Alyona, de la Martinique à l'Ukraine pour sauver sa famille

Alyona et sa famille
Alyona Stenhach est professeure de Français Langues Etrangères en Martinique depuis deux ans. Ce 24 février, pour elle tout bascule, quand les russes envahissent son pays natal, l’Ukraine. Toute sa famille est à Odessa. Depuis Fort-De-France, Alyona décide d’organiser leur sauvetage et de les faire sortir du pays. Le 3 mars, elle s’envole, direction Orly puis la Roumanie, par la route, jusqu’à la ville frontière de Galati pour retrouver les siens.

Ils sont 7, femmes et enfants qu’Alyona a ramenées depuis la frontière ukrainienne, en Roumanie à Tréguier, en Bretagne. C’est là que réside la famille du mari d’Alyona. Dans ce village des Côtes d’Armor, vivent désormais en sécurité : Natalia, la maman d’Alyona, Valentina sa grand-mère de 83 ans mais aussi Marina, l’amie d’Alyona, Irina et son fils Léo, Rita et Anatole, neuf ans.

Léo 10 ans et Anatole 9 ans les enfants du groupe de réfugiés dorment alors que la voiture est immobilisé dans d'interminables bouchons.

Un long voyage

Pour eux le voyage a commencé le 3 mars. Ce jour-là Alyona est en Martinique. Elle a réussi depuis Fort-de-France à préparer son départ pour la Roumanie. Elle prévient ses proches pour que de leur côté, ils quittent Odessa direction Galétie, à la frontière entre ukraino-roumaine. C’est là qu’ils ont rendez-vous.

Alyona à la frontière Roumano-Ukrainienne.

Il faudra plusieurs jours à sa famille pour rallier ce point de rencontre, sur les routes ukrainiennes rendues évidemment dangereuses par les combats. Pour se protéger des tirs et signaler qu’ils ne sont pas des belligérants, la famille et les amis d’Alyona inscrivent le mot "enfant" sur leur voiture. Dérisoire protection pour ne pas servir de cible.

La voiture avec écrit "enfant", une forme de protection.

Dans le même temps, Alyona décolle de la Martinique pour Orly. A l’aéroport, elle loue une voiture et traverse l’Europe pour sauver les siens. Quatre jours et trois nuits plus tard, tout le monde est finalement réunit. Reste encore à rallier la Bretagne. C’est aujourd’hui chose faite.

Première nuit au calme dans un hôtel de Hongrie.

Les réfugiés ukrainiens ont pris leur quartier à quelques encablures de Paimpol. "L’accueil est formidable" témoignent-ils même si rien ne sera plus comme avant. La guerre fait toujours rage en Ukraine et s’est imposée malgré eux dans leur quotidien. Alyona, elle, respire un peu mieux, maintenant qu’elle sait sa famille et ses amis en sécurité. Dimanche, elle reprendra l’avion pour la Martinique pour reprendre le lendemain, son travail à Fort-de-France.