Le SDF réunionnais condamné à 15 ans de prison par la cour d’assises de Melun

Ce SDF réunionnais est accusé d’avoir empoisonné à la méthadone (un substitut à l'héroïne) deux femmes en 2010 et 2011 près de Meaux. L’une d’elle a été découpée et brûlée, l'autre violée. La cour d'assises de Seine-et-Marne a condamné l'homme à 15 ans de prison. 
La cour d'assise de Melun a condamné vendredi un SDF réunionnais à 15 ans de prison. Cet homme âgé de 36 ans est jugé coupable d’avoir administré des substances ayant entraîné la mort de deux femmes sans intention de la donner. L’avocat général Emmanuel Dupic avait requis trente ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé. La première victime Rachelle a été retrouvée morte le 28 août 2010 à Villenoy. Le cadavre de la seconde victime dénommée Delphine a été découvert découpé et calciné à Mareuil-lès-Meaux, le 16 août 2011. Les deux femmes sont décédées d’une intoxication aiguë, due à un mélange de méthadone et d’alcool.
 

"Non-enquête" pour la défense

Le SDF réunionnais a toujours affirmé que Rachelle s’était suicidée par pendaison. Mais l’avocat général en est persuadé : l’accusé a fait boire du "rhum arrangé avec de la méthadone", pour abuser sexuellement de ses victimes. Sarah Desmoulin, qui défendait l'accusé, interrogée par Le Parisien a qualifié de "non-enquête", les investigations menées sur le décès de Delphine : "On n’a pas pris la peine d’expertiser certains scellés".
 

Une enfance difficile à la Réunion

Lors du procès, ce marginal de 36 ans a raconté son enfance "pas très drôle" à La Réunion. "On était dans une case, sans confort. Mes parents buvaient, ils assumaient pas leur enfant (…)Depuis que j'ai grandi, je suis violent. Mon passé est gravé en moi", a-t-il poursuivi dans un français hésitant teinté d'accent créole. A 10 ans, il fugue et vivote dans la rue avant d'être placé dans un foyer, puis dans des familles d'accueil jusqu'à ses 18 ans. Lorsqu'il arrive en métropole en 2005 pour suivre sa compagne de l'époque et trouver du travail, il est déscolarisé et sans diplôme. Il se retrouve à nouveau à la rue avec son chien et fréquente les squats et SDF à Meaux (Seine-et-Marne) jusqu'au moment de son incarcération en 2011.
 

Il avoue avoir découpé à la scie le corps d’une des victimes

En août de cette année-là, les restes d'une jeune femme prénommée Rachelle sont découverts par des ouvriers, près de Meaux. La veille de son décès, cette femme de 30 ans d'origine africaine avait participé à une fête très arrosée avec l'accusé et terminé la soirée chez lui. Aux enquêteurs, l'accusé explique qu'il l'a découverte au petit matin "suicidée dans sa salle de bain", et que pris "de panique", il a décidé de découper son corps avec une scie, de mettre les restes dans des sacs plastique et de les brûler dans un bois.
 

Un lien avec un autre décès

Mais l'autopsie exclut une mort par strangulation ou asphyxie et révèle que Rachelle a succombé à une intoxication aiguë due à une surdose de méthadone. Ce qui fait un lien avec une mort antérieure, celle de Delphine, une jeune SDF retrouvée au bord de la Marne en août 2010 et décédée des mêmes causes. Le dossier rouvert, des traces de sperme de l'accusé seront retrouvées sur Delphine. Et alors qu'il nie dans un premier temps l'avoir vue le soir de son décès, il reconnaîtra finalement avoir eu une relation consentie avec elle, alors qu'ils buvaient des bières au bord de l'eau