8 mai 1945 : le destin héroïque de quatre soldats français du Pacifique

à gauche Charles Porcheron, au centre en haut Willi Porcheron, en bas John Martin, à droite Jean Tranape.
75 ans après la signature de l 'Armistice, focus sur des faits d’armes héroïques livrés par quatre soldats français volontaires, venus de l’autre bout du monde. Entre 1942 et 1945 ces hommes du Bataillon d’Infanterie de Marine du Pacifique ont contribué à libérer la France.
 
Le 18 Juin 1940 en lançant son appel depuis Londres, le Général de Gaulle, chef de la France libre va provoquer une mobilisation incroyable des Français disséminés à travers le monde. En Polynésie, le capitaine Broche lance lui aussi un appel le 27 septembre 1940, dans les jours qui suivent, un millier d’hommes se présentent pour former les rangs du Bataillon du Pacifique. Dans ce corps expéditionnaire trois cents Polynésiens sont recrutés, les Tamari’i volontaires. (les enfants volontaires en Polynésien)
Le départ des deux contingents de Nouméa

Le 30 avril 1941, ils débarquent à Nouméa et font connaissance avec les trois cents Calédoniens, Wallisiens et Néo-Hébridais (au nombre d’une quinzaine) qui vont former le premier bataillon du corps expéditionnaire du Pacifique sous le commandement du commandant Broche.
Le 3 mai, ces 685 combattants reprennent la mer à bord du paquebot néo-zélandais Zealandia pour rejoindre l’Australie et Sydney, qu’ils atteignent le 9 mai.
 

685 hommes vers leur destin

Après 45 jours d'entraînement le 27 juin 1941, le Bataillon du Pacifique embarque à bord du Queen Elizabeth et le 1er aout débarque au Moyen-Orient.  Les soldats effectuent cinq mois d’entrainement près de Tel Aviv, avant de rejoindre la Syrie le 19 août. Le contingent est engagé en Libye au sein de la 1ère Division Française Libre, en formation sous les ordres du général Koenig. Leur aventure commence.
 
à gauche John Fatae Martin avec sa maman Célina ; à droite la famille Porcheron le jour du départ à Nouméa, debouts William le père, Marguerite sa fille, Willi, et accroupi Charles

Mais revenons quelques mois plus tôt. Le premier de nos héros à s’engager fut le Tahitien John Martin, le 9 septembre 1940, en Polynésie. Il est en poste de sentinelle du Mont Faiere, au-dessus de Papeete, affecté à la garde de la batterie de marine. C’est de là que naîtra le chant des " Tamari’i Volontaires ", composé par un de ses camarades, Pea Tutehau. John Marcel Faatae Temariihuriariitehuiupooivaea n’a que dix-huit ans, sa maman lui fait une dérogation, accompagnée d’une lettre, à ne lire qu’une fois la passe de Papeete passée. "Quand il a lu la lettre, il a eu envie de sauter par-dessus le bastingage et de rejoindre Papeete à la nage. Mais il voulait y aller, il avait en lui ce sentiment patriotique d’un devoir à accomplir",  raconte son fils Roland.

L’amour de la patrie l’emporte, le 21 avril 1941, John quittera Papeete à bord du Monowai, qui met cap au sud, destination Nouméa, qu’il atteint le 30 avril.

En Nouvelle-Calédonie, volontaire lui aussi, Jean Tranape est incorporé au Bataillon du Pacifique à la fin du mois de septembre 1940 alors qu’il vient de terminer son service national au Bataillon Mixte d’Infanterie Coloniale.

Issus d’une vieille famille calédonienne du quartier de la Vallée du Tir de Nouméa, les deux frères Charles et Willi Porcheron coulaient une vie paisible jusqu’à l’appel du Capitaine Broche. Ils s’engagent le 3 mai 1941, deux jours avant l’appareillage du Zealandia qui les emportera, avec John et Jean, vers leur destin.
 

