Qui est "Un Martiniquais au Japon", le youtubeur aux 62 vidéos ?

Gérald René-Corail, "Un Martiniquais au Japon" devant un temple près de Fujinomiya
La chaîne YouTube Un Martiniquais au Japon existe depuis juillet 2013. Depuis deux ans, un Martiniquais poste des vidéos expliquant les subtilités de la vie au pays du soleil levant. Qui est ce jeune homme ? La1ère l’a contacté.
Comment s’adapter au Japon ? Se comporter au travail ? Nouer des amitiés ? C’est à toutes ces questions que Gérald René-Corail essaie de répondre. Depuis juillet 2013, ce Martiniquais de 31 ans a posté plus de soixante vidéos pour expliquer sa vie au pays du soleil levant. La1ère l’a contacté par Skype.

Gérald René-Corail, "Un Martiniquais au Japon" dans ses vidéos sur YouTube
 

Pourquoi le Japon ?

Gérald René-Corail est arrivé au Japon après des études d’Anglais et d’Espagnol à Montpellier. "Avec l’Anglais et l’Espagnol, il était difficile de trouver du travail. Il me fallait une langue plus originale, raconte à La1ère le jeune martiniquais. J’ai donc commencé à étudier le Japonais à Montpellier alors que tout le monde se précipitait sur le Chinois. Et puis ma professeure m’a trouvé un travail à Fuji, une petite ville industrielle située au pied du mont Fuji. J’ai décidé de tenter ma chance".
 
Gérald René-Corail et Chiharu qui excelle dans l'art du découpage de papier


Comment est né Un Martiniquais au Japon ?

"Au début, c’était un peu difficile de s’acclimater. Mon Japonais était loin d’être parfait. Alors j’ai eu envie de raconter ma vie ici, loin des sentiers touristiques ! Grâce à mes vidéos et mon blog, j’ai pu nouer des relations sympathiques avec des gens qui, comme moi se passionnent pour le Japon. Mais je ne pensais pas au début que ces vidéos pourraient vraiment intéresser les gens". Depuis deux ans, Gérald René-Corail raconte sa vie quotidienne : le travail à l’usine, le fait d’être noir au Japon, le dentiste, Noël, le mont Fuji, les cerisiers en fleur, les chips de légumes, la piscine, l'Association Japon Martinique Guadeloupe basée à Kyoto … Le Martiniquais livre ses impressions en vrac, sans montage. 

 

Comment s’adapter à la vie Japon ?

"Ce n’est pas simple de comprendre la manière dont les Japonais fonctionnent, explique Gérald René-Corail. Il faut faire très attention à l’âge des gens, car en fonction de ce paramètre, on ne s’adresse pas aux personnes de la même manière. C’est beaucoup plus complexe qu’en France. Parfois, j’ai commis des impairs. Lors d’une fête locale, j’ai noué mon yucata (kimono) en mettant le côté gauche à l’intérieur et le côté droit à l’extérieur. Tout le monde m’a regardé bizarrement. Tout de suite, une amie japonaise a rectifié mon erreur, car j’avais noué mon kimono comme les Samouraï le font lorsqu’ils veulent se suicider ! Sinon les Japonais se comportent de la même manière avec tous les étrangers. Ils me demandent souvent de faire des selfies, mais ça ne me gêne pas".
 
Gérald René-Corail, "Un Martiniquais au Japon"
 
 

Et la Martinique ?

Gérald René-Corail a grandi à Fort-de-France. "Quand je n’ai pas le moral, ce qui est rare, car je suis de nature optimiste, la mer, la plage me manquent, confie le Martiniquais au Japon. Ici à Fuji, il est impossible de se baigner, c’est dangereux. Les Japonais n'ont pour la grande majorité jamais entendu parler de la Martinique. Quand on évoque la Caraïbe, ils pensent tout de suite aux pirates, s’amuse Gérald René-Corail. Ils ne connaissent que Cuba et la Jamaïque. Du coup, j’organise une à deux fois par an une conférence dans laquelle je parle de mon île".

Gérald René-Corail, "Un Martiniquais au Japon" à la récolte du riz

"Il y a pleins de René-Corail en Martinique. C’est pourquoi avec ma sœur pour plaisanter, on s’appelle les René-Coraux ! Ma sœur vient d’ailleurs de commencer un stage à Kyoto. Elle a fait l’école hôtelière en France. J’aimerais aller la voir, mais ici quand on a du temps, on n’a pas d’argent et quand on a de l’argent, on n’a pas de temps !"   
 

Les relations humaines au Japon ?

"Au Japon tout va très vite. Ils construisent et détruisent des maisons à une rapidité hallucinante. C’est pareil dans les relations humaines. J’ai eu des amitiés éclairs. Après trois mois, du jour au lendemain, je n’avais plus de nouvelles. C’est étrange, mais très classique au Japon. De même, quand on sympathise avec quelqu’un, il faut se voir très vite et ne pas reporter à la semaine suivante.  Sinon, c’est mort ! Du coup, je me suis adapté à cette vie dans laquelle il faut vivre le moment présent".
 
Gérald René-Corail et une mascotte "Panda" lors d'une fête municipale.

Gérald René-Corail avoue toutefois avoir quelques projets d’avenir. Le Martiniquais au Japon souhaite se perfectionner en Japonais et pourquoi pas, devenir interprète auprès des athlètes français lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2020.