La cour d'assises du Nord a condamné ce jeudi Ismaël Bakary à quinze ans de réclusion criminelle. Il a été reconnu coupable de huit viols dont un sur une mineure de 13 ans en 2012 à Mayotte. La jeune fille était tombée enceinte.
Trois questions à Fanny Fauquet, avocat d'Ismaël Bakary
Comment réagissez-vous au verdict prononcé hier ?
Mon client accepte le verdict et ne fera pas appel même s'il conteste les viols. C'est une personne qui ne ressent aucune empathie pour les victimes et qui durant l'instruction a changé plusieurs fois de versions. Sa façon d'expliquer ce qui s'est passé est assez dérangeante pour autant ce n'est pas un monstre.
Le viol d'une enfant de 13 ans qui est ensuite tombée enceinte à Mayotte en 2012 révèle pourtant un comportement de "monstre" ?
Il faut relativiser. Mon client a toujours affirmé qu'il s'agissait d'une relation consentie. Certes il a couché avec une enfant de 13 ans mais les mœurs aux Comores sont différentes. La sexualité y est plus précoce. Ils auraient même parlé de fiançailles. Pour les sept viols dénoncés sur des jeunes femmes dans le Dunkerquois entre 2012 et 2013, mon client s’en tient à la thèse du complot. Il assure qu’il aurait eu une relation amoureuse avec l’une d’elles, après les séances de « maraboutage ». Il y des incohérences dans les récits des jeunes femmes. Sans rentrer dans les détails, l'expertise des gynécologues affirme que les jeunes filles sont toujours vierges et observe que, s'il y a eu pénétration, aucune lésion n'a été identifié. Le fait qu’elles vivaient toutes à quatre ou cinq dans un petit appartement suscite des interrogations. Comment personne n’a jamais rien entendu, ni parlé des techniques de Bakary, alors que les assauts semblaient plutôt violents ?
Au deuxième jour du procès, mardi, les jurés ont assisté à une scène surréaliste, votre client est entré en transe. Que s'est-il passé ?
Je n'explique pas ce comportement et je n'ai pas non plus été effrayé parce que je n'y crois pas. Mon client a été pris de convulsions. En état de transe, il a roulé les yeux blancs, écumant de bave. La scène a duré quelques minutes dans la salle d'audience et s'est ensuite poursuivie dans le box d'attente. Là, il s'est mis à quatre pattes, imitant le lion et secouant la tête dans tous les sens. Les pompiers sont intervenus et il s'est ensuite calmé.