A un contre dix face à l’Afrika Korps de Rommel  

Les quatre hommes sont engagés dans leur première campagne, dans le désert de Libye, théâtre du célèbre combat des deux généraux, Koenig face à Rommel. C’est là que 3.723 hommes des forces alliées résisteront face aux 37.000 Allemands et Italiens engagés.
De janvier à mai 1942, John Martin participe à des opérations délicates de nuit dans lesquelles il détruit un canon italien à la grenade. Dans le désert, les communications étaient mauvaises : "Un jour il  était en liaison avec une autre section par radio et il s’est aperçu qu’ils étaient écoutés. Il a alors parlé en Tahitien, à l’autre bout il y avait un Tahitien et les Allemands n’ont sans doute rien compris", relate amusé, Roland Martin. Un épisode que l'on retrouvera avec les Américains utilisant le célèbre code Navajo dans le Pacifique, face aux Japonais.

John parviendra à s’échapper vivant du piège de Bir Hakeim avec une quinzaine de soldats de sa section, dans la nuit du 10 au 11 juin, alors qu’une balle de mitrailleuse frappe son casque plat britannique. Mais une autre perce sa vareuse et la boîte de fromage qui se trouvait dans une des poches.

Jean Tranape, au péril de sa vie, se porte volontaire pour une sortie de nuit le 7 juin alors que son bataillon est à court d’eau, de vivres et de munitions. Il est porté disparu. "Les Anglais nous ont demandé de tenir coûte que coûte cette position en plein désert pendant huit jours, on a tenu quinze jours, il fallait bien aider les copains, eux aussi sont des héros !" raconte-t-il humblement dans un documentaire consacré à cette bataille. Le sergent Tranape omet de dire qu’il a ramené avec ses camarades, un convoi de quinze camions anglais, tous feux éteints en pleine nuit, un acte d’une incroyable bravoure. Ensuite comme les autres, il a effectué cette sortie de l’enfer, entre les balles traçantes des Italiens et leurs fusées lumineuses.
 
à Bir Hakeim en 1942, les soldats calédoniens du Bataillon, Charles Porcheron accroupi a gauche devant le Half Track Nouvelle Calédonie (en short avec son calot et sa barbe), à droite en position dans un nid de mitrailleuse

Bir Hakeim fut la première contribution militaire d’importance des Forces Françaises Libres, la résistance héroïque des hommes de Kœnig permit aux Anglais, en mauvaise posture, de se replier avant de remporter la victoire stratégique d’El Alamein en juillet.

Les frères Porcheron prendront part à la campagne de Libye, Charles est volontaire pour toutes les missions dangereuses. Willi participe à plusieurs patrouilles, pénétrant dans les lignes ennemies en plein désert et ramenant de précieux renseignements. Tous deux parviendront aussi à effectuer cette sortie de " vive force " vers l’azimut 213, les positions anglaises.


Le B.I.M.P est créé

Le 1er juillet 1942, les quatre hommes seront intégrés au Bataillon d'Infanterie de Marine du Pacifique, nouvellement créé par la fusion des effectifs décimés à Bir-Hakeim du Bataillon du Pacifique et du 1er Bataillon d'Infanterie de Marine. Jean Tranape prendra dans le désert libyen une photo des deux frères Porcheron, cette photo aura une belle histoire. Comme ces cartes de vœux qu’ils envoient à leurs proches juste avant Noël 1942 : "Chère Lucienne, je suis avec Brial. Nous espérons tous être avec vous en Calédonie pour fêter Noël 42. Nous avons plus que confiance en la victoire, pour la première fois les Allemands reculent", écrit Charles à sa fiancée.

Alors que Willi écrit à ses oncles et tantes : "Recevez tous mes vœux pour 1943 qu’elle voie s’accomplir notre rêve à tous, la fin de cette horrible guerre, la France libre, l’Angleterre et leurs alliés victorieux et que le drapeau tricolore flotte à nouveau sur notre France, notre patrie."

Charles sera blessé par un éclat d’obus à l’omoplate, le 9 mai 1943 à Aïn Garci en Tunisie. John Martin poursuivra l’Afrika Korps de Rommel jusqu’en Tunisie. A Tunis en 1943, il prend le commandement d’une section de Calédoniens.
 
Les "inséparables" , de gauche à droite, "Vic" Brial, "Charlot" Porcheron et "Sousoune" Wright
Le BIMP débarque en Italie en avril 1944. Willi et Charles Porcheron sont de tous les combats, ils participent notamment à la prise de Rome et de Sienne et sont engagés sur la bataille de Monte Cassino. Yvon Dubois, un survivant du Bataillon, écrit en juin 1944 ces mots au père de Charles Porcheron : "Au plus grand mépris du danger, Charles, calot bleu sur la tête, avançait, entraînant ses hommes sur les blockhaus allemands, anéantissant les mitrailleuses, tuant le double de boches de son effectif. Un véritable héros qui a fait l'admiration de tout le Bataillon."

