La ministre de la Santé Agnès Buzyn était auditionnée mercredi 21 février par la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale sur les conséquences sanitaires du chlordécone en Guadeloupe et Martinique. Voici ce qu'on peut en retenir.
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Pendant un peu plus d'une heure, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a répondu aux questions des députés de la Délégation Outre-mer de l'Assemblée nationale. Elle a promis davantage de transparence et de dialogue de la part de l'Etat et l'organisation d'un "grand colloque scientifique" en octobre prochain pour faire le point sur les connaissances actuelles sur ce pesticide et sur la politique de l'Etat sur ce dossier. Elle est également revenue sur la polémique concernant lees LMR, confirmant que la France maintient les seuils maximums de chlordécone décidés en 2005 et qu'elle ne retient pas les normes européennes dans ce domaine. Voici ce qu'il faut retenir de cette audition.
Un colloque scientifique
Agnès Buzyn a annoncé qu'un "grand colloque scientifique" sera organisé en octobre prochain "pour faire le point et envisager de lancer d'autres études scientifiques que le gouvernement financera naturellement". Elle a expliqué que depuis dix ans, le ministère de la Santé a alloué 6,7 millions d'euros pour les différentes études scientifiques. Seule l'étude consacrée à l'incidence du chlordécone sur les cancers de la prostate n'a pas abouti car cette étude n'était pas probante dans sa méthodologie scientifique.Les jardins familiaux
L'un des enjeux actuels, explique Agnès Buzyn est "d'accompagner la population sur le terrain pour la mise en place de jardins familiaux sans chlordécone. Le nouveau zonage est en cours et va nous aider. L'objectif est de permettre de garantir des circuits courts, non contrôlés par l'Etat, mais sans chlordécone".Les LMR
"L'Etat n'a pas changé sa façon de contrôler. L'augmentation des seuils de tolérance prévus par la Commission Européenne (les LMR) n'a rien changé au seuil de tolérance que nous avons en Guadeloupe et en Martinique. Les résultats sont conformes." La ministre de la Santé explique encore que le ministre de l'Agriculture va engager des discussions avec la Commission européenne pour rediscuter de ces LMR. Écoutez cet extrait de la déclaration d'Agnès Buzyn :Transparence
L'Etat a une volonté de transparence sur le chlordécone. "Il faut que nous montrions aux populations que nous sommes prêts à dialoguer, à donner les informations. Nous devons montrer que l'Etat est présent et ne se défile pas." Agnès Buzyn évoque l'organisations de forums citoyens pour informer les populations de Guadeloupe et Martinique. "Vous avez le sentiment de vous battre seuls, mais vous n'êtes pas seuls".Les connaissances scientifiques sont limitées
La ministre de la Santé le reconnaît sans ambiguïté : "Nous ne connaissons pas les effets à long terme du chlordécone sur la santé". C'est pour cela que d'autres études seront sans doute menées dans les mois et les années à venir. Dans la perspective du colloque d'octobre prochain, une synthèse des connaissances scientifiques sur le chlordécone va être effectuée.L'intégralité de l'audition
Pour revoir l'intégralité de l'audition qui était diffusée en Facebook Live sur La1ere, c'est ici :