David Rivière, jeune Réunionnais aux portes du professionnalisme (5/5)

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Champion de France des Outre-mer en 2015, le coureur de Bras-Panon est promis à un grand avenir. Mais le jeune homme de 20 ans mesure l'ampleur du chemin qu'il lui reste à parcourir avant de réaliser son rêve : passer professionnel. Dernier volet de notre série consacrée au cyclisme ultramarin.
Petit, c'est vers la gymnastique que s'était tourné David Rivière. Lorsque le patron de l'entreprise où travaille son père cherche des jeunes recrues pour le club de Saint-André, le natif de Bras-Panon, poussé par son paternel, se retrouve assis sur une selle de bicyclette. Il n'a que 7 ans, mais parcourt déjà les routes de La Réunion sur son deux roues. Jusqu'à 12 ans, rien n'entrave sa rapide progression, il participe et remporte les Championnats de France d'école de cyclisme.
 
C'est alors qu'il attrape le chikungunya, maladie tropicale qui l'oblige à arrêter le vélo. Il lui faudra deux ans pour s'en remettre. Sur les conseils de Lorrenzo Manzin, cycliste peï d'un an son aîné, le Panonnais décide de candidater au Pôle espoirs cyclisme de la Roche-sur-Yon, formation très réputée dans le milieu. Ses résultats sportifs et scolaires lui valent d'être reçu sans difficulté.
 

Débuts difficiles

Mais son arrivée dans l'Hexagone ne se passe pas comme prévu. À l'image des autres cyclistes ultramarins exilés, il souffre du froid, de la pluie et de l'éloignement familial. "C'est difficile de se retrouver seul à 16 ans, je connaissais personne en France, c'était la première fois que je venais", raconte David Rivière. Le Réunionnais s'installe alors dans une famille d'accueil qui lui permet de "sortir la tête de l'eau".
 
Côté sportif, il roule sous les couleurs du vélo-club de Challans pendant trois ans. Le Réunionnais va "sur toutes les courses" et dévore les kilomètres sans compter. Tant et si bien qu'il délaisse le lycée et loupe son baccalauréat, avant de se rattraper l'année suivante. Ses efforts paient : à 18 ans, il remporte 11 courses et participe aux Championnats du monde 2013 de sa catégorie. Une excellente saison qui lui vaut d'être repéré par le Vendée U, antichambre de l'équipe professionnelle Europcar, celle de Thomas Voeckler et du Guadeloupéen Yohann Gene. "C'était la suite logique", confie le jeune homme.
 

Bientôt professionnel ?

En 2014, sa première saison avec le maillot de l'équipe vendéenne est marquée par des problèmes récurrents aux genoux qui lui font perdre deux mois d'entraînement. "Ça tombait mal, surtout que je devais faire beaucoup plus de bornes car je changeais de catégorie", souffle-t-il. Rebelote en 2015 où une tendinite le retarde une trentaine de jours. Il gagne à deux reprises et devient champion de France des outre-mer.
 
Désormais rétabli, David Rivière "veut mettre les bouchées doubles" pour se rapprocher de son rêve : devenir coureur cycliste professionnel. "J'ai cette idée dans un coin de ma tête. Beaucoup disent que j'en suis capable. Mais avant tout, je dois penser au présent, bien me préparer, travailler, donner le meilleur de moi-même et lever les bras", confie-t-il. Une chose est sûre, on verra le Réunionnais à l'attaque en 2016.