"Air Cocaïne": les deux pilotes français ont fui la République Dominicaine via une autre île des Antilles

Condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne, deux pilotes d'avion français, ont réussi à rentrer en France.
Condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne, les deux pilotes d'avion français, ont réussi à rentrer en France. Dans leur fuite, ils auraient transité via une autre île des Antilles. Des médias évoquent la Martinique ou la Guadeloupe.
Les deux pilotes d'avion français condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne ont réussi à braver l'interdiction de quitter ce pays des Caraïbes et à rentrer en France, où ils assurent vouloir s'en remettre à la justice.

Une fuite via une autre île des Antilles

Ils sont actuellement auprès de leur famille "dans la région lyonnaise et autour", a déclaré mardi 27 octobre leur avocat à l'AFP. Selon une source proche du dossier, ils ont "vraisemblablement" quitté la République dominicaine par bateau avant de prendre l'avion pour la France depuis une autre île des Antilles. L'avocat, n'a pas voulu entrer dans les "détails" de cette fuite rocambolesque, mais selon certains médias il pourrait s’agir de la Martinique ou la Guadeloupe.

"Ils sont en France non pas pour fuir la justice mais pour chercher la justice", a déclaré lundi à l'AFP l'avocat français de Pascal Fauret et Bruno Odos, précisant qu'ils étaient rentrés durant le week-end. "Ils ne se sont pas évadés car ils n'étaient pas en prison", s'est-il borné à assurer. Le procureur général de Saint-Domingue a indiqué qu'une déclaration sur cette affaire sera faite mardi. 

20 ans de prison

Le tribunal de Saint-Domingue a condamné le 14 août à 20 ans de prison les deux pilotes et deux autres Français: le passager Nicolas Pisapia et l'apporteur d'affaires Alain Castany. Quatre Dominicains ont également été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison.

Les quatre Français, qui ont effectué 15 mois de détention provisoire dans un quartier de haute sécurité, avaient comparu libres à leur procès. Ils avaient ensuite été remis en liberté dans l'attente de l'examen de leur appel, mais avaient toutefois interdiction de quitter la République dominicaine.

Les deux pilotes avaient interdiction de quitter le territoire.

L'affaire "Air cocaïne"

L'affaire remonte à la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les États-Unis, intercepte sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne à son bord. Les quatre Français condamnés ont clamé leur innocence au procès de cette affaire baptisée "Air Cocaïne". Leur défense avait en vain réclamé l'acquittement, plaidant que rien ne prouvait qu'ils savaient que de la drogue se trouvait à bord de l'avion.

Le ministère français des Affaires étrangères avait relevé que leur condamnation était "très lourde" mais "pas définitive", promettant de "continuer à leur assurer une protection consulaire active".

Craintes pour les deux restés sur place

De leur côté, les familles des deux pilotes avaient remis une lettre à François Hollande, pour lui demander un "procès équitable dans un pays de droit". "Le procès de Pascal et Bruno a été un véritable déni de justice avec aucun élément à charge", avait expliqué Sabine Fauret, l'épouse d'un des condamnés.

Le père de Nicolas Pisapia, resté lui en République dominicaine où il est selon lui "assigné à résidence" en attendant le procès en appel, a exprimé ses craintes après le retour en France des deux pilotes. "Je viens d'avoir notre fils sur Skype, il est catastrophé par cette situation, ça va lui nuire plus que tout ce qui s'est passé jusqu'à maintenant", a dit à l'AFP Claude Pisapia. "L'exfiltration des deux pilotes risque d'avoir de graves conséquences pour Nicolas Pisapia", a renchéri son avocat Julien Pinelli, redoutant que "les autorités dominicaines décident de l'incarcérer à nouveau afin de prévenir tout risque de fuite". Il demande "le soutien des autorités diplomatiques" pour "empêcher une telle situation".