À La Réunion, aux Antilles et en Guyane, des loyers plus chers qu’ailleurs

Pointe-à-Pitre
Le gouvernement vient de publier une estimation des loyers au m² dans les communes françaises. Outre-mer, les prix des appartements et des maisons sont supérieurs à la moyenne nationale et sont comparables à ceux pratiqués dans les grandes métropoles de l’Hexagone.

Les Antilles, la Guyane et La Réunion font partie des zones où se loger coûte le plus cher en France. Les loyers y sont comparables, et souvent supérieurs, à ceux des grandes métropoles de l’Hexagone.

Le ministère du Logement vient de publier une estimation des prix des appartements et des maisons dans les villes françaises. Des cartes interactives permettent de comparer les loyers commune par commune. Pour arriver à ce résultat, l'Agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL) a étudié les annonces publiées par le groupe SeLoger et sur le site leboncoin, avant d'estimer les prix moyens dans chaque secteur.    

Des prix comparables aux villes de l'Hexagone les plus chères

En Guadeloupe, pour louer un appartement de 52m², il faut débourser 644€ à Pointe-à-Pitre, 769€ à Petit-Bourg, 832€ au Gosier et 842€ à Baie-Mahault. Ces prix sont comparables à ceux pratiqués sur la Côte d’Azur : en moyenne, un appartement de ce type coûte 821€ dans la station balnéaire de Saint-Raphaël ou 748€ par mois à Marseille.

Les prix pratiqués, commune par commune, pour un appartement (toutes typologies confondues) d'une surface de 52 m² et d'une surface moyenne par pièce de 22,2 m².

En Martinique, le loyer d’un appartement de 52m² est de 744€ à Fort-de-France et de 785€ au Robert, soit un peu plus que pour le même type de bien à Lille ou Bordeaux. À Schoelcher, le loyer grimpe à 816€. À Kourou ou à Cayenne, le même type d’appartement coûte 790€ par mois, exactement comme à Lyon. À La Réunion, le prix moyen pratiqué à Saint-Denis est de 692€, 634€ au Tampon et 842€ à Saint-Paul.

Les prix pratiqués Outre-mer s’approchent de ceux de la métropole la plus chère de l’Hexagone hors Paris, soit Bordeaux, où il faut compter 801€ pour ce type de bien. Les loyers restent néanmoins très en dessous de ceux pratiqués dans la capitale, où un appartement de 52m² se loue environ 1487€ euros par mois.

Des maisons au-dessus de la moyenne nationale 

En France, une maison de 92m² se loue en moyenne 754€ par mois. Les prix pratiqués aux Antilles, en Guyane et à La Réunion sont systématiquement au-dessus de la moyenne nationale.

Pour louer ce type de bien, il vous en coûtera 1334€ à Cayenne, 1452€ à Kourou, 1315€ à Saint-Laurent du Maroni. En Martinique, il faudra débourser 1085€ à Fort-de-France, 1454€ à Schoelcher, et 1656€ aux Trois-Ilets. En Guadeloupe, louer une maison de 92m² coûte autour de 1000€ à Pointe-à-Pitre ou à Deshaies, 1417€ à Goyave, 1463€ à Baie-Mahault et jusqu’à 1490€ à Petit-Bourg.

1251€ à Saint-Denis, 1297€ à Saint-Paul, 1131€ à Saint-Leu… Si quelques villes de La Réunion s’approchent de la moyenne, comme Salazie (809€) ou Cilaos (828€) par exemple, la plupart sont bien au-dessus.

Là encore, ces prix se rapprochent de ceux pratiqués dans les grandes métropoles de l’Hexagone. Pour ce type de maison, comptez 1100€ à Toulouse, 1288€ à Lyon, 1380€ à Marseille ou encore 1426€ à Bordeaux.

Des logements chers, inconfortables et peu adaptés

Les logements sont chers, mais pas forcément confortables. Défaut d’isolation, infiltrations, inondations… Dans son dernier rapport, paru en janvier dernier, la Fondation Abbé Pierre (FAP) soulignait que "les habitants en Outre-mer sont particulièrement touchés par les défauts graves de confort". En Guadeloupe comme en Martinique, 31% des logements comptent un défaut grave de confort. Ce chiffre grimpe à 47% en Guyane.

La publication des loyers commune par commune doit permettre "de concevoir des outils mieux adaptés aux réalités des territoires", indique le ministère du Logement. L’objectif est particulièrement urgent dans les territoires ultramarins, où les logements disponibles correspondent mal aux besoins et aux moyens des populations.

En Outre-mer, de très nombreux ménages modestes, pourtant éligibles au logement social, sont contraints d’y renoncer, faute d’appartements libres. Selon les dernières estimations de l’union sociale pour l’habitat Outre-mer, 80% des Ultramarins ont droit à un logement social, mais ils ne sont que 18% à en occuper un.