Idem pour John Martin qui participe à la prise de San Andrea. Le 11 mai, lors des combats sur les pentes du Girofano, il est blessé à la cuisse et au pied droit par des éclats de mortier. En vingt minutes, huit kanaks de sa section de Calédoniens sont tués. En rampant, John s’extirpe par ses propres moyens du déluge de feu pour être évacué vers un hôpital américain le 12 mai. Le même jour, Jean Tranape est blessé par un éclat de grenade dans cette bataille. Mais fin juin, rétabli, Jean reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle en personne, au cours d’une prise d’armes en Italie.
 

Leur terre sacrée de France

En août, John, Charles, Willi, Jean et leurs  camarades, originaires du Pacifique ont enfin atteint leur terre promise, découvrant cette "Mère Patrie" à Cavalaire dont on leur a tant parlé, pour laquelle de nombreux camarades ont été tués et eux-mêmes blessés avant de la connaître.
 
Le débarquement des troupes françaises à Cavalaire en Août 1944

Dans un documentaire sur l’engagement de la Nouvelle Calédonie dans la seconde guerre mondiale, Maurice Meunier, le dernier survivant Calédonien du Bataillon, aura ses mots émouvants : "Maintenant on est chez nous, on peut mourir !". En guise d’accueil, sur leur terre sacrée de France, ils subissent le feu des mitrailleuses allemandes le 16 août 1944 en débarquant.

A l’entrée d’Hyères, les Allemands ont transformé le Golf Hôtel en forteresse. Après un premier échec le 19, le BIMP prépare une seconde attaque le 20 août, appuyée par l’artillerie de la division. John Martin conduit l’assaut avec ses Calédoniens. Ils pénètrent dans le Golf Hôtel où ils feront plus de cent cinquante prisonniers. Les combats devant Hyères sont intenses. Dans la nuit du 20 au 21, Charles Porcheron, sous-officier adjoint d'une section de Calédoniens, commande un groupe de réserve. Lors de l’attaque de la côte 186.4 qui domine Hyères, il subit une puissante contre-attaque ennemie qui menace le flanc droit de la section. Il les repousse et conduit ensuite un assaut victorieux devant Toulon.
 Jean Tranape prend part à la libération de Toulon au cours de laquelle il est de nouveau blessé par balle, le 21 août 1944. Il sera évacué vers l’Afrique du Nord et rejoindra les rescapés de son Bataillon à Paris, le 26 décembre seulement. Sa guerre est terminée. Lui, le photographe amateur, qui avait pris en photo les deux frères Porcheron un an plus tôt dans le désert Libyen.
 
Témoignages des survivants du BIMP sur le Débarquement en Provence, Août 1944


Ensuite les hommes du BIMP vont livrer de terribles combats à la Mauranne, un quartier de la Garde, entre Hyères et Toulon. Le 23 août en début d’après-midi, la chaleur est étouffante. Les vignobles étagés en terrasses constituent un champ de bataille difficile. Après les tirs de barrage de l’artillerie à coup d’obus de 105 et 155, l’assaut est donné. Rien ne semble pouvoir arrêter le BIMP.


La mort en face

Pourtant c’est là que le destin des deux frères Porcheron va basculer, en plein assaut. Le sergent-chef Charles Porcheron est tué net d’une balle en plein front alors qu’il ramène ses hommes au combat, revolver au poing dans un endroit menacé. "D’autres tomberont. Chacun de nos coups de fusil devient une vengeance personnelle pour la mort d’un de nos frères d’armes", raconte un lieutenant calédonien anonyme. Dans le même assaut contre la position allemande du pigeonnier de Mauranne, Willi, chef de groupe à l’attaque de positions allemandes, échappe à la mort de justesse. Il est grièvement blessé au bras et sur le côté gauche après avoir détruit plusieurs armes automatiques ennemies. Evacué dans un hôpital de campagne, il apprendra la mort de son frère par un autre blessé qui l’avait confondu avec son frère.

