 
Il y a quelques heures, l'un des concurrents de Rames Guyane a abdiqué au 58ème jour de mer. Le Guyanais Harry Culas, 6ème de la course au dernier classement,  a annoncé qu'il allait se servir de son cerf volant pour sortir des contre-courants dans lesquels il est empêtré. 
La lassitude a également gagné Jean-Pierre Lasalarié. En tête de la course pendant longtemps, il est aujourd'hui 4ème, lui aussi englué dans des courants contraires. Joint hier par le PC course, il estime que "la course n'a plus de sens":


"Nous sommes partis depuis trop longtemps. depuis le départ, les conditions sur l'eau sont extrêmement compliquées. Le vent n'est jamais assez fort pour nous faire traverser les contre-courants. L'organisation de la course devrait abréger nos souffrances et affréter un bateau pour venir nous chercher."













Mais sur le site internet de Rames Guyane, les organisateurs refusent d'arrêter la course, précisant ceci : "en l'absence de danger imminent menaçant les skippers, les organisateurs n'envisagent en aucun cas d'arrêter la course. Tout abandon devra être une décision individuelle". 

Arrivée d'ici une semaine ? 

Selon le dernier classement, le leader actuel, Antonio de La Rosa, est à 310 milles nautiques de la ligne d'arrivée en Guyane (soit 600 kilomètres). Il pourrait en terminer aux alentours du 20 ou du 22 décembre. Mais le 17ème et dernier skipper encore en course, Gérard Marie, est à plus de 1 000 milles de l'arrivée, soit près de 2 000 kilomètres. Il sait qu'il va devoir passer les fêtes de fin d'année seul en mer et s'est fait à cette idée : retraité originaire de Vendée, Gérard Marie explique avoir suffisamment de nourriture pour tenir jusqu'au 15 janvier !

Ravitaillement ?

Mais plusieurs rameurs commencent à arriver au bout de leurs réserves de nourriture. Dans ces conditions, impossible de continuer à ramer. Aucune décision n'est encore prise, mais les organisateurs auront du mal à ne pas organiser un ravitaillement en mer des marins... 

Un record de lenteur en quatre éditions

C'est la première fois en quatre éditions que Rames Guyane dure aussi longtemps ! En 2006, lors de la 1ère édition, le plus lent des concurrents avait rallié l'arrivée en 59 jours. Or cette fois, à 58 jours de course, tous sont encore en mer.
Au départ de Dakar, le 18 octobre 2014, les marins sont restés le long de la côte sénégalaise durant 10 jours, bloqués par des vents contraires. Jusqu'ici, un seul concurrent a abandonné, après 10 jours de course.