Plus de 250 personnes ont défilé à Paris ce dimanche en soutien aux mouvements sociaux des Antilles

Refus de l'obligation vaccinale mais aussi revendications sociales parmi les mots d'ordre de la manifestation
Entre 200 et 300 personnes ont marché entre la place de la République et la place de la Nation à Paris pour soutenir celles et ceux qui manifestent en Guadeloupe et en Martinique. Une marche solidaire au son du tambour qui s'est déroulée dans le calme.

Le froid et le ciel menaçant n'ont pas entamé leur détermination. Entre 200 et 300 personnes ont défilé à Paris ce dimanche 28 novembre pour manifester leur soutien aux mouvements sociaux actuels aux Antilles. "Le pass sanitaire et l'obligation vaccinale, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", explique Israïm du collectif Mas Choukaj alors que les tambouyés s'échauffent place de la République. "Aujourd’hui nous voulons susciter le débat", poursuit le manifestant.

Israïm du collectif Mas Choukaj, l'un des mouvements à l'origine du rassemblement

 
Pour Rose, orignaire de la Guadeloupe et de la Martinique, les revendications des manifestants dépassent justement la question sanitaire. "Cela fait des années que nous sommes témoins et victimes d’énormément de difficultés et d’injustices sociales", explique la jeune femme avant de dérouler : problèmes sanitaires avec le chlordécone, problèmes d’eau potable en Guadeloupe mais aussi détournements de fonds publics ou encore fuite des cerveaux.

Une manifestation dans le calme et au son du tambour

Alors que le cortège s'élance vers la place de la Nation, la jeune femme fustige les récentes déclarations du ministre des Outre-mer. Avant son départ pour la Guadeloupe ce dimanche, Sébastien Lecornu s’est en effet déclaré ouvert à une discussion portant sur l’autonomie du département. La manifestante y voit une tentative de faire diversion. "L’essentiel serait d’abord de remettre les choses à la plat et de se concentrer sur les difficultés auxquelles nous faisons face aujourd’hui", tacle t-elle. 

Originaires des Antilles, Rose et Charlotte suivent avec attention les mouvements sociaux


Un constat partagé par son amie Charlotte, qui plaide néanmoins pour une plus grande autonomie des Antilles."On est tous responsables de notre avenir que l’on soit dans l’Hexagone ou sur place. Et pour cela, il faut lutter contre l’empoisonnement, avoir accès à de l’eau partout, de l’électricité ou encore des soins médicaux". Celle qui indique vouloir "déboulonner les consciences" se dit "très fière" de participer à ce mouvement solidaire qui va "peut-être inspirer le monde". 

La manifestation, encadrée par un large dispositif des forces de l'ordre, s'est déroulée dans le calme


En attendant, les manifestants poursuivent leur marche dans le calme, encadrés par un important dispositif des forces de l'ordre avec une soixantaine d'agents déployés. Après un traditionnel déboulé, c'est au son du tambour que le cortège poursuit sa route. Un symbole des luttes passées et à venir pour Marie-Louise. "Pour vraiment se faire entendre, c'est au son du tambour. Nos ancêtres nous l'ont transmis et nous le transmettons à nos enfants", lance dans un sourire la présidente de l'association Ka Fraternité Seine-et-Marne. Si elle se réjouit du nombre de manifestants ce dimanche, elle en est sûre : "Ce n'est que le début". 

Pour revoir le déboulé organisé au début de la manifestation ⤵️

La manifestation en soutien aux mouvements sociaux aux Antilles a commencé par un déboulé au départ de la place de la République à Paris