Marion, son épouse est franco-allemande. Retrouver Florent Éléléara de l’autre côté du Rhin n’a donc rien d’une surprise. L’ex-basketteur réunionnais y cultive sa sérénité légendaire.
Il ne vit pas non plus dans un exil lointain. Florent Éléléara réside à Kehl, petite bourgade tranquille à l’est de Strasbourg. Un pont sépare les deux villes. Une frontière aussi. Kehl se situe en Allemagne. Ça change beaucoup de choses. Même le confinement n’a pas eu cette dimension parfois anxiogène : "Je confirme," note le Réunionnais. "Déjà ici, il n’y avait pas énormément de cas de Covid-19. Ensuite, l’Allemagne met l’accent sur le préventif quand la France joue la partition du curatif. L’ambiance était forcément plus cool."
Moins de stress donc que de l’autre côté du pont. Florent, heureux papa de deux enfants a vécu cette parenthèse inédite avec l’âme d’un maître zen : "Il n’y a jamais eu ce sentiment d’enfermement. Il faut dire aussi que les restrictions étaient moindres. Le matin, je m’occupais d’Anaëlle et Silas. Papa instituteur. Et l’après-midi, on partait faire des ballades à vélo. Papa animateur. C’était assez agréable finalement."
Une réalité sanitaire incomparable. Une approche des problèmes à résoudre différente. Pendant que le foot français mettait un terme officiel à sa saison, les joueurs allemands retrouvaient le chemin des stades. Deux options diamétralement opposées qui n’ont pas surpris Florent Éléléara : "C’est vrai que le football allemand prend des risques en reprenant si tôt. Mais cela s’accompagne d’une vraie rigueur. Les joueurs sont testés deux à trois fois par semaine. Voire plus si besoin. Si l’un d’eux est contrôlé positif, il va rester sagement chez lui pendant deux semaines. Vous imaginez ça en France ? La mentalité est différente. Les Français sont des rebelles. Ils n’ont pas fait la Révolution pour rien."
Lorsqu’il se retire des parquets en 2010 après une dernière saison chez les Alsaciens de Souffelweyersheim, Florent a un plan en tête. Déjà diplômé en préparation physique, il se lance dans une formation de masseur-kinésithérapeute. Avec une deuxième corde à son arc, il compte bien rayonner. Pari gagné. Le kiné officiera quelques temps dans un cabinet à Strasbourg. Puis deux ans au sein de l’AS Monaco Football : "J’ai adoré le monde du foot professionnel. On travaille vraiment bien. Et comme en plus, durant mon passage, l’ASM a décroché le titre de champion de France (2017), c’était vraiment princier !" De retour en Allemagne, il accepte la proposition des voisins strasbourgeois de la SIG Basket. Durant toute la saison 2019/2020, il fut le préparateur physique d’une grosse écurie de Pro-A. Et demain alors ? Ce fameux jour d’après ? "Je commence à prospecter. Je me verrais bien revenir dans le monde du foot. En Allemagne ? Oui, pourquoi pas ? J’aimerais bien aussi travailler avec des joueurs en individuel. D’ailleurs, si certains sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à me contacter via ma page Facebook."
Un basket réunionnais en souffrance et un basket hexagonal qui ne parvient pas à changer de dimension. Un problème culturel ? "Sans doute. On a du mal à exploiter le côté spectaculaire du basket. Alors qu’on dispose d’une armada de joueurs français en NBA ! Idem dans les grands championnats européens. Les talents sont là. C’est à se demander si le sport n’est pas devenu secondaire en France. À l’exception du foot, c’est compliqué."
Juste avant de se séparer, Florent Éléléara se fait plus grave. Pas à cause du sport. Mais des conséquences encore inconnues de la pandémie de coronavirus : "Cela se ressent déjà dans les contacts humains. Nos enfants s’habituent à garder leur distance. C’est important aujourd’hui mais que se passera-t-il demain quand cette distanciation sera normalisée ? Et n’oublions pas le télétravail, le nouveau concept à la mode. Ça peut changer beaucoup de choses. Mais quid de l’isolement sociale que cela pourrait engendrer ?
Je crois en la faculté des hommes à évoluer mais il va falloir être très vigilant. Très créatif aussi. Nous devons inventer un jour d’après meilleur que le jour d’avant."
Moins de stress donc que de l’autre côté du pont. Florent, heureux papa de deux enfants a vécu cette parenthèse inédite avec l’âme d’un maître zen : "Il n’y a jamais eu ce sentiment d’enfermement. Il faut dire aussi que les restrictions étaient moindres. Le matin, je m’occupais d’Anaëlle et Silas. Papa instituteur. Et l’après-midi, on partait faire des ballades à vélo. Papa animateur. C’était assez agréable finalement."
