La propagation rapide du Covid-19 en Polynésie française, où le couvre-feu sera étendu à partir de samedi, fait craindre une saturation du centre hospitalier de Tahiti, qui se prépare depuis sept mois à affronter une "catastrophe".
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"On a plus de 5.000 cas depuis début août, et 200 à 300 nouveaux cas par jour ces dernières semaines, mais le dépistage cible essentiellement les personnes symptomatiques: ces chiffres, ce n'est qu'une petite partie de la réalité de la transmission actuelle", explique à l'AFP le docteur Henri-Pierre Mallet, épidémiologiste à la plateforme Covid de Polynésie française.
L'épidémie a provoqué 19 décès dans l'archipel. Mais ce bilan pourrait s'aggraver rapidement si le virus se diffuse dans les petites îles et atolls des cinq archipels polynésiens, peu équipés en structures de santé. Et surtout si le centre hospitalier de Tahiti est débordé.
Il se prépare depuis sept mois et peut accueillir, en plus des patients habituels, jusqu'à 200 personnes souffrant de Covid, et jusqu'à 60 patients en réanimation.
"Cet hôpital n'est pas du tout prévu pour une telle catastrophe", s'inquiète néanmoins le Dr Philippe Dupire, président de la commission médicale d'établissement du centre hospitalier de Polynésie française, où plusieurs services ont été réaménagés.
Le couvre-feu instauré sur une partie du territoire national va être étendu à la Polynésie française aux mêmes horaires, entre 21H00 et 06H00 du matin, a annoncé jeudi le Haut-commissaire Dominique Sorain lors d'un point presse.
Une annonce qui a surpris les Polynésiens, nombreux à quitter leur domicile avant 06H00 pour rejoindre leur entreprise ou déposer les enfants dans les établissements scolaires, qui débutent souvent les cours à 07H00. Le haut-commissaire a toutefois précisé qu'il serait possible de se rendre à l'école, au travail, à l'aéroport ou au port, à condition d'être muni d'un justificatif.
Un couvre-feu avait déjà été instauré en Polynésie entre le 27 mars et le 6 mai. Il avait cessé après le référé liberté déposé par l'avocat Thibault Millet. Le tribunal administratif de Papeete avait estimé qu'il s'agissait "d'une atteinte grave et manifestement illégale" à la liberté individuelle. La vente d'alcool avait aussi été interdite pendant plusieurs semaines pour limiter les rendez-vous festifs, mais cette mesure n'a pas été reconduite.
Le haut-commissaire de la République en Polynésie française a aussi annoncé d'autres restrictions: l'interdiction des foires et salon, la fermeture des bars en journée et l'interdiction du sport en lieu clos.
547 malades pour 100.000 habitants
A Tahiti et Moorea, le taux d'incidence atteint 547 malades pour 100.000 habitants, un taux très élevé. L'obésité, l'insuffisance rénale, les maladies cardiovasculaires et le diabète, qui constituent des facteurs aggravants de risque, sont très fréquentes parmi les quelque 280.000 habitants de Polynésie française.L'épidémie a provoqué 19 décès dans l'archipel. Mais ce bilan pourrait s'aggraver rapidement si le virus se diffuse dans les petites îles et atolls des cinq archipels polynésiens, peu équipés en structures de santé. Et surtout si le centre hospitalier de Tahiti est débordé.
Il se prépare depuis sept mois et peut accueillir, en plus des patients habituels, jusqu'à 200 personnes souffrant de Covid, et jusqu'à 60 patients en réanimation.
"Cet hôpital n'est pas du tout prévu pour une telle catastrophe", s'inquiète néanmoins le Dr Philippe Dupire, président de la commission médicale d'établissement du centre hospitalier de Polynésie française, où plusieurs services ont été réaménagés.
"Solidarité"
"L'hôpital a environ 400 lits: si on dépasse 400 malades, bien sûr, ça n'ira pas (...), c'est très compliqué, il y a des praticiens qui n'ont pas du tout l'habitude de faire de la maladie Covid qui se mettent en garde sur du Covid", explique-t-il, en soulignant: "on les forme, on a une forte solidarité sur l'hôpital".Le couvre-feu instauré sur une partie du territoire national va être étendu à la Polynésie française aux mêmes horaires, entre 21H00 et 06H00 du matin, a annoncé jeudi le Haut-commissaire Dominique Sorain lors d'un point presse.
Une annonce qui a surpris les Polynésiens, nombreux à quitter leur domicile avant 06H00 pour rejoindre leur entreprise ou déposer les enfants dans les établissements scolaires, qui débutent souvent les cours à 07H00. Le haut-commissaire a toutefois précisé qu'il serait possible de se rendre à l'école, au travail, à l'aéroport ou au port, à condition d'être muni d'un justificatif.
Un couvre-feu avait déjà été instauré en Polynésie entre le 27 mars et le 6 mai. Il avait cessé après le référé liberté déposé par l'avocat Thibault Millet. Le tribunal administratif de Papeete avait estimé qu'il s'agissait "d'une atteinte grave et manifestement illégale" à la liberté individuelle. La vente d'alcool avait aussi été interdite pendant plusieurs semaines pour limiter les rendez-vous festifs, mais cette mesure n'a pas été reconduite.
Le haut-commissaire de la République en Polynésie française a aussi annoncé d'autres restrictions: l'interdiction des foires et salon, la fermeture des bars en journée et l'interdiction du sport en lieu clos.