Dans son ouvrage "L’Indéfendable", l'avocat pénaliste martiniquais Alex Ursulet revient sur ses trente ans de carrière. Il décrit entre autres les affaires qui l’ont marqué, dont la défense du meurtrier Guy Georges, ainsi que son parcours avec Jacques Vergès. Un témoignage passionnant.
Son livre « L’Indéfendable » (éditions de l’Archipel) est dédié aux « damnés de la terre », sans doute parce qu’Alex Ursulet a souvent défendu des « damnés », du moins du point de vue de la société qui les a honnis. Bien souvent sans chercher à comprendre leurs motivations profondes, qui tiennent plus de l’analyse psychologique et sociétale, que pénale.
« J’ai voulu écrire ce livre pour répondre à la sempiternelle question de la défense de l’indéfendable. À l’appui de mon expérience, je souhaite expliquer ce qu’est un avocat pénaliste au-delà des fantasmes », écrit Alex Ursulet. L’avocat peut se targuer de son expérience : trente ans d’exercice, des centaines d’affaires criminelles traitées, des plaidoiries devant toutes les juridictions de France et d’Outre-mer, mais également du Japon, du Sénégal et du Vanuatu, pour ne citer que ces pays… « Il ne s’agit pas d’un métier, mais d’une mission », ajoute-t-il.
Derrière le pénaliste rompu aux techniques et tactiques judiciaires, on retrouve la nature empathique de l’humain : « Que faut-il qu’il ait enduré pour être devenu celui que l’on accuse d’être, ce "tueur de l’Est parisien" ? Le dira-t-il jamais ? », s’interroge Ursulet à propos de Guy Georges.
Pour le lecteur qui s’intéresse aux affaires judiciaires, le livre est une mine d’informations sur le fonctionnement de la justice, notamment pénale, et fourmille d’anecdotes. On y apprend beaucoup sur le métier d’avocat et les procédures, les rapports du professionnel de la justice aux médias ainsi que les bouleversements introduits par le numérique et l’omniprésence des réseaux sociaux, les relations avec les juges d’instruction, l’influence de la franc-maçonnerie dans la justice, etc. Et l’auteur n’hésite pas à dire ce qu’il pense : « Certains comportements m’ont convaincu de la nécessité d’instaurer un contrôle psychique des magistrats, comme cela se fait pour les pilotes d’avion ou d’autres professions à risque », lâche-t-il.
En dépit de son admiration pour Vergès, Alex Ursulet émet certaines réserves. « J’ai compris à ses côtés ce que je ne voulais pas devenir », dit-il. « J’avais touché du doigt l’infinie part de l’ombre, l’insane velouté du diable, la redoutable mais fascinante vérité d’une enfance déchirée… Cet apparentement troublant dans lequel je me retrouvais sans m’y perdre m’a définitivement instruit sur le fait que la transmission toxique n’est pas une fatalité : on peut y échapper. J’y ai échappé ! »
« J’ai voulu écrire ce livre pour répondre à la sempiternelle question de la défense de l’indéfendable. À l’appui de mon expérience, je souhaite expliquer ce qu’est un avocat pénaliste au-delà des fantasmes », écrit Alex Ursulet. L’avocat peut se targuer de son expérience : trente ans d’exercice, des centaines d’affaires criminelles traitées, des plaidoiries devant toutes les juridictions de France et d’Outre-mer, mais également du Japon, du Sénégal et du Vanuatu, pour ne citer que ces pays… « Il ne s’agit pas d’un métier, mais d’une mission », ajoute-t-il.
Le procès Guy Georges
L’un des procès qui a sans nul doute le plus marqué le pénaliste a été celui de Guy Georges, le meurtrier en série de la fin des années quatre-vingt dix. Alex Ursulet consacre de longues pages à cette affaire, l’une des plus importantes de sa carrière, ainsi qu’au personnage de l’assassin. On est frappé par la relation de sa première rencontre avec Guy Georges, chez qui il trouve « un sourire d’enfant doux et innocent. » Après s’être entretenu avec lui, il confie : « Tous deux savons désormais que nous irons jusqu’au bout ensemble, quoi qu’il arrive. Lui, au bout de lui-même et de son malheur. Moi, au bout de lui, de son destin et de ma mission. »Derrière le pénaliste rompu aux techniques et tactiques judiciaires, on retrouve la nature empathique de l’humain : « Que faut-il qu’il ait enduré pour être devenu celui que l’on accuse d’être, ce "tueur de l’Est parisien" ? Le dira-t-il jamais ? », s’interroge Ursulet à propos de Guy Georges.
Pour le lecteur qui s’intéresse aux affaires judiciaires, le livre est une mine d’informations sur le fonctionnement de la justice, notamment pénale, et fourmille d’anecdotes. On y apprend beaucoup sur le métier d’avocat et les procédures, les rapports du professionnel de la justice aux médias ainsi que les bouleversements introduits par le numérique et l’omniprésence des réseaux sociaux, les relations avec les juges d’instruction, l’influence de la franc-maçonnerie dans la justice, etc. Et l’auteur n’hésite pas à dire ce qu’il pense : « Certains comportements m’ont convaincu de la nécessité d’instaurer un contrôle psychique des magistrats, comme cela se fait pour les pilotes d’avion ou d’autres professions à risque », lâche-t-il.
Compagnonnage avec Jacques Vergès
Alex Ursulet évoque également dans son livre sa rencontre et son compagnonnage de trois ans avec le célèbre avocat réunionnais Jacques Vergès, avec qui il était associé et qu’il a même défendu dans une affaire. Son père, Emmanuel Ursulet, l’avocat François Gibault, et Jacques Vergès, voilà les trois hommes qui l’ont « construit humainement et professionnellement » témoigne l’avocat martiniquais.En dépit de son admiration pour Vergès, Alex Ursulet émet certaines réserves. « J’ai compris à ses côtés ce que je ne voulais pas devenir », dit-il. « J’avais touché du doigt l’infinie part de l’ombre, l’insane velouté du diable, la redoutable mais fascinante vérité d’une enfance déchirée… Cet apparentement troublant dans lequel je me retrouvais sans m’y perdre m’a définitivement instruit sur le fait que la transmission toxique n’est pas une fatalité : on peut y échapper. J’y ai échappé ! »