Comment vous rendre Outre-mer si vous avez peur de l’avion ? Le crash de la Germanwings en mars a réveillé les angoisses de certains passagers. Des stages existent pour soigner leur phobie. Ils connaissent un large succès. Reportage au Centre de traitement de la peur de l’avion.
"J’ai dû en abîmer des accoudoirs ! Chaque vol est un cauchemar", assure Flore qui a déjà perdu plusieurs kilos depuis qu’elle a réservé son billet pour Budapest dans dix jours. À peine rassemblés, les stagiaires échangent sur leur peur de l’avion.
Sandrine, elle, s’est décidée à venir au stage après l’incident de trop : "Le mois dernier, on devait partir entre amis à Rome. Je suis montée dans l’avion, mais prise de panique, j’ai fait demi-tour avant le décollage. J’étais dégoûtée. Il faut que j’arrive à vaincre cette peur", assure la trentenaire qui part travailler en Haïti à la fin du mois.
Pour Xavier Tytelman, formateur en aéronautique et président du Centre de traitement de la peur de l’avion, ces cas sont "classiques". Pour venir en aide aux phobiques de l’avion, il a, à ses côtés, Velina Negovanska, docteur en psychologie. À eux deux, ils ont déjà aidé des centaines de personnes. "Depuis les récents crashs, nous accueillons davantage de passagers, remarque Xavier Tytelman. Ils découvrent notre existence et comprennent que c’est possible de soigner leur peur".
La phobie de l'avion toucherait 20 à 30 % de la population, selon Velina Negovanska qui précise que malgré les catastrophes aériennes, les peurs restent les mêmes : le décollage, l’atterrissage, et les turbulences. "Dans 20 % des cas, les stagiaires viennent se soigner, car ils veulent voyager pour rendre visite à leur famille. Nous avons régulièrement des Ultramarins et notamment des Martiniquais", remarque Xavier Tytelman, le directeur du Centre qui organise plusieurs stages par semaines, moyennant 430 euros la journée.
Entre café et croissants, les stagiaires sont choyés. Tout est fait pour les mettre à l’aise. Grâce à des techniques respiratoires, ils apprennent aussi à gérer leur souffle en situation de stress. Viennent ensuite les chiffres qui rassurent sur la sécurité en avion : "Dites-vous que vous avez statistiquement plus de chances de devenir millionnaire que de mourir en avion, s’amuse Xavier Tytelman, en répétant que c’est un moyen de transport des plus sûrs. À nombre de voyages égal, l’ascenseur est plus dangereux que l’avion."
Les causes des récents accidents sont aussi passées en revue, de la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines en mars, à la destruction par un missile du vol MH17 de la même compagnie au-dessus de l’Ukraine. Les causes sont détaillées, une manière de rassurer.
Stop également aux signes et aux interprétations. "Quelqu’un m’a dit un jour que son plateau repas était froid et qu’il en avait déduit une panne électrique. La peur ne l’a plus lâché du vol", raconte Xavier Tytelman face à des stagiaires qui avouent qu’une hôtesse qui ne sourit pas, cela les angoisse aussi.
Départ virtuel pour Nice. Décollage, turbulences, atterrissage, les sensations sont plus vraies que nature. "Je n’ai pas peur car je sais que c’est un simulateur et qu’on ne décollera pas du sol", se rassure la stagiaire, impressionnée par le cockpit. À la fin de la journée, les angoisses semblent apaisées.
"Je me sens mieux armée pour faire face à la situation, décrit Nathalie. Mais le vrai test, ce sera lors du vol pour Naples le 22 avril. Ce n’est que le début d’un long travail." Avant son départ, Nathalie pourra encore compter sur le soutien du Centre qui répond par téléphone aux angoisses des stagiaires à quelques heures d’un vol.
À l’issue du stage, Xavier Tytelman affirme que "93 % des stagiaires peuvent reprendre l’avion et leur niveau d’anxiété a fortement diminué". Durant la journée, il encourage les clients à lire les dizaines de cartes postales qui s’étalent sur un coin de table. Toutes ont le même destinataire : le Centre de traitement de la peur de l’avion. Envoyées par d’anciens phobiques de Tahiti, de La Réunion ou encore de Guadeloupe, elles sont un clin d’œil optimiste. Sur l’une d’elles, une ancienne stagiaire écrit : "Sans vous, je n’aurais jamais pu faire ce voyage. Merci de m’avoir rendu ma liberté".
Pratique. Le Centre de traitement de la peur de l’avion se situe 21 quai d’Austerlitz, 75013 Paris, (métro Quai de la Gare). Les stages ont lieu à cette adresse ou dans d’autres locaux dans lesquels sont installés des simulateurs de vols.
