Un syndicat de Policiers Municipaux soutient la famille de Clarissa Jean-Philippe et attaque le maire de Montrouge

Clarissa Jean-Philippe, policière municipale à Montrouge, était en service lors qu'elle a été tuée par Amedy Coulibaly le 8 janvier dernier, lors des attentats.
Six mois après les attentats de Montrouge et la mort de Clarissa Jean-Philippe, l'Union Syndicale Professionnelle des Policiers Municipaux, tient à renouveler son soutien à la famille de la jeune policière martiniquaise tuée en service. L'USPPM a également lancé une procédure judiciaire.
Trois questions à Jean-Louis Del Pistoia, directeur national de la communication et vice-président de l’USPPM, l'Union Syndicale Professionnelle des Policiers Municipaux.

La1ère.fr : Suite à l’article de La1ère.fr, vous avez souhaité réagir en prenant contact avec la rédaction. Pour quelles raisons ?

Jean-Louis Del Pistoia : "Comment ne pas réagir face à cette famille meurtrie ? C’est abominable. Je suis dégoûté de voir le désarroi dans lequel se trouvent les proches de la policière. Clarissa Jean-Philippe (paix à son âme) est allée rejoindre la trop longue liste des victimes du devoir dans la profession et comme elles, peu à peu, elle semble être oubliée du grand nombre. Pourtant, il y a quelques mois, tout le monde était "Charlie". Qu'en est-il aujourd'hui ?"

Au lendemain des attentats et la mort de Clarissa Jean-Philippe, vous aviez lancé avec la CFTC une procédure judiciaire. Où en est-elle ?

"Nous considérons que même s’il s’agit d’un attentat et d’un terroriste qui a tué d’une balle dans le dos, le maire de Montrouge a une petite part de responsabilité dans ce qui est arrivé à Clarissa.

Le 8 janvier dernier, le plan Vigipirate était en vigueur en Ile-de-France, des notes étaient adressées aux préfectures et il était demandé aux maires d’être vigilants sur les missions des policiers municipaux. On préconisait aux agents d’éviter les positions statiques, de porter un gilet pare-balle et d’être en binôme.

Ce 8 janvier, Clarissa était en position statique sur la voie publique, elle ne portait pas de gilet pare-balle et était seule. Toutes les mesures de précautions n’étaient pas respectées. Clarissa ne disposait ni de moyens de protection, ni de défense car l'élu employeur n'avait pas jugé utile de mettre en œuvre tous les moyens pour que les agents exercent leurs missions en sécurité".


Extrait du site de l'USPPM

Selon vous, les policiers municipaux devraient tous être armés ?

"Ce sont les maires qui décident de donner à leurs agents les moyens de protection et de défense. Clarissa est la victime de la violence et de la libre administration des collectivités territoriales qui donne aux maires un droit de vie ou de mort sur ces agents.

Je suis policier municipal depuis 1978 et j’ai toujours été armé. Je ne me suis jamais servi de mon arme mais c’est un moyen de protection. Un agent en arme représente la loi et a les moyens de riposter, c’est dissuasif.

Au moment des attentats, le maire de Montrouge était contre le port d’armes pour les agents de sa commune. Certains maires estiment que les policiers municipaux sont des agents de stationnement et pas de sécurité. Pourtant, nous sommes chargés de veiller à la sécurité, la salubrité, la tranquillité et le bon ordre public.


De plus en plus de villes arment leurs policiers, car les élus prennent conscience du risque terroriste et de la violence en général. La plupart des agents morts en service n’étaient pas armés".