Le capitaine Perraud, commandant la 1ere compagnie est tué aussi, alors que les Tahitiens essuient des tirs nourris. John Martin témoigne "Nous étions dans une vigne sous le feu de l’ennemi, j’ai vu le caporal-chef Bernardino blessé à l’épaule. Il me dit « ça va, ça va ! » Je lui ai crié « Fa’aitoito » (courage en Polynésien), il mourra d’une hémorragie interne à l’hôpital. La disparition d’un camarade est toujours perçue comme une injustice, elle peut provoquer un abattement ou alors un accès de colère tendant à vouloir zigouiller tout ce qui bouge en face."

Une heure après, la position allemande est prise. Depuis sa jeep, le général Brosset annonce que Toulon est libérée. La 1ère compagnie compte ses morts : cinq Tahitiens, huit Calédoniens, trois tirailleurs Kanaks. Le BIMP dans sa globalité a payé le prix fort : trente-et-un morts et vingt-deux blessés
 
à gauche, Italie 30 juin 1944 le Général De Gaulle va décorer Jean Tranape de la Croix de la Libération ; à droite, Paris 1945 le Général Koenig décore John Martin de la Croix de Guerre
  
Le Bataillon remonte la vallée du Rhône, atteint Nîmes le 1er septembre puis Lyon le 3 septembre 1944. John Martin reste le seul en état de combattre. Il arrive au pied des Vosges avec le BIMP. Il participe à quelques escarmouches contre les Allemands mais la neige commence à tomber, il fait froid. Les Tahitiens et Calédoniens ont les pieds gelés. Les volontaires du Pacifique sont relevés le 10 novembre, rentrent à Paris et séjournent à la caserne de la Tour-Maubourg, affectés à la garde de leur ancien chef de guerre, le général Koenig, Gouverneur militaire de Paris. John y rencontre Simone, la secrétaire du général, qu’il épousera.

Willi fera aussi une rencontre insolite. Jean-Michel son fils raconte : "Pendant leur séjour à Paris, après la libération dans leur chambrée, mon père et ses camarades avaient recueilli un soldat allemand isolé dans Paris, un certain Hans, il avait 40 ans. Les Calédoniens le nourrissaient, le logeaient et l’emmenaient en ballade avec eux dans Paris, il parlait français mais avec un fort accent germanique. Lors de leurs sorties, ils lui interdisaient de parler pour ne pas se faire remarquer. Hans s’occupait de l’intendance. Quand ils sont partis, ils l’ont laissé à Paris, ils n’ont pas pu l’emmener."
A Paris, le Bataillon des guitaristes doit passer le temps, ils rencontreront Django Reinhardt, le célèbre musicien de jazz, avec lequel ils partageront de bons moments.
 
Les guitaristes polynésiens du BIMP, Paris 1945

Peu de temps avant l’armistice, le 9 avril 1945, le Général De Gaulle remet au Bataillon la Croix de la Libération. Quelques semaines plus tard, lors des commémorations de l’Appel du 18 juin, Jean Tranape sera porte-drapeau du Bataillon.

Un homme sur quatre ne reviendra pas

La 1re Division Française Libre est dissoute le 15 août. Les soldats du Pacifique rejoignent alors Saintes en Charente où ils restent jusqu’à Noël, puis direction Saint-Laurent-du-Var près de Nice. Ils embarquent à Marseille, le 13 mars 1946, à bord du Sagittaire, en direction de Papeete. Ils foulent enfin le sol de Tahiti le 5 mai. Puis Nouméa quelques jours plus tard, le 21 mai, soit plus de cinq ans après leur départ. Un homme sur quatre ne reverra pas son île, soixante-seize Polynésiens et quatre-vingt-deux Calédoniens sont morts pour la France.

À son retour dans le Pacifique, le BIMP est dissout. Aujourd’hui les deux régiments d’Infanterie de Marine Parachutiste de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie en sont les héritiers.
Cour des Invalides 1945, Willi Porcheron, 4ème sur la droite, vient de recevoir la Médaille de la Résistance avec rosette des mains du Général De Gaulle (de dos)
 
Accueillis en héros, cinq ans après avoir quitté leur île, ceux qui reviennent resteront marqués à jamais. Roland Martin raconte : " Quand on était adolescents, on demandait à papa de nous raconter la guerre, il nous livrait des anecdotes, c’est tout. C’était intéressant, mais on n’apprenait pas grand-chose. Il n’a pas beaucoup parlé de son temps de guerre avec nous, il ne voulait pas nous embêter avec ça. Papa n’a jamais pris la grosse tête, quand il est rentré, il a travaillé pour son pays." 