Une fois installé aux commandes, la piste est face à vous. Les graphismes sont d’un réalisme bluffant. Le cockpit est tel qu’on l’imagine et les détails sont soignés. Ceintures de sécurité, bruit de cabine… "Même l’imprimante de bord est fonctionnelle, les pilotes y reçoivent la météo et des informations sur le vol", explique Dominique. Blouson, chemise et cravate de pilote bien ajustés, il ne manque pas de faire partager sa passion. De quoi rassurer les stagiaires apeurés par l’avion. Ce simulateur de vol, avec lequel le Centre de traitement de la peur de l’avion organise des stages, sert aussi à la formation de pilotes et aux loisirs. "Un homme vient ici régulièrement pour son plaisir, car son épouse refuse qu’il vole pour de vrai", raconte Karine.
A quand un simulateur de vol Outre-mer ? Excepté en Guadeloupe, il n’y en a aucun pour le moment.
Informations en cliquant ici : flight-sensations-idf.com
"Je ne contrôle plus rien, je me mets en boule sur le siège et je pleure. C’est ingérable", se désole Nathalie, 49 ans, qui doit pourtant s’envoler pour Naples dans quelques jours.
Sandrine, elle, s’est décidée à venir au stage après l’incident de trop : "Le mois dernier, on devait partir entre amis à Rome. Je suis montée dans l’avion, mais prise de panique, j’ai fait demi-tour avant le décollage. J’étais dégoûtée. Il faut que j’arrive à vaincre cette peur", assure la trentenaire qui part travailler en Haïti à la fin du mois.
Plus de 20 % des gens ont peur en avion
Pour Xavier Tytelman, formateur en aéronautique et président du Centre de traitement de la peur de l’avion, ces cas sont "classiques". Pour venir en aide aux phobiques de l’avion, il a, à ses côtés, Velina Negovanska, docteur en psychologie. À eux deux, ils ont déjà aidé des centaines de personnes. "Depuis les récents crashs, nous accueillons davantage de passagers, remarque Xavier Tytelman. Ils découvrent notre existence et comprennent que c’est possible de soigner leur peur".La phobie de l'avion toucherait 20 à 30 % de la population, selon Velina Negovanska qui précise que malgré les catastrophes aériennes, les peurs restent les mêmes : le décollage, l’atterrissage, et les turbulences. "Dans 20 % des cas, les stagiaires viennent se soigner, car ils veulent voyager pour rendre visite à leur famille. Nous avons régulièrement des Ultramarins et notamment des Martiniquais", remarque Xavier Tytelman, le directeur du Centre qui organise plusieurs stages par semaines, moyennant 430 euros la journée.
Réussir à gérer sa peur avant la crise de panique
Ce samedi, sept stagiaires sont accueillis à l’aérodrome de Pontoise-Cormeilles, à trois-quarts d’heure de Paris. Visages crispés, tous prennent place dans... des sièges d’avion, pour suivre l’intervention de la psychologue. "L’avion fait peur pour plusieurs raisons : l’impression de ne rien contrôler, la sensation de tomber… Il y a aussi des facteurs individuels comme les angoisses et les mauvaises expériences, explique Velina Negovanska qui va aider les stagiaires à prendre en charge leur phobie. Lorsque l’angoisse monte, il faut réussir à la contrôler avant d’arriver à la crise de panique". Et pour gérer sa peur, des outils existent.Stimuler son activité cérébrale en épelant des mots à l’envers
"Lorsque la peur est là, le cerveau des émotions est en action. Il faut donc stimuler son cortex et son activité cérébrale pour qu’ils reprennent le dessus, explique Xavier Tytelman. Une fois, j’ai vu un passager paniquer en plein vol. Je lui ai demandé d’épeler le mot mammouth à l’envers. La crise est passée." Rires dans la salle. "Essayez par exemple d’écrire un texte, de réciter une fable de La Fontaine, une chanson, soyez actif, occupez votre esprit", conseille la psychologue devant l’assistance qui prend des notes.Entre café et croissants, les stagiaires sont choyés. Tout est fait pour les mettre à l’aise. Grâce à des techniques respiratoires, ils apprennent aussi à gérer leur souffle en situation de stress. Viennent ensuite les chiffres qui rassurent sur la sécurité en avion : "Dites-vous que vous avez statistiquement plus de chances de devenir millionnaire que de mourir en avion, s’amuse Xavier Tytelman, en répétant que c’est un moyen de transport des plus sûrs. À nombre de voyages égal, l’ascenseur est plus dangereux que l’avion."
