Haïti : le président Michel Martelly cherche une issue à la crise

Affiches électorales pour la présidentielle dans les rues de Port-au-Prince, en novembre 2015.
Le président haïtien a affirmé jeudi qu'il "travaille pour trouver une solution à la crise avant le 7 février", date prévue pour la passation du pouvoir présidentiel, au moment où des centaines de partisans du pouvoir ont manifesté contre un éventuel régime de transition. 
Michel Martelly ne s'était pas exprimé publiquement depuis l'annulation, vendredi dernier, des élections qui étaient prévues le dimanche dernier. A moins de 48 heures de l'ouverture des bureaux de vote, le président du conseil électoral provisoire a annoncé le report sine die du second tour de la présidentielle et des législatives partielles.
        
Au premier tour du scrutin présidentiel le 25 octobre, le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, avait recueilli 32,76% des voix, contre 25,29% pour Jude Célestin, qui a qualifié ces scores de "farce ridicule". Lors des deux derniers mois, l'opposition a multiplié les manifestations pour contester ces résultats. Après un premier report des scrutins en raison des contestations de l'opposition, cette nouvelle annulation plonge Haïti dans l'incertitude avec le risque d'un vide du pouvoir au soir du 7 février.
        

Mission spéciale de l'Organisation des Etats américains

"Je prends sur moi la responsabilité d'inviter des institutions internationales pour nous accompagner", a indiqué Michel Martelly jeudi, en marge de l'inauguration d'installations communautaires dans la ville de Cité Soleil. Sur demande du chef de l'Etat haïtien, l'Organisation des Etats américains a approuvé mercredi l'envoi d'une mission spéciale dans le pays. Le mandat et l'agenda de cette mission ne sont pour l'heure pas connus.
        
Alors que les négociations entre le pouvoir exécutif, les parlementaires, les partis politiques et les organisations de la société civile n'ont pas encore abouti à un plan de sortie de crise, Michel Martelly a mis en garde les opposants les plus radicaux, qui exigent son départ immédiat du pouvoir et l'instauration d'un gouvernement de consensus. "Je ne suis pas d'accord pour que ceux qui ne veulent pas d'élections prennent le pouvoir sans élections", a dit et répété le président. "Je ne laisserai pas faire ceux qui ont un plan macabre" a-t-il déclaré.