Un "collectif de citoyens inquiets" interpelle le gouvernement sur la situation alarmante de Mayotte

La violence est devenue endémique à Mayotte.
Insécurité et violences, dégradation des conditions d'instruction et d'accès au soin, le 101e département français est au bord de l'explosion. Les habitants tentent de se mobiliser.
"Mayotte et ses habitants sont à bout de souffle". Dans une pétition adressée au Président de la République ainsi qu'à l'ensemble du gouvernement, le "collectif des citoyens inquiets de Mayotte" veut alerter sur la situation alarmante du département.

"Insécurité partout et pour tous, Éducation nationale en péril, structure hospitalière débordée, fiscalité locale inadaptée à la réalité économique et sociale du territoire, une immigration non maîtrisée", le texte a été signé en moins de deux semaines par 12 642 personnes, soit 10 % de la population adulte de Mayotte, indique le collectif qui appelle à une prise de conscience générale.

12 642 signatures !!!! Merci pour Mayotte !!!

Publicado por Collectif des citoyens inquiets de Mayotte em Quinta, 18 de fevereiro de 2016


Un adolescent est décédé récemment des suites d'un règlement de compte. En janvier, plusieurs agressions à l'arme blanche ont été recensées dans un collège et une école, ce qui a poussé les enseignants à exercer leur droit de retrait.

Un "cataclysme" à venir ?

Le 16 février, Joël Garrigues, le procureur de Mayotte, prédisait un "cataclysme" en 2017 si la délinquance poursuit son augmentation. "Nous ne pourrons pas continuer longtemps à ce rythme", avertissait-il. En 2015, le nombre d'agressions physiques a augmenté de 50% par rapport à 2014. Un tiers des faits de la délinquance totale sont imputables à des mineurs.

Selon le procureur, deux causes sont à l'origine de l'accroissement de cette délinquance : l'arrivée de la drogue de synthèse "le chimique" sur l'île et les violences "inouïes", dit-il, déclenchées par les rivalités inter-villageoises. Rixes qui ont entraîné la mort d'un adolescent, battu par d'autres jeunes. À la suite de cet évènement, des dizaines de mères avaient manifesté contre la violence.