Sa Martinique n’est jamais loin de lui, vous pouvez en être sûrs. Julien Creuzet a beau arpenter les quatre coins du monde pour ses expositions, il emporte toujours avec lui son bout de terre et la Caraïbe, même s'il se définit lui-même comme un artiste sans réelle autre géographie que la planète. Mais pour autant, assumant complètement ses origines.
Celui qui se voit également comme “un marcheur” foulant de son pas aussi bien la ville que la nature, s’est transporté jusque dans la lagune vénitienne où se tiendra jusqu’au 24 novembre prochain, la 60ème Exposition Internationale d’Art - la Biennale de Venise - où le pavillon français sera inauguré mercredi prochain, 17 avril 2024.
Joint pour le podcast L’Oreille est hardie, il y a quelques jours, à Venise où le travail, les sollicitations et les demandes d’entretien l'accaparement énormément, Julien Creuzet prend tout de même le temps de nous expliquer sa conception de l’art, ses inspirations, ses oeuvres :
L’enfance de l’art en Martinique
C’est une question incontournable quand on regarde le travail et le parcours de Julien Creuzet et l’on a nécessairement envie de savoir : combien la Martinique et ses origines caribéennes sont essentielles à sa formation en tant qu’homme, en tant qu’artiste ?
Et d’autres questions fusent : Comment il se nourrit de tout ce qui l’entoure et de tout ce qu’il voit et le traverse quand il parcourt la planète ? Combien la matière, les matières, les images, les mots comme ceux d’Edouard Glissant entre autres, résonnent dans ses œuvres comme dans celle, certainement, qui sera dévoilée mercredi prochain à Venise ?…
Un titre qui en dit long
À n’en pas douter, Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la lune (c’est l’intitulé de l’œuvre proposée par l’artiste et dévoilée mercredi prochain 17 avril) marquera les esprits à plus… d’un titre ! Titre imposant, déjà en quelques lignes, toute la poésie dont Julien Creuzet est capable. Et qui n’est pas sans se donner au passage des airs de Glissant…
Made of Outre-mer ?
Et puis, ce n’est pas si souvent qu’un artiste originaire des Outre-mer est choisi pour représenter la France à l’un des rendez-vous internationaux d’art contemporain les plus courus au monde. Il serait donc étonnant de ne pas retrouver dans ce qui pourrait être un assemblage de vidéos, de sculpture, d'objets détournés, de peinture, de textes et de mots, quelque chose qui nous rappelle ce coin de terre où l’enfant Julien Creuzet a grandi et s’est nourri.
Monsieur Julien et mystère Creuzet à Venise
Et il en parle brillamment, en poète, choisissant ses mots avec parcimonie mais avec une délectation que l’on sent même au bout du fil tendu entre son interlocuteur et lui, de cette Venise qui éveille tous les imaginaires, travaillant sûrement encore à l'élaboration de ce qu’il montrera au monde d’ici quelques jours et pour lequel, jusqu’au bout, jusqu’au moment de l’inauguration, il préférera conserver le mystère…
Écoutez L’Oreille est hardie...
Et en attendant de découvrir son œuvre qui lui apportera peut-être une renommée retentissante (c’est tout le bien qu’on lui souhaite !), apprenez-en un peu plus sur l’homme, l’artiste martiniquais, l’artiste tout court. Le “marcheur” qui ira loin. Il va pour l’instant succomber aux charmes de Venise à l’invitation de l’Institut français, chargé de la promotion culturelle de la France à l’extérieur qui aura fait, avec Julien Creuzet en tête de pont à cette Biennale de Venise, un choix des plus singuliers, pertinents, riches et intéressants…
L’artiste Julien Creuzet dans L’Oreille est hardie, c’est par ICI !
Ou par là :
L’œuvre de Julien Creuzet, Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la lune, dévoilée le 17 avril 2024, représente la France à la 60ème Biennale d’Art de Venise.