Situés au pavillon 7.1 du Salon de la Porte de Versailles, les stands ultramarins font découvrir leurs produits agricoles aux nombreux visiteurs. Visite guidée.
En famille, entre amis, ou seul, des centaines de personnes arpentent depuis samedi le pavillon 7.1 du Salon International de l'Agriculture qui se déroule Porte de Versailles à Paris jusqu'au 6 mars. Pas d'animaux sur ce grand espace dédié à la centaine d'exposants venus de tous les Outre-mer mais une multitude de produits agricoles : banane, vanille, cerf, épices…
Polynésie : l'arbre à pain à l'honneur
Après avoir passé les stands de la Bretagne et la Corse, la Polynésie est le premier territoire ultramarin représenté sur le Salon. En 2016, le uru, le fruit de l'arbre à pain, aliment de base dans l'archipel, est à l'honneur. "Il est naturellement sans gluten. On l'utilise en farine et il remplace le blé. Il y a besoin de deux fois moins de quantité pour faire les pâtes", assure Thérèse Huber, une commerçante. "Le produit interpelle les métropolitains", poursuit-elle. "Léger, fruité, fondant", savoure un homme, une gaufre à base de uru à la main. Un paquet de 400 grammes de uru coûte 6 euros.
Sans gluten, le uru est utilisé en farine. On peut en faire des gaufres ou des crêpes Le monoï est l'autre produit phare et attire les foules. "Les passants sont obligés de passer par ici", se réjouit Sandra, la vendeuse. "Ce sont surtout des nostalgiques de Tahiti qui viennent", note-t-elle. Et ils devront se dépêcher, les petits flacons s'épuisent à vue d'œil. "Il n'y a plus de monoï anti-moustique, c'est peut-être l'effet Zika", se demande-t-elle. Il faut compter entre 5 et 10 euros pour une bouteille de 150 ml.
En forme de grande case traditionnelle kanak, le stand de la Nouvelle-Calédonie ne passe pas inaperçu. Ici, la star, c'est le cerf et sa viande tendre et gouteuse que Jean-Paul Ruze cuisine avec passion. Le responsable de l'espace, ancien éleveur, le fait découvrir aux visiteurs peu habitués et vente ses qualités "anti-cholestérol". "Le cerf est une nourriture de base chez nous, le cheptel sur l'île avoisine les 300.000 têtes", précise-t-il.
Comme chaque année, les stands des Antilles font le plein. Des litres et des litres de planteur ont déjà été écoulés. "Kiwi, citron vert, gingembre ont la cote", détaille Ayanthi qui participe pour la première fois au Salon. Les passants se précipitent sur les valeurs sûres : boudin et accras.
Découverte de ce Salon : des sablés créoles, "sans œuf, sans conservateur, sans colorant ni arôme artificiel. On travaille avec les fruits et épices de Guadeloupe. C'est du soleil dans votre bouche", promet Didier, le commerçant. Le paquet d'une quinzaine de biscuits, goût gingembre, curcuma ou fruit de la passion revient à 4 euros.
Beaucoup d'attente pour les restaurants réunionnais qui proposent leurs spécialités : ti-jacque boucané, cari poulet, rougail saucisses…
Idem pour les dégustations de rhums mélangés. "On vend 500 bouteilles par jour, sans compter les litres que l'on offre aux personnes", jure Emmanuel, le vendeur de Rhum Métisse. Son rhum saveur "vanille bourbon et café bourbon pointu" fait frissonner les papilles de trois jeunes qui s'attardent sur le stand.
Après un Salon 2015 autour du Ylang-Ylang et de son huile essentielle, Mayotte n'a pas choisi de thématique particulière pour 2016. Confiture, huile végétale de tamanu, des longs bâtons de cannelle sont disposés sur les tables. "L'objectif est de faire découvrir les produits mahorais, de valoriser les producteurs et tisser des liens avec de potentiels clients ici", confie Naïla Boura M'Colo, directrice de la chambre d'agriculture de Mayotte.