Un ancien chef de cabinet des Hauts-de-Seine condamné pour trafic de cocaïne entre la Martinique et la région parisienne

Le chef de cabinet de l'ancien maire de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) a été condamné jeudi à six mois de prison ferme, pour avoir pris part à un trafic de cocaïne en 2017, après avoir quitté ses fonctions à la mairie en 2015, a appris l'AFP de source judiciaire.
Mehdi Boutara, 37 ans, a écopé d'une peine de trente mois assorti de 24 mois de sursis et 20.000 euros d'amende. Il a comparu devant le tribunal correctionnel fin février, aux côtés de douze hommes et une femme soupçonnés d'avoir participé, à différents degrés, à un trafic de cocaïne et de cannabis entre la Martinique et la région parisienne.

M. Boutara était mis en cause pour avoir revendu de la cocaïne à Clichy. "En 2015, j'allais mal, j'ai commencé à me droguer (...) J'ai fait des choses, je le regrette", a-t-il déclaré à l'audience, reconnaissant avoir vendu des stupéfiants mais seulement à un cercle d'amis restreint. Depuis, "je me suis ressaisi, j'ai trouvé du travail", a-t-il ajouté.

Le procureur avait requis à l'encontre du trentenaire, dont le casier était vierge, deux ans dont un avec sursis et 5.000 euros d'amende. Il avait été écroué en octobre 2017 puis remis en liberté après 4 mois, sous contrôle judiciaire. Chef de cabinet de l'ancien maire PS, Gilles Catoire, entre 2011 et 2015, il a quitté la mairie de Clichy au moment du changement de majorité municipale.
 

Des mules de Martinique

Selon l'accusation, la tête de réseau présumée, 29 ans, condamnée à quatre ans de prison, acheminait de la résine de cannabis, "rare et chère" en Martinique et en ramenait de la cocaïne, bon marché sur l'île, par l'intermédiaire de mules. Une infirmière lui avait sous-loué un studio à l'hôpital Beaujon, qu'il sous-louait à son tour à un ami qui lui servait de "nourrice" pour entreposer la drogue. Elle était ensuite détaillée et revendue à des dealers.

Le procureur avait requis 7 ans de prison à l'encontre de ce principal prévenu. Rappelant que son client n'avait jamais été incarcéré avant cette affaire, son avocate avait argué dans sa plaidoirie qu'il ne s'agissait "pas du tout" d'une "structure de criminalité organisée": il y a "peu de clients", ce sont "soit des amis soit des connaissances du quartier", avait notamment dit Me Sophie Rey-Gascon.

Sur les 14 prévenus, seuls deux étaient en récidive, avait souligné un autre avocat à l'audience. Au moment de l'interpellation de l'ancien chef de cabinet, un tampon officiel avait été retrouvé par la police chez lui et les services de la mairie avaient porté plainte. Elle a depuis été classée sans suite, a indiqué à l'AFP le parquet de Nanterre.