Eramet : un conseil d’administration uni et mobilisé pour le nickel calédonien

Alliage de fer et de nickel SLN25 - Eramet pour la production de l'acier inoxydable.
Il était près de 20 heures ce mercredi 9 décembre à Paris. Au 53e étage de la tour Maine Montparnasse, le conseil d’administration d’Eramet terminait une réunion de plus de quatre heures. Voici ce qui a été décidé. 
Selon une source qui assistait aux échanges, le conseil d’administration du groupe minier a tout d’abord rappelé la brutalité générale de la crise des prix du nickel. Toutes les sociétés minières sont en effet frappées par l’effondrement des cours du métal. Le CA du groupe minier et métallurgique français a notamment cité Anglo American et QNI en Australie qui licencient ou ferment mines et usines.
 

La SLN va surmonter la crise

Pour la Nouvelle-Calédonie, le conseil d’administration d’Eramet a réitéré son soutien financier à sa filiale calédonienne, la Société le nickel (SLN) premier employeur industriel de Nouvelle-Calédonie. « La convention de trésorerie est donc maintenue par Eramet » indique une source qui assistait au conseil. D’importantes mesures ont été décidées afin de baisser les coûts de production de la SLN, des mesures confidentielles. Sauf une, qui consiste à l’utilisation d’un procédé innovant, économique en énergie, pour sécher le minerai de nickel calédonien, l’un des plus riches au monde.
 

L’atout mondial du SLN25

Eramet a donc décidé de nouvelles mesures de réductions de coûts mais surtout d’optimiser sa production de nickel en Nouvelle-Calédonie. Arrêt progressif et étalé dans le temps des mattes de nickel calédoniennes remplacées début 2017 par des concentrés finlandais à Sandouville-Le Havre et montée en puissance de la production du SLN25. Cet alliage qui contient 25 % de nickel calédonien, est l’un des meilleurs au monde, selon les producteurs d’acier inoxydable.
 
Le conseil d’administration d’Eramet a également acté les économies réalisées par la centrale électrique de la SLN en 2015. Economies qui seraient de 25 millions d’euros en raison du prix particulièrement bas du fioul. Et permettraient d’attendre la reprise des cours du nickel pour lancer le chantier de la nouvelle centrale. Ce conseil d’administration d’Eramet se serait particulièrement bien déroulé malgré la crise et la situation difficile du producteur français. Selon un observateur qui souhaite garder l’anonymat, « toutes les bonnes volontés, de Paris à Nouméa, étaient réunies et mobilisées pour sauver la production française et calédonienne de nickel ».