Des mesures pour faciliter le recours à l'IVG qui est en baisse Outre-Mer

La ministre de la Santé, Marisol Touraine a présenté ce vendredi un plan pour améliorer l'accès à l'avortement.
Quarante ans après l’entrée en vigueur de la loi Veil, la ministre de la Santé veut faciliter l’accès à l’avortement. Un plan national est annoncé ce vendredi, alors que le nombre d'IVG est en baisse en Outre-mer, mais reste bien plus élevé qu'en métropole.
Faciliter l’accès à l’IVG, l’Interruption Volontaire de Grossesse, c’est l’objectif du plan présenté, ce vendredi, par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Quarante ans après l’entrée en vigueur de la loi Veil qui dépénalisait l’avortement, le parcours des femmes qui souhaitent avorter peut encore être amélioré.

Un numéro vert en septembre

Depuis 2013, l'acte est totalement remboursé par la Sécurité sociale. Désormais les actes associés, comme les échographies et les examens biologiques, le seront aussi. La ministre de la Santé souhaite également que les sages femmes puissent pratiquer l’IVG médicamenteuse. Marisol Touraine veut aussi faciliter l’accès à l’avortement, grâce à la mise en place d’un numéro vert d’informations. Ce numéro de téléphone unique et anonyme géré par le Planning familial sera opérationnel en septembre. Enfin, les agences régionales de santé devront élaborer un "plan régional pour l’accès à l’avortement" afin d’identifier les déficits. Ces mesures devraient entrer dans la future loi de santé du gouvernement.

Moins d’IVG en 2012 Outre-mer

L’annonce intervient alors que dans les départements d’Outre-Mer (hors Mayotte) le nombre d’IVG, stable depuis 1996 (autour de 13 000 par an), baisse en 2012 (12 000). Selon les derniers chiffres de la Direction de la Recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, la Dress (2012), les avortements restent plus nombreux Outre-Mer qu'en métropole : 14,5 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole, contre 25,3 IVG dans les DOM. A La Réunion, 19 femmes sur 1000 ont eu recours à l’avortement en 2012, plus de 25 en Guyane et en Martinique, et 37 en Guadeloupe.

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Les grossesses précoces nombreuses Outre-Mer

Le taux global a aussi évolué différemment selon les âges, avec une légère baisse parmi les moins de 20 ans depuis 2010. C’est parmi les femmes de 20 à 24 ans que l’IVG demeure toutefois la plus fréquente. Elle concerne 27 femmes sur 1 000 en métropole et 50 sur 1 000 dans les DOM.
Le nombre d’avortements est particulièrement préoccupant Outre-Mer chez les femmes de 15 à 19 ans. En métropole, 26 000 jeunes filles de cette classe d’âge ont eu recours à l’IVG en 2012, soit 14 femmes sur 1000, contre 33 pour 1000 dans les DOM.
 

Un recours plus fréquent à l’IVG médicamenteuse

Le recours aux IVG médicamenteuses dans les centres de santé, centres de planification ou d’éducation familiale est possible depuis mai 2009 et reste envisageable jusqu'à sept semaines de grossesse. C'est la pratique la plus répandue au niveau national : 55 % des IVG. Son nombre est en hausse et s’accompagne d’une baisse du nombre des IVG chirurgicales réalisées en établissements hospitaliers.
En 2012, dans les DOM, 4 554 IVG médicamenteuses ont été réalisées, un chiffre stable par rapport à 2011. En revanche, le nombre d’IVG chirurgicales a baissé : 4 837 dans les DOM en 2012, contre 6 013 en 2011 (hors Mayotte).

Les chiffres nationaux

Selon l’étude de l’Institut Nationale d’Etudes Démographiques publiée hier (ne tenant pas compte de l’Outre-Mer) un tiers des femmes ont recours au moins une fois à l’IVG au cours de leur vie. En 2011, 210 000 IVG ont été réalisées en métropole, et les femmes étaient âgées en moyenne de 27,5 ans.
La durée maximale de grossesse pour pratiquer une IVG est de douze semaines, en France. A noter, qu'il n'y pas de chiffre disponible pour l'IVG hors métropole et DOM. 

L'IVG en 2012 : des chiffres de la DREES, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.