Le professeur spécialiste de santé publique a géré une mission de coordination pour lutter contre l’épidémie de chikungunya à Mayotte et La Réunion. Aujourd’hui il dirige l'Institut de Santé Globale et participe aux travaux d’un comité scientifique sur le Covid-19 en Suisse.
"Cette épidémie de chikununya m’a beaucoup appris pour cette pandémie de Covid", confie volontiers le professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de Santé Globale à l’Université de Genève.
EN 2006-2007, le professeur Flahault était à la tête d'une cellule de coordination des recherches sur le chikungunya en pleine épidémie dans l’océan indien. A Mayotte et à La Réunion, le virus transmis par le moustique avait contaminé jusqu’à 40% de la population. Aujourd’hui ce spécialiste de santé publique participe à un comité de lutte contre le coronavirus en Suisse.
Ecoutez les leçons que tire le professeur Flahault de sa gestion de la crise du chikungunya:
Ecoutez le parallèle que fait le professeur Flahault entre chik/dengue et Covid/H1N1:
Un autre point commun entre l'épidémie de chikungunya et la pandémie du coronavirus est le recours à la chloroquine comme traitement possible pour ces deux maladies. En 2006, des premiers tests effectués en laboratoire s’étaient révélés particulièrement encourageants pour soigner les malades du chik à la chloroquine. "Je peux vous dire qu’on était persuadés qu’on aurait un essai sur patients tout aussi positif. On était tous très excités", se souvient Antoine Flahault. Finalement l’essai est organisé à La Réunion avec l’aide de médecins généralistes de l’île. Mais contre toute attente le traitement à la chloroquine se révèle totalement inefficace pour soigner le chikungunya sur l'homme.
Ecoutez le récit du professeur Antoine Flahault sur l’échec des essais de traitement à la chloroquine pour le chikungunya:
Aujourd’hui la science n’a pas encore tranché sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour les malades du Covid-19. Mais le professeur Flahault a tiré les leçons de sa propre expérience de la chloroquine. "Les essais clinique ne sont pas faits pour embêter les chercheurs, c’est fait pour protéger les citoyens de l’excès de confiance que peuvent avoir les chercheurs vis-à-vis de leur propre découverte".
Ecoutez le point de vue du professeur Flahault sur l'échec du traitement à la chloroquine pour le chikungunya:
Ici le site de prévision sur le Covid de l'Institut de Santé Globale.
EN 2006-2007, le professeur Flahault était à la tête d'une cellule de coordination des recherches sur le chikungunya en pleine épidémie dans l’océan indien. A Mayotte et à La Réunion, le virus transmis par le moustique avait contaminé jusqu’à 40% de la population. Aujourd’hui ce spécialiste de santé publique participe à un comité de lutte contre le coronavirus en Suisse.
Ouvrir la discussion à d’autres experts
L’un des premiers enseignements qu’il a tiré de la crise du chikungunya est la nécessité d’échanger des points de vue avec des experts d’horizons variés. "[Dans la cellule chikungunya] il n’y avait pas seulement un épidémiologiste, ou un virologue ou un entomologiste. On avait aussi associé d’autres acteurs, comme le délégué de l’enseignement supérieur de la préfecture de La Réunion, des médecins généralistes et réanimateurs, le médecin inspecteur de la santé publique à Mayotte". Pour le professeur Flahault, réfléchir à plusieurs permet d’écarter les préjugés.Ecoutez les leçons que tire le professeur Flahault de sa gestion de la crise du chikungunya:
Antoine Flahault et la transdisciplinarité
La dengue, le chik, le coronavirus et la grippe H1N1
"Je suis frappé de voir que pour le Covid on se réfère beaucoup à la grippe H1N1. Alors qu'il est assez probable que le Coronavirus ne se comporte pas comme la grippe. De la même façon, nous faisions souvent référence à la dengue au début de la crise du chykungunya. Or dans une épidémie de dengue il y a 90% d’asymptomatiques", souligne Antoine Flahault. "Et c’est parce que l’un d’entre nous a dit ‘mais attendez ! C’est un chikungunya, ce n’est pas la dengue’ que l’on a fait des enquêtes de séroprévalence (NB : test pour évaluer le nombre de personnes touchées par la maladie). Et cela nous a permis de montrer qu’au contraire dans l’épidémie de chikungunya il y avait très peu d’asymptomatiques (entre 5 et 10%). Et ça a transformé notre manière de répondre à la maladie."Ecoutez le parallèle que fait le professeur Flahault entre chik/dengue et Covid/H1N1:
Antoine Flahault et les préjugés
« On était persuadés qu’on aurait un essai clinique positif à la chloroquine »
Un autre point commun entre l'épidémie de chikungunya et la pandémie du coronavirus est le recours à la chloroquine comme traitement possible pour ces deux maladies. En 2006, des premiers tests effectués en laboratoire s’étaient révélés particulièrement encourageants pour soigner les malades du chik à la chloroquine. "Je peux vous dire qu’on était persuadés qu’on aurait un essai sur patients tout aussi positif. On était tous très excités", se souvient Antoine Flahault. Finalement l’essai est organisé à La Réunion avec l’aide de médecins généralistes de l’île. Mais contre toute attente le traitement à la chloroquine se révèle totalement inefficace pour soigner le chikungunya sur l'homme.
Ecoutez le récit du professeur Antoine Flahault sur l’échec des essais de traitement à la chloroquine pour le chikungunya:
Antoine Flahault et la chloroquine
« Les essais clinique c’est pas fait pour embêter les chercheurs, c’est fait pour protéger les citoyens »
Aujourd’hui la science n’a pas encore tranché sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour les malades du Covid-19. Mais le professeur Flahault a tiré les leçons de sa propre expérience de la chloroquine. "Les essais clinique ne sont pas faits pour embêter les chercheurs, c’est fait pour protéger les citoyens de l’excès de confiance que peuvent avoir les chercheurs vis-à-vis de leur propre découverte".
Ecoutez le point de vue du professeur Flahault sur l'échec du traitement à la chloroquine pour le chikungunya:
Antoine Flahault et les essais cliniques
Ici le site de prévision sur le Covid de l'Institut de Santé Globale.