Un pied dans le passé et l'autre dans le futur. L'Albanie est en train de changer de visage. Au pays des aigles, l’agriculture des plantes dépolluantes pourrait faire tourner l'économie autrement et ce défi intéresse les chercheurs du monde entier.
À l'université de Tirana, une scientifique est venue des antipodes, d’Australie. Parmi la centaine de scientifiques présents à la conférence internationale écologie des Serpentines à l’université de Tirana, Vidiro Gie a découvert de nouveaux végétaux qui se nourrissent de métaux en Nouvelle-Calédonie : « J’ai répertorié 12 nouvelles plantes qui nettoient les sols et qui absorbent le zinc, mais aussi le cobalt, le nickel et le manganèse. C’est important, car il y a de nombreuses mines à ciel ouvert et il faut rétablir l’équilibre naturel et nettoyer l’environnement. C’est l'intérêt de ces plantes nous en avons besoin" affirme la biochimiste originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L’Allysum Murale absorbe les métaux lourds et dépollue les sols. En Albanie, c'est un enjeu économique. L'ingénieur agronome Guillaume Echevarria de l’université de Nancy est un spécialiste de cette plante jaune qui abonde dans les Balkans et qui absorbe le nickel : « Le liquide rose extrait de la plante permet de produire des chlorures de nickel qui servent à teinter les verres des lunettes solaires. Ce qui est intéressant, c’est qu’un industriel minier comme Eramet valorise les potentiels de la chimie verte et la protection des massifs miniers, en Nouvelle-Calédonie et en Indonésie. »
Voyez le reportage en Albanie à Tirana et Pogradec d'Alain Jeannin et Nordine Bensmail (montage Dominique Lagneaux)
Ces scientifiques sont des pionniers. Ils cultivent des plantes pour en extraire du métal. Le temps et l'épuisement progressif des massifs miniers jouent en faveur des végétaux : "sur un hectare,
nous sommes capables d’extraire 100 kilos de nickel et ce n’est qu’un début, les industriels s’intéressent à notre procédé qui consiste à extraire le nickel par une réaction acide sur les cendres des plantes » précise Kevin Siebert directeur du développement de la start-up Econick à Nancy.
Une ligne de nuages et d’anciens blockhaus marque la frontière entre la Macédoine et l’Albanie. Les rives tranquilles du lac Ohrid abritent l'une des régions les plus pauvres d'Europe. Ici, dans la région de Pogradec, les super plantes pourraient améliorer bien des choses et créer des emplois Car l'agriculture est peu productive tant les sols sont chargés en métaux : « C’est passionnant de progresser dans la connaissance de ces plantes qui dépolluent et qui se nourrissent de matières premières, sur ces sols miniers, en Albanie et en Nouvelle-Calédonie. Nous travaillons pour l’avenir et les générations du futur » conclu Amid Hamir directeur du laboratoire LIVE de l’université de Nouvelle-Calédonie.
En Albanie, les paysages et les hommes dissimulent souvent les blessures d’antan. Ici comme en Nouvelle-Calédonie, des plantes viennent au secours de notre environnement et de l’industrie qui méritent mieux que des sols chargés de métaux jusqu’à la fin des temps.
Revaloriser les massifs miniers
L’Albanie, veut tourner la page des industries polluantes. Sur les massifs montagneux qui dominent la jolie ville de Pogradec à la frontières macédonienne, des plantes sont capables de pousser sur des sols miniers. Des espèces végétales qui accumulent le nickel ou le cobalt. Une expérience de terrain qui intéresse les scientifiques, « nous comparons nos expériences et nos résultats, les plantes albanaises et les arbustes calédoniens sont différents, mais le point commun, c’est qu’ils se nourrissent du nickel, du cobalt et du manganèse contenu dans les sols miniers » précise Bruno Fogliani de l’Institut Agronomique Calédonien (IAC).L’Allysum Murale absorbe les métaux lourds et dépollue les sols. En Albanie, c'est un enjeu économique. L'ingénieur agronome Guillaume Echevarria de l’université de Nancy est un spécialiste de cette plante jaune qui abonde dans les Balkans et qui absorbe le nickel : « Le liquide rose extrait de la plante permet de produire des chlorures de nickel qui servent à teinter les verres des lunettes solaires. Ce qui est intéressant, c’est qu’un industriel minier comme Eramet valorise les potentiels de la chimie verte et la protection des massifs miniers, en Nouvelle-Calédonie et en Indonésie. »
Voyez le reportage en Albanie à Tirana et Pogradec d'Alain Jeannin et Nordine Bensmail (montage Dominique Lagneaux)
La chimie verte du nickel et des métaux
Ces scientifiques sont des pionniers. Ils cultivent des plantes pour en extraire du métal. Le temps et l'épuisement progressif des massifs miniers jouent en faveur des végétaux : "sur un hectare,nous sommes capables d’extraire 100 kilos de nickel et ce n’est qu’un début, les industriels s’intéressent à notre procédé qui consiste à extraire le nickel par une réaction acide sur les cendres des plantes » précise Kevin Siebert directeur du développement de la start-up Econick à Nancy.
Une ligne de nuages et d’anciens blockhaus marque la frontière entre la Macédoine et l’Albanie. Les rives tranquilles du lac Ohrid abritent l'une des régions les plus pauvres d'Europe. Ici, dans la région de Pogradec, les super plantes pourraient améliorer bien des choses et créer des emplois Car l'agriculture est peu productive tant les sols sont chargés en métaux : « C’est passionnant de progresser dans la connaissance de ces plantes qui dépolluent et qui se nourrissent de matières premières, sur ces sols miniers, en Albanie et en Nouvelle-Calédonie. Nous travaillons pour l’avenir et les générations du futur » conclu Amid Hamir directeur du laboratoire LIVE de l’université de Nouvelle-Calédonie.
En Albanie, les paysages et les hommes dissimulent souvent les blessures d’antan. Ici comme en Nouvelle-Calédonie, des plantes viennent au secours de notre environnement et de l’industrie qui méritent mieux que des sols chargés de métaux jusqu’à la fin des temps.