Retrouvée rongée par le sel, la "cuisine-distillatoire" servait à fabriquer de l'eau douce pour les marins. Elle se trouvait dans un navire de la Marine française qui reliait Brest à Nouméa au XIXe siècle.
C'est peut-être une pièce unique au monde. Au large de la Nouvelle-Calédonie, une "cuisine-distillatoire" rongée par le sel a été remontée de l'épave de "La Seine", un navire de la Marine française au curieux destin naufragé en 1846. Un peu cabossé, l'appareil d'1,2 tonne, qui permettait aux équipages des navires long-courriers de cuisiner et d'avoir toujours de l'eau douce à bord, est un gros cube tout en cuivre, avec des robinets et des cavités destinées aux marmites et au foyer.
Entreposé au laboratoire du Musée maritime de Nouméa, il va subir un traitement électrochimique de plusieurs mois pour arrêter la corrosion et ôter la croûte de calcaire. "Nous avons contacté de nombreux musées et il semble qu'il s'agisse du dernier exemplaire au monde de cette cuisine-distillatoire", se réjouit Philippe Houdret, président de l'Association Fortunes de mer, qui regroupe des passionnés d'archéologie sous-marine.
"Nous avons même trouvé des flacons d'eau-de-vie avec les prunes encore à l'intérieur ainsi que des éléments de colliers de chefs de Wallis et Futuna taillés dans des dents de cachalot", précise Philippe Houdret. Très à l'écart de l'épave, la cuisine-distillatoire, dont l'association connaissait la présence à bord, n'a été repérée qu'en septembre 2015 et sortie de l'eau en décembre avec l'appui d'un bateau des Phares et Balises.
Cette machine ingénieuse se trouvait dans les entrailles d'un navire au destin particulier, "La Seine", parti de Brest le 3 septembre 1845 avec aux commandes le capitaine de corvette François Leconte, chargé par le roi Louis-Philippe d'une mission secrète dans le Pacifique, destinée à y apaiser les tensions avec les Anglais.
Avec stupeur, l'ecclésiastique y apprend que la France a décidé de "n'exercer aucune part de souveraineté sur ce pays" et d'annuler la déclaration de souveraineté conclue en 1844 entre le commandant d'un autre navire de la Marine, le Bucéphale, et quelques chefs kanaks de la région.
Discrètement, le pavillon tricolore qui flottait sur la mission mariste est retiré, mettant un terme dans la confusion à la première tentative de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France. Les Anglais n'ayant manifesté aucun intérêt particulier pour cette terre, sept ans plus tard, le 24 septembre 1853, le contre-amiral Febvrier-Despointes prendra officiellement possession de la Nouvelle-Calédonie, au nom de l'empereur Napoléon III.
Entreposé au laboratoire du Musée maritime de Nouméa, il va subir un traitement électrochimique de plusieurs mois pour arrêter la corrosion et ôter la croûte de calcaire. "Nous avons contacté de nombreux musées et il semble qu'il s'agisse du dernier exemplaire au monde de cette cuisine-distillatoire", se réjouit Philippe Houdret, président de l'Association Fortunes de mer, qui regroupe des passionnés d'archéologie sous-marine.
Des colliers de chef de Wallis et Futuna retrouvés
L'association a effectué plusieurs campagnes de fouille sur l'épave de ce navire de 40 mètres, qui gît à proximité d'une passe au large du village de Pouébo, dans le nord de la Nouvelle-Calédonie. Des sabres, de la vaisselle, des boulets de canons, des poignées de coffre... en ont été ramenés et sont au centre d'une exposition jusque fin février au Musée Maritime."Nous avons même trouvé des flacons d'eau-de-vie avec les prunes encore à l'intérieur ainsi que des éléments de colliers de chefs de Wallis et Futuna taillés dans des dents de cachalot", précise Philippe Houdret. Très à l'écart de l'épave, la cuisine-distillatoire, dont l'association connaissait la présence à bord, n'a été repérée qu'en septembre 2015 et sortie de l'eau en décembre avec l'appui d'un bateau des Phares et Balises.
Un navire au destin particulier
L'engin a été inventé vers 1840 par un chimiste et un constructeur de machines à vapeur, nommés Peyre et Rocher. "Les aliments cuisaient dans les fours, allumés au bois. En même temps, de l'eau de mer était pompée pour chauffer les marmites à la vapeur, laquelle était refroidie et transformée en eau potable", explique Marie Arnautou, conservatrice-restauratrice.Cette machine ingénieuse se trouvait dans les entrailles d'un navire au destin particulier, "La Seine", parti de Brest le 3 septembre 1845 avec aux commandes le capitaine de corvette François Leconte, chargé par le roi Louis-Philippe d'une mission secrète dans le Pacifique, destinée à y apaiser les tensions avec les Anglais.
Le pavillon tricolore retiré
Or, le 3 juillet 1846, pensant mettre le cap sur la mission catholique française de Balade au nord de la Nouvelle-Calédonie, l'homme se trompe de passe et fracasse son navire sur le récif. Toute la nuit, avec ses 232 hommes, Leconte essaie de sauver "La Seine" mais les naufragés, épuisés, finissent par gagner le rivage. À Balade, le commandant remet à Monseigneur Douarre, évêque de la mission, la lettre confidentielle confiée par le ministre de la Marine et des Colonies.Avec stupeur, l'ecclésiastique y apprend que la France a décidé de "n'exercer aucune part de souveraineté sur ce pays" et d'annuler la déclaration de souveraineté conclue en 1844 entre le commandant d'un autre navire de la Marine, le Bucéphale, et quelques chefs kanaks de la région.
Discrètement, le pavillon tricolore qui flottait sur la mission mariste est retiré, mettant un terme dans la confusion à la première tentative de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France. Les Anglais n'ayant manifesté aucun intérêt particulier pour cette terre, sept ans plus tard, le 24 septembre 1853, le contre-amiral Febvrier-Despointes prendra officiellement possession de la Nouvelle-Calédonie, au nom de l'empereur Napoléon III.