À Milan, un pas de plus vers les étoiles pour le jeune danseur guadeloupéen Lenny Terriat

Un jour, Lenny Terriat, dansera sur la scène de la prestigieuse Scala de Milan.
À 11 ans, le danseur guadeloupéen Lenny Terriat a franchi une nouvelle étape dans son ambition d'accéder au sommet de sa discipline, la danse classique. Depuis un mois, il prend des cours à l'académie de la Scala de Milan.

Loin de sa famille, loin de sa Guadeloupe, mais un rêve plus grand que tout. Lenny Terriat, 11 ans, suit depuis un mois des cours de danse classique à l'académie de la Scala, le prestigieux opéra de Milan. 

C'est donc dans l'un des théâtres d'opéra les plus célèbres du monde que Lenny travaille aujourd'hui ses grands battements, son port de bras et autres dégagés. "Ici, c'est beaucoup mieux", confie le jeune garçon, "en Guadeloupe, il n'y avait que des filles, mais là, il y a au moins d'autres garçons avec moi."

Reportage : N. Sarfati / M. Bulgarelli / N. Dalban / J. Vellela ©la1ère


L'académie, vieille de plus d'un siècle, offre d'excellentes perspectives pour les élèves qui y sont formés. En plus des cours de danse, ils peuvent bénéficier d'un accompagnement sportif pour renforcer les muscles et améliorer la souplesse. Un programme taillé sur mesure pour Lenny qui l'assure, à Milan, il " progresse plus qu'en Guadeloupe".

Des sacrifices

Son investissement a nécessairement un coût. D'un point de vue physique, bien sûr, la danse classique étant un sport extrêmement exigeant, mais aussi au niveau de l'éloignement. À un très jeune âge, 11 ans, Lenny vit désormais à plus de 7 000 km de sa Guadeloupe natale. "C'est beaucoup de sacrifices, pour sa famille et pour lui", souligne Philippine de Sevin, la recruteuse de talents qui l'a pris sous son aile. "Il y a un enfant qui est arrivé chez moi fin mai et maintenant c'est un petit danseur. C'est incroyable l'adaptation qu'il a faite." 

À cela s'ajoute le coût réel de son installation à Milan, de sa formation d'un montant de 18 000 euros mais aussi de sa vie quotidienne. Une cagnotte en ligne a été mise en place pour l'aider à subvenir à ses besoins et a déjà récolté plus de 7 000 euros. 

Après une journée rythmée par les études le matin et la danse l'après-midi, Lenny retrouve la famille d'accueil qui l'héberge, avec un autre élève. Une seconde famille et un entourage bienveillant pour le soutenir sur le chemin de la réussite.

"On entendra parler de lui"

En plus de Philippine, de ses proches et de la famille d'accueil, Lenny peut compter sur l'accompagnement de l'équipe de l'académie, qui l'aide à surmonter ses difficultés. "C'est assurément un garçon motivé", salue Walter Madau, son professeur de ballet, "un garçon qui comprend vite" et "réagit immédiatement", ajoute Selena Manzoni, la coach sportive. "Et ça, pour moi, c'est avoir du talent."

Il a un certain don. Maintenant, c'est notre responsabilité de le faire grandir et de le former pour rentrer dans les plus grandes compagnies. On entendra parler de lui, j'en suis persuadé.

Frédéric Oliveiri, directeur de l'Académie du Théatre de la Scala

Devenir danseur professionnel devrait lui prendre encore huit ans. Huit années de discipline, de rigueur, mais aussi de découverte et de progressions. D'ici là, s'il continue à travailler dur, Lenny pourrait danser en décembre son tout premier ballet sur la scène de la Scala, le féérique Casse-Noisette. Un premier pas vers son rêve : devenir danseur étoile.