C’est une ancienne école située en plein cœur du quartier latin. Elle héberge aujourd’hui, sous le nom de "cité audacieuse" des associations de femmes et un café. Au mur, neuf photos d’Adeline Rapon y sont exposées. Née à Paris d’un père martiniquais et d’une mère corrézienne, la jeune femme de 32 ans a été joaillère pendant dix ans, avant de lâcher les bijoux pour la photo. "C’est le confinement !", confie la jeune femme de 32 ans dans un éclat de rire, pour expliquer son changement de carrière.
Femmes d’antan, femmes de maintenant
En 2020, Adeline a présenté une première série de 36 photos, "Fanm fo", au rond-point à Schoelcher. Des autoportraits qui s’inspiraient, pour mieux les questionner, des stéréotypes de la femme antillaise au 19ème siècle.
Cette fois-ci, l’influenceuse de mode sur Instagram exhibe des parties de son corps sublimé par la lumière et le maquillage. "J’ai cherché à avoir un rendu de la peau très visible, avec ce côté bizarre ... Un peu comme du cuir".
La série, baptisée "Renaissance" interroge sur la notion de féminité.
La légitimité
Exposer "Renaissance" en Martinique ? "Oui, j’adorerais", s’exclame la photographe qui souhaite aussi continuer son travail sur l’identité antillaise. Même si, en tant que Martiniquaise née Paris, la question de la légitimité l’occupe beaucoup...
J’ai toujours vécu à Paris, jamais dans les Antilles. Il y a un peu cette peur de ne pas être légitime, de faire quelque chose de travers. Mais j’ai l’impression que c’est un sentiment partagé par beaucoup d’Antillais nés dans l’hexagone.
Adeline Rapon
Adeline Rapon a d’autres projets en cours, comme la sortie d’une bande dessinée amusante autour du poil et de l’épilation, et un livre issu de sa série "Fanm fo". L’exposition "Renaissance" continue jusqu’au 10 avril.
"Renaissance"
Du jeudi au dimanche jusqu’au 10 avril
Le café Chez Mona à la cité audacieuse
9 rue Vaugirard, Paris