Ismaël Bakary, un marabout comorien de 41 ans est jugé cette semaine devant la cour d’assises du Nord pour une série de viols et d’agressions sexuelles commis à Mayotte et à Grande-Synthe dans le Nord. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle. Verdict vendredi.
L'affaire commence au mois d'avril 2013. Deux jeunes filles, originaires de Mayotte, se présentent au commissariat de Dunkerque pour dénoncer de multiples viols et escroqueries commis par un certain Ismaël Bakary. Les deux sœurs expliquent aux policiers qu'elles sont arrivées dans l'Hexagone en 2012 pour y suivre des études. Eloignées de leur famille et face à des difficultés financières, elles rencontrent un homme, originaire de Grande Comore, qui se fait passer pour un marabout. Ce dernier leur propose des séances individuelles au cours desquelles, il leur fait boire des potions et abusait d'elles, indique le journal de Mayotte. Il réclamait ensuite de l'argent aux jeunes filles en insistant sur la nécessité de garder le silence pour éviter qu'un grand malheur ne s'abatte sur leur famille. Le prétendu marabout a été arrêté le 3 juin 2013 à son domicile et mis en examen pour viol et escroquerie avant d'être écroué.
Pour les autres victimes, le marabout charlatan défend une relation consentie avec l'une d'entre elles, mais rien concernant les autres et met en avant pour sa défense une cabale pour le faire tomber, au prétexte que les jeunes victimes lui devaient de l'argent. Le procès devant les assises du Nord a débuté lundi. Le verdict sera prononcé vendredi. Ismaël Bakary encourt vingt ans de réclusion criminelle.
"Le diable dans son ventre"
Entre 2012 et 2013, les enquêteurs dénombrent sept viols ou agressions sexuelles, toujours sur le même mode opératoire. L'homme propose des séances de guérison, selon des rituels grotesques. Parmi elles, précise la Voix du Nord, une jeune femme asthmatique à qui Ismaël Bakary faisait croire que son petit copain de l’époque lui avait mis « le diable dans son ventre ». Alors le marabout s’est mis à concocter des potions mystérieuses, à base d’herbes, ânonnant des incantations au pouvoir magique, s’affublant d’un déguisement, demandant à sa patiente d’enfiler une toge. Puis, d’après la plaignante, il l’aurait allongée sur le ventre lui imposant une sodomie.Une première victime âgée de 13 ans à Mayotte
En 2012, une jeune fille, âgée de 13 ans, raconte aux policiers avoir été abordée à plusieurs reprises sur le chemin de son école coranique. Ismaël Bakary lui aurait fait des propositions sexuelles qu'elle aurait refusée. Au mois de février, la jeune fille est tombée enceinte après avoir été entraînée de force dans une bananeraie où elle a été violée. Apprenant qu'une plainte a été déposée, Ismaël Bakary quitte Mayotte pour rejoindre Grande Synthe dans le Nord, où il possédait des attaches familiales au sein de la communauté comorienne, précise la Voix du Nord.L'accusé nie les faits qui lui sont reprochés
Les expertises génétiques réalisées sur la première victime à Mayotte ont révélé qu'Ismaël Bakary est bien le père de l'enfant. Mais ce dernier soutient, pour sa défense, que la relation avec cette jeune fille de 13 ans était consentie. Ce qui reste un délit.Pour les autres victimes, le marabout charlatan défend une relation consentie avec l'une d'entre elles, mais rien concernant les autres et met en avant pour sa défense une cabale pour le faire tomber, au prétexte que les jeunes victimes lui devaient de l'argent. Le procès devant les assises du Nord a débuté lundi. Le verdict sera prononcé vendredi. Ismaël Bakary encourt vingt ans de réclusion criminelle.