Les causes des récents accidents sont aussi passées en revue, de la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines en mars, à la destruction par un missile du vol MH17 de la même compagnie au-dessus de l’Ukraine. Les causes sont détaillées, une manière de rassurer.
De combien de centimètres bouge un avion lors d’une turbulence ?
Que fait un pilote avant le départ ? Comment l’avion vole-t-il ? Et s’il y a une panne de moteur ou de fortes turbulences ? Le fonctionnement de l’avion est décortiqué et les deux intervenants doivent combattre quelques idées reçues. Exemple : lorsqu’il y a une turbulence, la sensation est forte mais l’avion bouge en réalité de 20 cm tout au plus.Quelqu’un m’a dit un jour que son plateau repas était froid et qu’il en avait déduit une panne électrique. La peur ne l’a plus lâché du vol.
Stop également aux signes et aux interprétations. "Quelqu’un m’a dit un jour que son plateau repas était froid et qu’il en avait déduit une panne électrique. La peur ne l’a plus lâché du vol", raconte Xavier Tytelman face à des stagiaires qui avouent qu’une hôtesse qui ne sourit pas, cela les angoisse aussi.
Les stagiaires aux commandes d’un Boeing 737
Dernière étape du stage, le passage obligé dans le simulateur de vol de l’aérodrome de Pontoise-Cormeilles (voir encadré ci-dessous). Le seul capable de simuler des turbulences, accessible au grand public. Dominique Hanne, pilote, est aux commandes du Boeing 737. À ses côtés, Flore observe le cockpit. "On se demande bien à quoi peuvent servir tous ces boutons", s’inquiète la jeune femme.Départ virtuel pour Nice. Décollage, turbulences, atterrissage, les sensations sont plus vraies que nature. "Je n’ai pas peur car je sais que c’est un simulateur et qu’on ne décollera pas du sol", se rassure la stagiaire, impressionnée par le cockpit. À la fin de la journée, les angoisses semblent apaisées.
"Je me sens mieux armée pour faire face à la situation, décrit Nathalie. Mais le vrai test, ce sera lors du vol pour Naples le 22 avril. Ce n’est que le début d’un long travail." Avant son départ, Nathalie pourra encore compter sur le soutien du Centre qui répond par téléphone aux angoisses des stagiaires à quelques heures d’un vol.
À l’issue du stage, Xavier Tytelman affirme que "93 % des stagiaires peuvent reprendre l’avion et leur niveau d’anxiété a fortement diminué". Durant la journée, il encourage les clients à lire les dizaines de cartes postales qui s’étalent sur un coin de table. Toutes ont le même destinataire : le Centre de traitement de la peur de l’avion. Envoyées par d’anciens phobiques de Tahiti, de La Réunion ou encore de Guadeloupe, elles sont un clin d’œil optimiste. Sur l’une d’elles, une ancienne stagiaire écrit : "Sans vous, je n’aurais jamais pu faire ce voyage. Merci de m’avoir rendu ma liberté".
Pratique. Le Centre de traitement de la peur de l’avion se situe 21 quai d’Austerlitz, 75013 Paris, (métro Quai de la Gare). Les stages ont lieu à cette adresse ou dans d’autres locaux dans lesquels sont installés des simulateurs de vols.
Un simulateur dernier cri à multiples usages
Si vous rêvez de prendre les commandes d’un Boeing 737, ce simulateur de vol devrait vous satisfaire. Dernier arrivé en Ile-de-France, l’appareil trône au milieu des avions sur le tarmac de l’aérodrome de Pontoise Cormeilles. Dans l’équipage, Dominique et Karine Hanne, sont les fondateurs de Flight Sensations Ile de France, et ce sont eux qui vous font monter à bord.Une fois installé aux commandes, la piste est face à vous. Les graphismes sont d’un réalisme bluffant. Le cockpit est tel qu’on l’imagine et les détails sont soignés. Ceintures de sécurité, bruit de cabine… "Même l’imprimante de bord est fonctionnelle, les pilotes y reçoivent la météo et des informations sur le vol", explique Dominique. Blouson, chemise et cravate de pilote bien ajustés, il ne manque pas de faire partager sa passion. De quoi rassurer les stagiaires apeurés par l’avion. Ce simulateur de vol, avec lequel le Centre de traitement de la peur de l’avion organise des stages, sert aussi à la formation de pilotes et aux loisirs. "Un homme vient ici régulièrement pour son plaisir, car son épouse refuse qu’il vole pour de vrai", raconte Karine.
A quand un simulateur de vol Outre-mer ? Excepté en Guadeloupe, il n’y en a aucun pour le moment.
Informations en cliquant ici : flight-sensations-idf.com