Dès son retour de la guerre, John Martin créera Radio Tahiti, c’était un homme cultivé et fervent défenseur de sa langue polynésienne, très lié avec ses frères d’armes survivants. Il a créé l’Académie Tahitienne, a joué dans des films et séries télévisées. Clin d’œil de la vie, dans les Chevaliers du Ciel, il interprète le rôle d’un officier allemand face à Tanguy et Laverdure. Il sera traducteur des discours officiels des présidents De Gaulle, Giscard d’Estaing et Chirac lors de leurs visites en Polynésie. John Martin s'éteint le 31 décembre 2012. Il était le dernier survivant Polynésien connu de cette aventure.
 
Kararo Tainui ce soldat Tahitien tombé au champ d'honneur

En Nouvelle-Calédonie, Jean Tranape et Willi Porcheron travaillent dans le même service aux Travaux publics de Nouméa. Tranape repartira en métropole en 1948.

" Mon père avait promis à son ami qu'ils se retrouveraient un jour," se remémore avec émotion Jean-Michel, le fils de Willi Porcheron. "Il me racontait rarement les combats, il en parlait avec ses camarades du Bataillon, mais pas avec moi. Lorsque nous assistions aux cérémonies militaires, il ne portait jamais ses décorations, par humilité sans doute. De 23 à 27 ans ils ont connu la mort, les combats, une jeunesse brisée. Il parlait souvent de mon oncle Charles avec admiration."

Willi prend sa retraite fin 1978 et s'installe au Chesnay dans les Yvelines. Il meurt en novembre 1980 à 62 ans. Il n'a  finalement pas retrouvé Jean Tranape. En avril 1993, celui-ci revient en Nouvelle Calédonie avec la délégation de Jean Simon pour remettre la médaille de la Résistance à la ville de Nouméa. Sur place, la rue Charles Porcheron fut dévoilée lors de ces cérémonies, à côté du monument aux morts, sur la place de Bir-Hakeim. Jean-Michel Porcheron se souvient très bien de ce moment : " C'est à cette occasion que j'ai connu Jean Tranape qui me parla longuement des deux frères Porcheron pour qui il avait beaucoup d’affection. Ensuite, il a sorti une photo de son portefeuille et me l’a donnée."
1943 les frères dans le désert Libyen, à gauche Willi, à droite Charles Porcheron
 "Cette fameuse photo de mon père et de mon oncle qu’il avait prise dans le désert Libyen en 1943 était revenue en Nouvelle-Calédonie, cinquante ans plus tard, pour toujours. J'ai revu Jean jusqu’à sa mort en 2012, quand je venais en France pour les commémorations du Mont Valérien, en souvenir d’un certain 18 juin. »


NDLR : La 343ème promotion de l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active de Saint-Maixent portera à l’automne prochain le nom de "Volontaires du Pacifique". Le nom choisi concerne les engagés volontaires des deux guerres mondiales de 1914/1918 et 1939/1945. A cette occasion le XV du Pacifique rendra hommage à ces soldats, en interprétant le Tamari'i Volontaires comme ses glorieux ainés.
 
1943 , le chant des Tamari'i Volontaires dans le désert Lybien ©DR
Note : Jean Tranape, Charles Porcheron et John Martin sont tous les trois Compagnons de la Libération. John Martin et Jean Tranape sont commandeurs de la Légion d’Honneur, Charles est chevalier à titre posthume. Les quatre hommes ont tous obtenu la croix de guerre avec palme et la médaille coloniale avec différentes agrafes. Willi Porcheron a reçu la médaille de la Résistance avec rosette et la médaille 39/45. Son frère Charles à titre posthume a reçu la croix de la Libération et la médaille de la Résistance Française. John Martin et Willi Porcheron ont reçu la médaille militaire. Jean Tranape et Willi Porcheron la médaille de blessés et la médaille des services volontaires de la France Libre. Jean Tranape a reçu la croix de la Libération des mains du Général De Gaulle.