Plusieurs centaines de personnes sont venues participer dimanche à Grenoble à une marche blanche en hommage à Lilian Dejean, employé de la municipalité tué par balle il y a une semaine par un homme toujours en cavale. Organisée par la famille de la victime, la marche est partie peu après midi du boulevard Jean Pain, où s'est déroulé le drame, pour rejoindre le quartier où Lilian Dejean avait grandi, le Village olympique, dans le sud de Grenoble, en faisant un crochet par les locaux de la propreté urbaine où il exerçait ses fonctions.
Avant le départ du cortège, Jean-Marc Dejean, l'un des frères de la victime, a remercié l'assistance d'être là et souhaité que la marche se déroule "dans la bienveillance et la tranquillité". Il a invité les participants à prendre des pinces et sacs poubelles pour "ramasser un ou deux déchets sur la route". "Je pense que là où il est, (Lilian Dejean) aurait aimé aussi qu'on rende sa ville propre, au propre comme au figuré", a-t-il ajouté. Des sacs poubelle ont ensuite été distribués aux participants. Dans le cortège, en présence du maire écologiste Eric Piolle et d'autres élus, une femme tient une pancarte sur laquelle est écrit: "Lilian Dejean, ton grand cœur t'a volé ta vie", avec le mot cœur dessiné.
Lilian Dejean, père de famille âgé de 49 ans, a été atteint d'une balle au thorax tôt le 8 septembre alors qu'il tentait d'empêcher de fuir un homme ayant causé un accident de la circulation, au volant d'une puissante voiture de location immatriculée en Pologne. Il est décédé peu après à l'hôpital. Sa mort a suscité une immense émotion parmi ses collègues et les habitants. Il devrait être inhumé mercredi en Guadeloupe.
Meurtrier toujours en fuite
Le meurtrier présumé, âgé de 25 ans, connu de la justice notamment pour vols, violences et trafic de stupéfiants, est activement recherché depuis une semaine. Une pièce d'identité à son nom avait été retrouvée dans la voiture accidentée qu'il a abandonnée sur place. Une information judiciaire a été ouverte pour "meurtre sur une personne chargée d'une mission de service public", "blessure involontaire" "aggravée par la vitesse et le délit de fuite", et "détention d'armes de catégorie B".
La haine ne fait pas avancer ni grandir. La communiquer encore moins. Il y a de la rage, c'est sûr par rapport à cette personne.
Jean-Marc Dejean, l'un des frères de Lilian Dejean, au micro de France Bleu Isère
Le drame est survenu dans un contexte de tensions dans la métropole alpine après un été marqué par de nombreux faits de violences et fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Le dernier en date s'est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche, quand deux hommes ont été blessés, dont l'un grièvement, par des tirs d'armes à feu à Fontaine, commune limitrophe de Grenoble.