Une réalité sanitaire incomparable. Une approche des problèmes à résoudre différente. Pendant que le foot français mettait un terme officiel à sa saison, les joueurs allemands retrouvaient le chemin des stades. Deux options diamétralement opposées qui n’ont pas surpris Florent Éléléara : "C’est vrai que le football allemand prend des risques en reprenant si tôt. Mais cela s’accompagne d’une vraie rigueur. Les joueurs sont testés deux à trois fois par semaine. Voire plus si besoin. Si l’un d’eux est contrôlé positif, il va rester sagement chez lui pendant deux semaines. Vous imaginez ça en France ? La mentalité est différente. Les Français sont des rebelles. Ils n’ont pas fait la Révolution pour rien."
Florent Éléléara, un homme en paix
À bientôt 41 ans, Florent Éléléara ne souffre d’aucun manque. Aucun déséquilibre. L’ancien meneur de Dijon, Chalons ou Boulazac a eu la carrière dont il rêvait. Il fut l’un des premiers Réunionnais à devenir pro dans le basket. Tout en sachant que cette vie-là ne serait pas éternelle. D’où sa réflexion dès le début des années 2000 afin de préparer une transition heureuse : "J’ai toujours pensé que le passage de joueur connu à personnage lambda ne serait pas simple. Heureusement, je m’étais investi dans le Syndicat national des basketteurs. J’avais même écrit un mémoire sur la reconversion. Les anciens me disaient : il vaut mieux choisir ta fin de carrière plutôt que de la subir. Ils n’avaient pas tort."Lorsqu’il se retire des parquets en 2010 après une dernière saison chez les Alsaciens de Souffelweyersheim, Florent a un plan en tête. Déjà diplômé en préparation physique, il se lance dans une formation de masseur-kinésithérapeute. Avec une deuxième corde à son arc, il compte bien rayonner. Pari gagné. Le kiné officiera quelques temps dans un cabinet à Strasbourg. Puis deux ans au sein de l’AS Monaco Football : "J’ai adoré le monde du foot professionnel. On travaille vraiment bien. Et comme en plus, durant mon passage, l’ASM a décroché le titre de champion de France (2017), c’était vraiment princier !" De retour en Allemagne, il accepte la proposition des voisins strasbourgeois de la SIG Basket. Durant toute la saison 2019/2020, il fut le préparateur physique d’une grosse écurie de Pro-A. Et demain alors ? Ce fameux jour d’après ? "Je commence à prospecter. Je me verrais bien revenir dans le monde du foot. En Allemagne ? Oui, pourquoi pas ? J’aimerais bien aussi travailler avec des joueurs en individuel. D’ailleurs, si certains sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à me contacter via ma page Facebook."
Un regard désormais distancié sur son sport
Il a beau vivre en Allemagne ; Florent Éléléara garde des liens très forts avec son île. En 2019, il dirigeait la sélection masculine de La Réunion aux Jeux des Îles à Maurice. Les hommes de Florent se sont classés troisièmes. Un résultat décevant mais qui s’explique : "Le basket réunionnais va mal. Tout simplement. On fait venir des joueurs extérieurs au lieu de former les jeunes. Tout l’inverse du hand. Aujourd’hui, l’avenir du basket réunionnais, ce sont les filles. La Tamponnaise a eu l’idée de recruter un coach génial, Romuald Tami-Tabeth. Depuis, ce club est une locomotive. Et Romuald n’hésite pas à permettre à certaines joueuses d’aller tenter l’aventure dans des universités américaines. Les basketteuses de La Réunion ne vivent pas en vase clos."Un basket réunionnais en souffrance et un basket hexagonal qui ne parvient pas à changer de dimension. Un problème culturel ? "Sans doute. On a du mal à exploiter le côté spectaculaire du basket. Alors qu’on dispose d’une armada de joueurs français en NBA ! Idem dans les grands championnats européens. Les talents sont là. C’est à se demander si le sport n’est pas devenu secondaire en France. À l’exception du foot, c’est compliqué."
Juste avant de se séparer, Florent Éléléara se fait plus grave. Pas à cause du sport. Mais des conséquences encore inconnues de la pandémie de coronavirus : "Cela se ressent déjà dans les contacts humains. Nos enfants s’habituent à garder leur distance. C’est important aujourd’hui mais que se passera-t-il demain quand cette distanciation sera normalisée ? Et n’oublions pas le télétravail, le nouveau concept à la mode. Ça peut changer beaucoup de choses. Mais quid de l’isolement sociale que cela pourrait engendrer ?
Je crois en la faculté des hommes à évoluer mais il va falloir être très vigilant. Très créatif aussi. Nous devons inventer un jour d’après meilleur que le jour d’avant."
Un message du Réunionnais Florent Éléléara