Pour Crédit Suisse, Vale pourrait fermer son usine de nickel en Nouvelle-Calédonie

Dans un entrepôt de métaux du London Metal Exchange
Comment en finir avec la crise des cours du nickel ? Dans l’espoir de redresser les prix, investisseurs et négociants en matières premières attendent des preuves tangibles de baisse de la production mondiale par les groupes miniers. Une usine calédonienne est dans le collimateur d'analystes suisses.
Les experts de Crédit Suisse ont passé au peigne fin les coûts de production et les pertes des usines de nickel. Leurs conclusions privilégient notamment la possible fermeture par Vale de son usine en Nouvelle-Calédonie. La multinationale brésilienne détient 74 % du capital de VNC et la facture est passée de 1,9 milliard de dollars en 2005 à plus de 6 milliards de dollars aujourd’hui.


Réduire la production de nickel

Selon les analystes de Crédit Suisse, l'une des principales banques du secteur helvétique des négociants en matières premières, environ 50 % des mines et des usines de nickel dans le monde produisent à perte. Dans ce contexte,"des réductions de 35 000 à 65 000 tonnes des stocks mondiaux de nickel sont nécessaires pour renforcer le marché". Toujours selon la banque suisse, des réductions nouvelles interviendront au milieu de l'année prochaine avec cinq projets susceptibles d'être mis en veille. Crédit Suisse évoque notamment des mines de nickel en Australie et " le site de Goro du groupe brésilien Vale en Nouvelle-Calédonie".


Une usine cible

La note d’analyse très documentée, que le 1ere.fr s’est procurée, souligne notamment la stratégie que pourrait suivre la multinationale brésilienne.
Elle indique que " le site industriel de Goro serait mis en veille en raison de ses coûts de production très élevés et de flux de trésorerie négatifs » afin de réduire les pertes de la multinationale. Vale enverrait ainsi un signal au marché par la réduction de sa production de nickel dans son site le moins rentable. 

Toujours selon Crédit Suisse, la multinationale brésilienne favoriserait le maintien et le développement de la production de ses usines de Sudbury au Canada et d’Onca Puma au Brésil. Toutefois, conclut Crédit Suisse "il est difficile de dire si VNC peut simplement tourner au ralenti en attendant des jours meilleurs ou si Vale a choisi l’arrêt, ce qui serait le choix logique pour réduire ses pertes". Le groupe brésilien frappé par la crise du cours des matières premières et du nickel va-t-il mettre un terme à son aventure calédonienne ? Les experts de Crédit Suisse abondent plutôt dans ce sens.

Enfin, et pour ne rien arranger, les dirigeants de Vale sont confrontés au plus grand désastre environnemental jamais survenu au Brésil. Un désastre qui pourrait leur coûter d'énormes indemnités et accélérer le processus des choix irrévocables en Nouvelle-Calédonie.