Les notes de la plaidoirie de Jacques Vergès au procès Barbie en vente chez Drouot

Jacques Vergès en 1987 devant la Cour de justice de Lyon lors du procès de Klaus Barbie.
Le célèbre avocat réunionnais décédé en 2013 fait encore parler de lui. L’une de ses anciennes assistantes a décidé de mettre en vente quelque 260 feuillets du premier jet de sa plaidoirie dans l’affaire Klaus Barbie. La vente a lieu ce vendredi à Paris. 
Entre une photo du Général de Gaulle des tableaux, des montres, des tapis, de la vaisselle, des tables, des miroirs et des horloges, le manuscrit de Jacques Vergès trône en tête de cette vente pour le moins iconoclaste. Cela n’aurait pas déplu au célèbre avocat réunionnais. Lui qui a épousé tant de combats divers, en se moquant complètement de ce que l’on pouvait penser de lui. Il a été l’avocat des militants du FLN pendant la guerre d’Algérie puis des membres d’action directe, de Carlos, le terroriste, du dirigeant khmer rouge Khieu Samphan sans oublier ce client indéfendable qui l’a rendu si  célèbre, Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon de 1942 à 1944.
 
Reportage sur le procès Barbie (Archives de l'INA)


Une assistante bretonne

Dans un article passionnant, Le Monde (lien abonnés) raconte comment ces 260 feuillets écrits de la main de Jacques Vergès pour préparer sa plaidoirie dans l’affaire Barbie ont atterri dans une vente aux enchères chez Drouot à Paris. C’est une assistante bretonne de l’avocat de 1982 à 1989 qui est l’origine de cette vente. Myriam Marello a tapé toutes les notes du procès Klaus Barbie qui a tant défrayé la chronique en 1987. En 7 ans de collaboration, cette "belle rousse" a accumulé une quantité importante de brouillons écrits des mains de Jacques Vergès. Mais c’est le procès Barbie qui a particulièrement marqué l’assistante.

Photo du manuscrit de la plaidoirie écrite par Jacques Vergès dans l'affaire Klaus Barbie
 

Une vente retardée

Dans Le Monde, Myriam Marello se défend d’avoir soutiré ces documents. Elle raconte que Jacques Vergès lui avait donné le brouillon de sa plaidoirie et qu’elle avait lancé au célèbre avocat : "si un jour vous n’êtes plus le diable, je le vendrai". Il s’en était amusé en riant bruyamment, dit-elle. C’est donc sans scrupule que l’assistante se sépare de ces quelque 260 feuillets. La vente devait avoir lieu au départ en juin dernier, mais le commissaire-priseur choisie alors par Myriam Marello a annulé la vente à la lecture d’un courrier du conservateur du Musée du barreau de Paris. Ce dernier mettait en doute l’honnêteté de l’assistante bretonne. Myriam Marello a donc trouvé un autre commissaire-priseur Me Vincent Wapler qui organise aujourd’hui la vente du manuscrit estimé au prix de 5 000 à 10 000 euros chez Drouot, la célèbre salle des ventes parisienne.