Une pétition pour les peuples amérindiens de Guyane

Amérindiens de Guyane lors d’une marche commémorant la Journée internationale des peuples autochtones, en août 2013.
Adressée au président de la République, une pétition individuelle intitulée "Reconnaissez les droits des peuples amérindiens de Guyane française" a déjà recueilli plus de 52.000 signatures. Les Amérindiens de Guyane sont aujourd'hui "les abandonnés de la République", dénonce le texte. 
« Je m'appelle Alexandre, je suis un jeune métis Tileuyu engagé dans la reconnaissance de la culture et des droits autochtones. Si j'ai décidé de lancer cette pétition, c'est dans le but de poursuivre l'oeuvre de feu mon grand-père, chef coutumier du village Paddock, qui n'avait pas peur de s'adresser aux représentants de l'Etat pour porter la voix de ses habitants. Nous sommes en 2016. Pendant que les yeux de l'Europe sont braqués sur le succès des fusées Ariane 5, les Amérindiens tentent de faire entendre leur voix dans une société guyanaise qui les ignore. »
 
Ainsi s’exprime Alexandre Sommer, âgé de 29 ans, et secrétaire de direction à Kourou en Guyane. Le jeune homme a mis sa pétition en ligne sur Change.org un peu avant la présentation à l’Assemblée nationale du « Rapport sur le suicide des jeunes Amérindiens en Guyane française » par la députée Marie-Anne Chapdelaine (PS), mardi 16 février. A ce jour, la pétition, adressée au président de la République, au Premier ministre et à deux ministres (Egalité réelle et Outre-mer) a recueilli plus de 52.000 signatures.
 

"Cela ne peut plus durer"

« Victimes de l'orpaillage clandestin et de la pollution des fleuves au mercure, victimes du pillage de leurs savoirs ancestraux, victimes de la précarité et du manque d'accès aux soins, victimes de l’alcoolisme et d'un taux de suicide important, les Amérindiens de Guyane sont aujourd'hui "les abandonnés de la République. Cela ne peut plus durer », dénonce Alexandre Sommer qui « demande à l'Etat, avec le soutient des élus, y compris de Guyane, la ratification de la Convention n°169 de l'Organisation internationale du travail qui est le seul instrument juridique international pouvant engager la France sur la reconnaissance des droits autochtones. »
 
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L’auteur du document exige entre autres « la protection de l'environnement en mettant fin à l'orpaillage clandestin, et en limitant l'implantation des sociétés aurifères ; l'enseignement dans nos langues et dans le respect de notre culture ; la restitution des terres de nos ancêtres dans les zones de village en surpopulation ; la reconnaissance et l'écoute de nos représentants coutumiers, et leur implication systématique dans les décisions concernant leur territoire. »