Le sénateur Paul Vergès propose de déclarer le 19 mars jour férié à La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane et à la Martinique

Paul Vergès en octobre 2014 au Sénat à Paris.
Le sénateur réunionnais Paul Vergès a annoncé lundi avoir déposé une proposition de loi pour faire reconnaître la date du 19 mars 1946, jour où a été mis fin au statut colonial à La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane et à la Martinique, et de faire de cet anniversaire un jour férié. 
Cette proposition de loi, déposée vendredi par le sénateur Communiste, républicain et citoyen (CRC), devra connaître un parcours du combattant avant de pouvoir éventuellement entrer en vigueur car elle devra d'abord recevoir un feu vert en commission avant de pouvoir être examinée en séance. Si le Sénat à majorité de droite l'adopte, elle devra également être votée dans les mêmes termes à l'Assemblée.
        

Exposé des motifs 

Dans son exposé des motifs, le doyen des sénateurs rappelle qu'après l'esclavagisme, de 1663 à 1848, c'est le régime colonial qui a été institué à La Réunion en 1848. En 1945, "les 'Quatre vieilles colonies' officiellement désignées ainsi, aussi éloignées les unes des autres que le sont la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe, La Réunion, ont réclamé, dans le même temps, le même statut en demandant l'abolition du régime colonial d'une part, et leur intégration à République d'autre part, afin de bénéficier de l'égalité, de la liberté et du système de protection sociale français", poursuit M. Vergès.
        

"Acquis historiques"

Ces revendications d'Aimé Césaire (Martinique), Raymond Vergès (La Réunion, père de Paul Vergès), Léon de Lépervanche (La Réunion), Léopold Bissol (Martinique) et Gaston Monnerville (Guyane) ont donné la loi du 19 mars 1946, précise-t-il.
"Cette date du 19 mars 1946 représente des acquis historiques pour La Réunion, comme celle du 20 décembre 1848" qui a mis fin à l'esclavage, écrit M. Vergès. "Il est donc important que le 19 mars soit célébré comme le 20 décembre, et à ce titre, soit férié et chômé".